19.Souffrances

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- Arrêtes-ça, tu vas mourir !

Ses sourcils se froncèrent alors, laissant place à deux larmes sombres coulant sur ses joues :

- Ils n'avaient pas le droit... laisse-moi partir, et je ne te réserverai pas le même sort...

Le paladin, baissa son bouclier et sa masse d'arme, il parla d'un ton hésitant :

- Écoutes, viens avec moi, il n'est pas trop tard, je- je pourrai expliquer ça au roi et son fils et...

Théo lui coupa la parole :

- C'est lui ! Rost, qui a tué mon oncle !
Je ne te laisserai pas me conduire à lui pour qu'il me donne la mort à mon tour !
Maintenant, déguerpis... ou crèves.

Le paladin se remis en garde et avança le pas dubitatif...
Théo quant à lui, frappait le sol brûlé de ses bottes en faisant trembler la terre.
Agile, il évitait sans problèmes les coups de masse de l'inquisiteur, qui lui avait une défense impénétrable.

Théo appliquait les leçons de son oncle :
Fatiguer son ennemi, et frapper au bon moment.
Et quand se fut le bon moment, Théo arracha son bouclier au chevalier et lui mit un coups d'un terrible puissance de sa pointe dans le plastron avec.
Fendu, son armure lui faisait mal et il devint plus agressif, et plus rapide maintenant que son bouclier était au sol.

C'était un combat équilibré, où le jeune Théo harcelait de la pointe de son épée les parties les moins protégées de son adversaire.

Mais ce qui devait arriver arriva, et dans un fracas d'acier, la masse de Grégoire vînt briser une ou plusieurs cotes du jeune Volunrud.

Au sol, il n'arrivait plus à bouger, gémissant de douleur, du sang sortant de sa bouche quand il essayait malgré la douleur de tousser.

Mais alors que le paladin s'approchait, le garçon se releva, s'appuyant sur le pommeau de son épée, puis la levant dans le ciel, elle se mit à s'illuminer, recouverte de flammes bleues et sombres.
Une main sur ses cotes en miettes, Théo pointait son épée vers son adversaire comme pour lui dire qu'il l'attendait, que ce n'était pas fini...

Aussi, il vînt, et essaya à nouveau de blesser le garçon, mais lorsque la lame toucha son armure, l'acier des lourdes plaques semblaient se déchirer sous la chaleur de la lame.

Le combat se retourna en faveur de Théo, qui lacérait l'acier et la chair du paladin, tombant à genoux encore une fois, au milieu des cadavres de ses gardes.

Alors que Théo s'apprêtait à lui mettre le coups de grâce, une lumière aveuglante s'émana de l'armure de l'inquisiteur, lui permettant d'attraper une dague sur l'un des cadavres au sol.

Théo planta son épée dans l'épaule de son adversaire, et lui dans l'abdomen du jeune homme.

Tous deux tombèrent à terre fatigués et à bout de souffle.

***

Théo se réveilla une petite minute après et se traîna immédiatement au sol pour retourner à la taverne.

Après quelques minutes, il y était, il prit quelques affaires ainsi que son épée et laissa un mot à Yvann pour l'informer de la situation et de sa prochaine destination : le Nord.

Il s'assied dans une charette et attendait que ses plaies cicatrisent.

Il pensait alors à Vlad, qu'il allait sûrement retrouver, le corps pourrissant dans la neige, face au soleil.

Dans le crissement de la neige s'écrasant sous les roues du chariot, il commençait à avoir des hallucinations, et s'endormit en croyant que c'était la fin...

- Vous... m'entendez ?

Les yeux de Théo s'ouvrirent alors, et il fut aveuglé par une simple bougie à cause sûrement de son récent combat avec ce paladin de l'église de la lumière.
Ne pouvant ouvrir les yeux, il questionna :

- Oui... qui est-ce ?

Il faisait chaud dans la pièce, il était sur un lit de tissu, torse nu, recouvert d'un couverture de fourure animale.
Une voix féminine et jeune lui répondit calmement :

- Je m'appelle Freyja, vous êtes en sécurité ici.
Dîtes, êtes-vous Théo, Théo de Grisaille ?

Théo ouvrit à peine les yeux et tourna sa tête vers la jeune femme devant lui, en prononçant des mots en chuchotant :

- Comment connaissez-vous... mon nom ? Où sommes-nous ?
Je n'y vois rien...

Théo sentit le dos d'une main froide se poser sur son front puis, Freyja lui répondit doucement pour ne pas le brusquer :

- Nous te connaissons tous ici au Nord, c'est avec ton oncle que tu as affronter un démon ici n'est-ce pas ?
Nous sommes à château-blanc, dedans pour être précis...

Sourit-elle gênée à force de trop parler.

- Quoique vous avez fait... merci.

Théo se rendormi paisiblement alors que son énergie venait à lui manquer.

***

Il ne sentait même plus le froid frigorifiant et glacial de la nuit, tous ses membres étaient déjà bleus, imprégnés dans le sang, au pieds de cendres dans la neige...

Il se traînait, sans forces, sans réel objectif, pousser par une sensation trop compliquée pour être décrite.
Ses doigts, transperçants la glace commençaient à lui faire mal à force de saigner.

Son épée lui pesait dans son fourreau, mais il devait continuer...

***

Théo se leva de son lit dans l'après-midi, il ne tenait pas bien debout, et était obligé de s'accouder au meuble pour marcher.
Traînant ses pieds, il tomba à genoux sur les carreaux de pierres au sol.
Le bruit attira Freyja, venant de la chambre juste à côté, entendant un gémissement de douleur de Théo.

- Ne vous levez pas, ce n'est pas bon pour vous, pas maintenant.

S'exclama-t-elle en relevant avec difficulté Théo qui prononça, avec d'extrêmes douleurs :

- Vlad... il faut que... je vois Vlad !

Lâchant les quelques larmes qui lui restaient.

- Reposez-vous, j'irai voir la nouvelle reine, c'est promis.

***

- Je vous... tuerez tous...

Trainant ses pieds dans la neige, il avait eu beau se soigner du mieux qu'il le pouvait, il agonisait sans le froid extrême sans savoir où il allait.

- J- j'ai froid...

Parfois il tombait à genoux dans la neuge, et se relevait dans les mêmes secondes, de peur d'y mourir.

Tout ce qu'il avait su c'est qu'il avait été recueillie alors qu'il regardait le ciel près de la falaise d'un glacier, son sang rendant la glace, rouge vive.
Regardant l'horizon : un merveilleux coucher de soleil reflétant la vie quittant son corps meurtrie et vidé de toute sa joie et de son moral.

Il sentit seulement des mains l'étreiniant et lui marmonant de le laisser là...

- Vous serez bientôt en sécurité, Vlad...

Prononça plein de bonté une voix féminine qu'il avait reconnu.

Antan (Volume 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant