21.Cicatrices

6 4 0
                                    

Le ciel était si sombre, comme si ce jour avait été maudit de part ses événements.

- Alors, que dîtes-vous ?!

Cria Grégoire à la reine Fionna de son ton extrême et grave.
Celle-ci en avait plus qu'assez des exigences et menaces du paladin, et s'exclama alors d'une voix menaçante :

- Gardes, saisissez cet homme, et s'il se montre hostile, tuez-le !

Les gardes, halbardiers et chevaliers de différentes maisons voisines, loyales à la reine, s'avancèrent en toute synchronisation. Tous étaient réunis en un cercle de fer et d'acier autour de l'inquisiteur solitaire :

- Vous brûlerez tous dans le troisième cercle infernal...

Marmona-t-il en faisant tournoyer sa lame acérée au bout d'une chaîne, alors que tous les guerriers l'attaquèrent.
Grégoire tourna sur lui-même à deux ou trois reprises en balançant ainsi son arme sur les ennemis l'encerclant.

Des traînées de sang éclaboussèrent le sol et les tables de festin, quelques doigts tombèrent même dans l'assiette d'un noble déjà debout qui tomba ainsi à la renverse suite à cet événement inattendu.

Tous crièrent alors dans la grande salle tandis que le paladin démembrait ce qui restait de la garde personnelle de la reine.

Au bout d'un moment, Fionna, fatiguée de voir ses soldats périr les uns après les autres, leva une main en l'air :
Ceci eut pour effet d'arrêter le combat.

Elle regarda Théo, immobile jusqu'à présent, silencieux, n'ayant pas pris parti au combat car dix contre un ne lui semblait pas équitable.
Il savait ce que ce regard voulait dire, ce qu'elle voulait...

Ainsi, Théo prononça d'un ton puissant et menaçant :

- J'accepte le combat, allez, amène-toi, qu'on en finisse.

Le paladin s'avança vers le trône, faisant tournoyer son arme, et Théo l'approchait, dégainant son épée :

Le jeune homme avait étudier la façon dont Grégoire se servait de son étrange arme.
Il bondit sur lui, évitant sa chaîne meurtrière, planta son épée dans sa cote de maille, frappant son casque de son poing par la même occasion.
Le colosse ne semblait pas bouger, pourtant Théo le harcelait de coups toujours plus violents.

Cela se voyait que Grégoire n'était pas un adepte du combat au "couteau-chaîne", aussi passé un moment, il le laissa se planter au sol.

Montrant à présent ses poings au jeune Théo, les yeux du paladin se mirent à scintiller d'une lumière dorée ainsi que toute son armure.

- Ah d'accord...

Marmona Théo surpris.
Puis dans un fracas énorme, sa mâchoire craqua sous la droite puissante de Grégoire "bras de géant".

Théo tomba au sol, son épée s'envolant à plusieurs mètres, il remua la tête et se releva aussitôt.
Alors qu'il s'apprêtait encore à le frapper, le chevalier esquiva une fois de plus un de ses coups dévastateurs.
Il l'agrippa depuis son dos et lui mit un coup de son coude sur le sommet de son heaume de fer, qui se tordit.

Grégoire tomba ainsi à genoux, laissant le temps à Théo de se mettre face à lui, de lui retirer son casque de force et de le frapper violemment avec.
Il le balança loin dans la salle, regardant le sang de son ennemi lui couler sur son visage :
Il regardait le paladin en lui souriant et en lui faisant signe d'approcher.

Mais il se passa quelque chose d'inattendu, Grégoire aveugla le jeune chevalier comme durant leur premier combat :
Il sauta sur l'occasion de le frapper contre le sol encore et encore, jusqu'à le tuer...

Alors que Théo tendait une main bleuâtre vers lui, il était complètement bloqué, et ne pouvait rien faire d'autre que de subir les coups du colosse.
Son sang l'étouffait et il s'évanouie d'ici peu.

Mais on entendit l'orage !
Le plus violent qu'il y eu depuis des centaines d'année :
Un orage semblable à une explosion de ténèbres provenant de cette même pièce, et qui fit vaciller toutes les personnes s'y trouvant.
Un homme, se dressait devant le paladin, sans armure, ni arme, des yeux de feu et un regard de ténèbres macabre :

Se relevant, Grégoire essaya de frapper ce terrible démon, en vain...
Son poing fut arrêter net dans un bruit sourd de métal et d'os brisés.

C'était lui, couvert de cicatrices, un trou entre les cotes une balafre sur l'œil et la joue, robuste et titanesque. Le bras recouvert de veines noires et de muscles tremblant de colère, sa main se serra, brisant ainsi tous les os de la main du paladin.
Il le jeta ainsi au sol, comme une chose vulgaire :

Il marcha alors, torse nu, pâle comme un cadavre gelé, plein de haine et reprit Grégoire par le cou, le soulevant au dessus du sol.
Dans ses yeux de feu sombre, Grégoire vu ce qu'était vraiment l'enfer et fut terrifié par eux.
C'était Vlad, qui s'était relevé de son sommeil réparateur, pas encore bien soigné, ses cheveux noirs embrumés au vent.
Il jeta le paladin si fort que lui et sa cuirasse traversèrent les portes de bois, les brisant pour aller glisser dans la neige. Il s'évanouie en se cognant contre les murs d'enceinte à quelques dizaines de mètres du palais dans lequel il s'était battu.
Vlad releva son neveu, il passa une main dans son dos, rapprochant son oreille de sa bouche ensanglantée :
Théo respirait, il était vivant.

Il ouvrit les yeux quelques secondes plus tard, les yeux de Vlad étaient plein de peine et de peur.
Une larme voulait couler de l'un de ses yeux, mais il n'en fut rien.
Les deux hommes trempaient dans une marre de sang écarlate, en tournant légèrement la tête, Théo pu voir son reflet. C'était entre autre à cause de ça que Vlad avait eu peur :

Le visage de Théo, il était entaillé de part et d'autres, les blessures se refermaient déjà certes, mais les cicatrices resteraient pour toute sa vie :
Une longue entaille parcourait son front puis son œil enflé pour dévorer sa joue en multiple directions. Une autre lui avait égratiner une partie de ses lèvres, laissant des traits blancs, enfin, sa joue était elle aussi déchiquetée.

Le jeune chevalier tourna à présent la tête vers son oncle et lui dit en souriant, comme si de rien était :

- Je suis comme toi à présent mon oncle.

Antan (Volume 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant