11.Le Royaume Du Nord

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La neige tombait, légère et douce sur la terre mouillée.

L'humidité de celle-ci était sans doute due aux flocons gelés tombant sans cesse.
Mais aussi à cause du sang frai de Théo coulant sur le sol.

L'apprenti était en très mauvaise santé, il agonisait, faible, se sentant seul, alors que Vlad, concentré, lui appliquait des soins.
Une lumière blanche, dorée émanait de ses mains en grands voiles lumineux, refermant peu à peu la blessure ensanglanté du jeune adepte de Vlad.

***

L'air se refroidissant encore, bientôt, Théo se réveillait sur la selle de son cheval, affaiblit et frigorifié.

Ses yeux lui transmettait une réalité trouble dans laquelle les seules sensations qui le parcouraient n'étaient que la douleur, le froid et le gel sur ses cils.
Un grand bâtiment était érigé devant lui, Vlad descendit de la monture puis le porta sur son épaule alors qu'il était à moitié inconscient.

Il replongea dans son sommeil alors que l'air se réchauffait enfin.

Le jeune garçon pensa vraiment que ce serait la fin.

Deux heures plus tard...

- Aie...

Les paupières de Théo s'ouvrirent à nouveau, voyant ainsi un plafond en bois et distinguant une atmosphère chaleureuse.

Il se trouvait dans un très grand lit recouvert de draps bien odorants et de peaux de bêtes plus douces que tout ce qu'il avait touché jusque là.

Perchés en dessous du plafond, pendaient de petits symboles archaïques, des amulettes et des talismans que l'air chaud faisait danser.
Il se redressa doucement, assis sur un lit confortable et regarda autour de lui :

- Où est-ce que je suis ?

Se marmonna-t-il, pas complètement remis.

La pièce était éclairé par un feu de bois dans l'âtre, dans lequel de grosses bûches craquelaient sous la chaleur extrême des langues flamboyantes.

Les murs étaient recouverts de tapisseries cousues à la main et de vieilles toiles peintes.
Certaines étaient incompréhensibles pour le jeune homme, mais il trouvait les autres absolument magnifiques.
Il y avait dans cette grande chambre quelques meubles, et l'atmosphère y était légère, l'âtre attira son attention :

L'épée de Vlad y était posé contre l'un des murs juxtaposés à la cheminée, et à ses côtés se tenait une autre lame :
Plus récente, il s'agissait d'un sabre fin, couleur argent dont la lame était gravée d'une sirène et la garde, ornée d'un saphir profond.

Redressé sur le lit, il regarda pendant de longues minutes le sabre afin d'en admirer les détails, tant le savoir-faire derrière cet ouvrage était impressionnant.

Il eut un peu de mal à se lever complètement mais se dirigea vers la porte.
Théo était pieds nus, ainsi que son torse, mais le sol était tiède.

À ce qu'il voyait dans un miroir acroché à la porte de sortie, faire ce voyage avec Vlad l'avait déjà assez bien endurci.
En effet son corps était plus ferme, plus assuré même dans cet état.

Alors qu'il s'apprêtait à sortir de la pièce, il entendit un homme hausser le ton :

- Non, c'est hors de question.

Antan (Volume 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant