6.Un rétablissement mérité

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Le grand chevalier parla d'un ton bas et anxieux :

- Théo, ne bouges surtout pas !

La bête colossale regardait Vlad dans les yeux et inversement, la respiration du marche-nuit se confondait avec les cliquetis de son armure alors que le silence faisait rage.
le grand homme resta immobile à quelques centimètre de lui et remarqua que la bête avait une épée et un bouclier traînant tous deux sur le sol.
La chose sembla l'ignorer et lui tourna même le dos en tremblant.
Pendant ce temps, Théo luttait pour garder son sang froid mais il ne pu que s'évanouir en voyant un tel monstre, il tomba à terre sur les dalles abîmées de la place.

A l'instant où le bruit de la chute du jeune homme se fit ouïr, les pupilles de Vlad se rétractèrent soudainement.
Il se tint à l'affût de tous mouvements, même insignifiant, du monstre.

En effet, la main droite de la bête attrapa son épée lentement et avec lassitude.
La lame grinça sur la pierre noircie, il se dirigeait vers Théo.
Au même moment, le chevalier aguerris sortait son espadon de son fourreau silencieusement.

Le marche-nuit leva son épée afin de tuer la faible menace que Théo représentait pour lui.

Mais Vlad attrapa la chose par l'arrière de son heaume et lui planta son épée à travers le ventre.

Elle se retourna aussitôt avec une vitesse fulgurante, une épée traversant pourtant son abdomen.
Elle ne semblait pas réellement perturbée. Elle inspira puis brandit son épée qui fit voler des éclat le marbre calciné, Vlad évitant l'attaque, repoussa la bête en lui arrachant la lame du ventre.

À présent, le marche-nuit avait oublié Théo, il ne regardait plus que Vlad sans jamais le quitter des yeux.
Le chevalier détestait cette sensation, celle d'être observé au plus profond de soi, cela le rendait nerveux, aussi il chassa le monstre avec un coup de pieds qui l'envoya vers Théo.

- Puisque je dois m'occuper de toi, fais au moins semblant de te battre, saloperie !

À ces mots la bête releva la tête et sembla se réveiller enfin complètement de son long sommeil.
Elle bougeait bien plus vite et sa respiration était plus rapide, elle ressemblait maintenant à un murmure, un gloussement terrifiant oscillant à l'aube.
Elle fonça sur Vlad, l'épée en l'air, et l'abattit sur lui en une fraction de secondes, réduisant le sol en éclats incandescents tant le coup était puissant.

Une pièce d'armure du chevalier avait déviée la lame mais à présent elle était complètement déchiquetée.
Si Théo pensait que cela l'arrêterai, il fut surpris de constater que Vlad rua le monstre en un clignement d'yeux avant d'éclater la cote de maille de la bête ainsi que sa clavicule dans un bruit strident.
Théo sourit un instant croyant que la victoire était leur, mais la bête attrapa soudain la main du chevalier, la tenant de toutes ses forces, avant de planter à son tour son espadon noir dans le ventre de Vlad, surpris, et grognant de douleur.

Même à travers son heaume sombre le marche-nuit, tenant fermement sa lame, semblait satisfait.

Le grand guerrier quant à lui, bien que blessé gravement, se vit monter en lui de légères veines noires sur sa peau, jusqu'à ses yeux qui lui donnèrent un second souffle et une rage impressionnante.
Il asséna de son coude un coup si puissant qu'il fit voler en éclats le casque de son ennemi, et éloigna celui-ci de sa blessure.

Tous deux au corps-à-corps, l'homme blessé se redressa, regardant la bête qui le fixait de ses yeux pâles.

Il n'avait plus de peau sur sa tête, seul des tendons et quelques filaments de chair tenait sa mâchoire.
Comme il cria ces lambeaux se tendirent laissant place à un cris de douleur strident.
Vlad, semblait possédé, il tremblait et grogna comme un loup avant d'arracher le bras du monstre à l'aide de sa mâchoire acérée.
Il retira l'instant d'après son épée de la bête, brandit sa lame puis décapita le monstre à genoux d'un coup net et puissant.

Antan (Volume 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant