17.Un requin en proie

19 4 1
                                    

Le temps avait passé depuis les adieux de Théo à son oncle, cela faisait un an qu'il ne l'avait pas vu mais il pensait souvent à lui comme quelqu'un de bien, il se demandait à quoi ressemblait sa vie maintenant qu'il avait trouvé quelqu'un pour prendre soin de lui.

Le soleil se levait sur la neige plus fraîche que jamais, l'hiver était rude, des stalactites se dressaient sous le toit au dehors, pourtant, Vlad se tenait le torse nu, habillé de son pantalon de cuir de wyvern. Le froid faisait ressortir de longues entailles qui parcouraient sa peau, des cicatrices d'antan et impressionnantes.

Cynthia venait le retrouver comme chaque matin, une infusion ayant pour but de se sortir du sommeil, elle s'approchait de Vlad, derrière lui, et venait passer sa main sur son abdomen en posant sa tête sur son dos.

- Comment s'appelle le monstre dont tu as pris la peau pour te coudre tes bas déjà ?

Vlad souriait en entendant parler sa bien-aimée, le ton quasiment endormi, il lui répondit paisiblement :

- C'était une gigantesque wyvern.

Puis se rappelant que Cynthia ne savait pas quel était ce monstre, il marmonna en gloussant :

- Une sorte de dragon, on va dire.

Il sentit sa compagne hocher la tête sur son dos.

De son côté, Théo venait de se réveiller, ce qui étonna Yvann qui se levait après lui pour une fois :

Il voyait derrière le comptoir non plus un enfant frêle, mais un homme, large d'épaule, barbu qui plus est, un changement fortuit.

*6 mois plus tard*

"Cric, cric" faisait le verrou de la porte d'entrée, les yeux de Vlad s'ouvrirent d'un seul coup, ses pupilles noires se rétractant.
Ses yeux rouges brillaient alors dans la nuit alors qu'il sortait de son lit sans bruit une dague à la main.

Il marchait sur le plancher, doucement, un pas après l'autre, orientant son arme vers la porte : ouverte, laissant passé les rayons lumineux émanant de la Lune.

Tout à coup alors qu'il se retournait rapidement, quelqu'un le frappa d'une masse d'acier dans le crâne.
Vlad tomba à terre, il gigota, et alors qu'on le rouait de coups, il tendait une main vers sa lame...
Un homme vint, et alors que Vlad commençait à se servir de son pouvoir pour faire apparaître une matière sombre et terrifiante, une lame lui transperça le dos de part en part ainsi que le plancher.

- Ça suffit, allez me chercher la femme, il faut que je discute avec mon ami d'antan...

Il ramena une chaise devant Vlad, couché face contre terre, agonisant et trop faible pour se servir de toute magie.

- Q-qui es-tu ?...

Marmona le colosse mourrant.
L'homme fit apparaître dans sa main une grande flamme qui éclaira son visage qui avait été il y a longtemps déchiqueté puis calciné, ainsi qu'une majeure partie de son corps.

- Tu ne te souviens pas de moi n'est-ce pas ? On me nomme Rost.
À la bataille des plaines vertes, je t'ai affronter, dans cette foutue salle du trône. Tu protégeais ton sale père !
Tout mon corps fut alors marqué par tes mains...
Je me souviens que tu m'as laisser pour mort et que les flammes m'ont rongées jusqu'à ce qu'on retrouve mon corps meurtri !
C'est ainsi que tu en paie le prix, je vais te briser et tu me supplieras d'abréger toutes tes souffrances...

Souriait-il plein de haine, ricanant devant son ennemi d'antan.

- Tu n'es pas... obligé de faire ça, je t'en prie, elle n'a rien à voir... avec ça.

L'homme sourit, oh que si Vlad, sa famille de traîtres vont goûter à la vengeance de l'aigle de l'ouest, ainsi que ton neveu de Grisaille auquel j'irai rendre visite après !
Et toi... sale traître, tu as le bonjour du roi Skull, mon père !

Alors que Rost se levait, deux hommes emmenèrent Cynthia devant Vlad, la mirent à genoux pendant qu'elle pleurait de douleur.

Vlad tendait la main vers sa bien-aimée, gémissant de peine et de colère.
Le prince Krensonwol enfonça encore sa lame dans le sol, faisant couler le sang de Vlad un peu plus sur le sol.

Rost se positionna derrière la femme à genoux et dans une ambiance cérémoniale de terreur, il sortit une dague de sa main brûlée.
L'homme la mit sous la gorge de Cynthia, tandis que Vlad attrapa à son tour la lame restée au sol, mais il restait immobile à cause de l'épée le traversant.

Alors qu'il essayait de bouger pour se défaire de ce lien il regardait sa femme se faire ôter la vie :
Dans un dernier sourire, un dernier soupir avant que son sang ne rejoigne celui de Vlad, il pu lire sur ses lèvres :

"Je ne regrette rien..."

Son corps rejoignit celui de Vlad, au sol, son regard perdu dans l'ombre de l'enfer, croisait celui de Vlad qui allait bientôt la rejoindre...
Il pleurait, souffrant de douleur et de peine, il n'attendait que de mourir pour la retrouver.

- Alors, voilà... le grand Vlad Volunrud réduit à l'état de moins que rien, comme tu aurais toujours dû être.
Je cracherais sur ton cadavre, si tu ne me dégoûtais pas autant !

Sortant son épée du dos de son ennemi Rost s'apprêtait à l'abattre sur la nuque de l'homme au sol, dans un gémissement et un effort surnaturel, il se releva, plantant sa dague dans la ventre de Rost. La tirant pour ouvrir le plus possible la cotte de maille et sa chair, pendant que ses gardes du corps le martelaient de coups.
Il se retourna, réduisant le crâne d'un de ces vauriens en morceaux tout en criant de rage. Éventrant le deuxième d'un coup de dague, traversant finalement son ventre de son poing et en sortant le contenu sauvagement...

Rost avait pris la fuite... et Vlad n'allais pas laisser sa femme ici, il lui offrirait des funérailles dignes de ce nom.

Alors que son corps brûlé sur un bûché parsemé de feuilles dont elle aimait l'odeur, et de belles fleurs.
La vie de Vald s'éteignait peu à peu, regardant les cendres de sa femme voler vers les étoiles.

Mais s'il mourrait, qui irait prévenir Théo de la menace qui pourrait le frapper...

Antan (Volume 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant