1.La Grande Guerre

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"Un jour, pendant un âge, une époque oubliée depuis bien longtemps, il y eût un monde dévasté et sombre. Il y coulait de la lave et du sang telles des rivières.
Ce monde était fait de vie et de verdure en effet, mais elles étaient si rares par rapport à la noirceur des arbres cendrés et à la mort...

Les hommes vivaient en ce temps, ils survivaient plutôt, ils ne menaient aucunes guerres inutiles, aucuns actes de réelle méchanceté profonde envers leur semblables.
Car ils avaient un ennemi commun :

On les appelait les damnés, plus communément les démons.
Et ils étaient dotés d'une soif insatiable de sang, de larmes et de souffrance.

Ces êtres à la chair brûlée, gelée, ou seulement... étrange adoraient et recherchaient la mort dans tous ces états, ils la vénéraient et se représentaient en elle.

Ils n'avaient ni âme, sentiments ou même de raison, le sang était leur seule raison de vivre parmi les cadavres des hommes.
Les mortels, eux, ne pouvaient résister contre des êtres immortels si puissants, si grand, récoltant leurs âmes telle la lame fauchant le blé.

Les humains avaient beau prier leurs dieux, le jour d'après, où le prochain, leurs têtes, leurs crânes, venaient ornées une ceinture sombre de plus, comme les trophées qu'ils étaient.

Leurs "dieux" :
Ils les appelaient les aînés, des êtres puissants, détenteurs d'après la légende de la chaleur et la lumière du soleil, même dans la plus grande obscurité.
Ils représentaient je crois, les étoiles les plus brillantes du ciel et étaient considéraient comme les êtres les plus puissants de leur âge.
En mesure même de combattre toutes les abominations conquérant villages après villages la Petite Île et ses vastes contrées.
Ces mêmes dieux "bons" ne le faisaient pas, leurs vies d'immortels, leur royaume bien au-dessus du monde des humains étaient bien plus important que des milliers d'âmes mortelles.
Tous étaient en accord avec cette théorie absurde.
Tous sauf un, même si l'île de Beaux-Près revendique qu'il y en avait deux...

Bref :
Ils étaient cinq, et alors que ses quatre frères ne se sont pas battus pour la survie des hommes, Sigurd l'immortel, lui s'est interposé face aux démons. 

Il transmit son savoir et son pouvoir au sein de nouvelles légions d'hommes et de femmes courageux.
Sigurd mena d'innombrables batailles, et rendit la Petite Île presque sauve.
Malgré tout, malgré tous ses efforts, tous les dons qu'il fit aux humains, il fallait à ce dieu bien plus de pouvoir pour repousser ces êtres immondes et terribles.

Il essaya de le trouver dans tous les artefacts qui auraient pu décupler sa force, en vain.
Il savait bien que le seul pouvoir capable d'accomplir sa quête, était celui détenu par les autres dieux et les démons.

La vérité, tout était la faute du dieu primordial, père de Sigurd et de ses frères, qui avait conclu un pacte avec Tolgün, chef des démons. Sigurd ne cherchait qu'à réparer les erreurs de son père défunt, victime de la perfidie de l'enfer, mais les frères de l'immortel ne reconnaissaient pas l'importance de sa quête.

Aussitôt, ils bannirent Sigurd de sa propre famille, qui jura alors de se venger contre ses agresseurs sans honneur, refusant même de l'affronter en personne, le reniant tel un moins que rien.
Ce même bannissement fut, car ce dieu bon avait juré de protéger les hommes quel qu'en soit le prix, voyant bonté et sympathie en eux.

Ses quatre frères partageant la Terre des aînés, voyaient dans les humains, et dans Sigurd à présent, que stupidité et faiblesse, et attendaient seulement que tous soient disparus après le passage des damnés, pour reconstruire un monde à partir de cendres.

Mais cela n'eut pas lieu.

Sigurd se défendit, et au fil de ses batailles menées aux côtés des humains courageux et loyaux, il gagnait sans cesse plus de pouvoir en renvoyant les démons en enfer.

Cependant, les dieux regardant ce spectacle, dégoutés, l'interrompirent sans-cesse dans sa quête :
Jusqu'à intervenir en personne pour l'arrêter dans son élan divin.
Mais cela ne le stoppa pas, lui qui défendait le bien, Sigurd était si obstiné ou bien fou qu'il jugea bon d'occire ses propres frères se dressant sur son chemin.

Même quand il n'en resta plus qu'un seul, le plus grand, il ne s'arrêta pas. 

Son dernier combat dura toute une journée selon les dires, et en sortit vainqueur, Sigurd, et non le dernier de ses frères, mauvais et avides de pouvoirs.

Avec les âmes de ses frères déchus, Sigurd, surnommé à présent "l'Aîné" était devenu le seul dieu unique, en repoussant le terrible et si puissant Tolgün, roi et meneur des démons, sur terre, comme en enfer.

"C'est ainsi que l'Aîné regagna ses terres lointaines et fleuries, et que les hommes eurent à leurs pieds, un monde où la dévastation et la peur n'étaient plus.
Ainsi s'acheva les temps anciens."

Epilogue du codex de l'Eglise de l'Aîné

Antan (Volume 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant