SÍ...

Chapitre 10

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Carolyn se réveilla à nouveau allongée sur le lit. Il lui fallut quelques temps pour reprendre ses esprits et réaliser où elle se trouvait. D'un coup, elle se redressa, balayant du regard chaque recoin de la pièce, paniquée. Quelques bougies...Elle distingua une ombre...Il était toujours là!

- Mais qui êtes-vous? Que me voulez-vous? Et...Que m'avez-vous fait tout à l'heure? dit-elle en se levant brusquement.

- Calmez-vous, je vous prie! Croyez bien que si je vous voulais vraiment du mal, vous ne seriez déjà plus de ce monde! Pourrions-nous discuter calmement?

- Discutez? Mais discutez de quoi?! Vous m'avez enlevée, vous me séquestrez...Bon sang! Qui êtes-vous et que me voulez...

-...Je vous ai sauvé la vie et... et si je vous laisse partir, vous êtes vouée à une mort certaine...Mais n'ayez crainte, je ne vous garderai pas ici indéfiniment.

Il y avait de la tristesse et une sorte de résignation dans la voix de son geôlier. Cependant, la colère continuait de monter en elle. Elle ne pouvait pas la maîtriser. Telle la lave d'un volcan en éruption, elle affluait et semblait vouloir s'échapper par chaque pore de sa peau. Elle avait terriblement chaud et sa tête lui faisait très mal. Le voyant s'approcher et, distinguant désormais son visage, elle voulut le freiner dans son élan mais soudain, une expression dans le regard de son interlocuteur l'arrêta net. Il s'était immobilisé, il ne la regardait plus, il fixait quelque chose derrière elle et...il semblait terrifié.

D'instinct, elle se retourna mais ne vit rien d'autre que son ombre sur le mur éclairé par l'une des bougies. De nouveau, elle regarda l'homme qui se tenait à quelques mètres d'elle, l'interrogeant du regard. Face à son désarroi, il pointa l'index vers le mur. Alors, doucement, elle tourna la tête et c'est alors qu'elle la vit...vraiment...son ombre à elle.

Carolyn recula et sa silhouette, sur le mur, se mit à grandir, à devenir gigantesque. Elle tenta de toucher quelque chose dans son dos mais il n'y avait rien. L'inconnu devait penser qu'elle se livrait à une danse improbable qui dura bien plusieurs minutes. Epuisée, elle cessa enfin. La colère qui l'avait submergée un peu plus tôt s'en était allée pour laisser place à un mélange de peur et de curiosité. Elle se rapprocha du mur. L'ombre se mit aussitôt à rapetisser. Avec hésitation, comme si elle eut peur de se brûler, elle toucha la façade éclairée du bout des doigts puis les laissa glisser le long des contours de cette silhouette qui s'était recroquevillée...Puis, brusquement, elle se retourna et toisa le témoin de sa découverte. Elle n'avait plus peur de lui, elle se sentait plus forte que jamais. Ses yeux violets semblaient s'être éclairés de l'intérieur. Bien-sûr, elle ne s'en rendait pas compte mais lui, si. Il assistait à sa métamorphose...et désormais, il n'y aurait plus de retour en arrière possible. Elle allait devoir vivre avec cela.

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Michael relut une dernière fois la lettre qu'il avait reçu dans la matinée puis, de rage, la transforma en une boulette qu'il jeta dans la corbeille à papiers. Cornélius ne lui faisait plus confiance, il le savait. Après son explication des faits, ce dernier s'était mis dans une colère noire.

- Monsieur Cookson, arrêtez de me prendre pour un vieux con sénile. Tout d'abord, vous me cachez vos découvertes au sujet de cette Moïra Martin, vous me mentez ouvertement en me soutenant que vous n'êtes pas retourné la voir et maintenant, il y a cet homme ! Je ne veux pas me mêler de vos affaires mais bon sang, il voulait faire de vous son espion, vous avez accepté et puis merde ! ...Il y a eu un meurtre ! Pourquoi n'avoir rien dit ? Pourquoi êtes-vous retournés voir cette fille ?

Michael, étrangement calme, se contenta de demander une cigarette au vieil homme. Cela faisait deux mois qu'il avait arrêté mais pour le coup, il avait besoin de s'en griller une petite, là tout de suite. Cornélius ne fit pas de commentaire et accéda à sa requête. Michael prit quelques bouffées comme on prend de l'air quand on manque d'oxygène.