SÍ...

Chapitre 22

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Cornélius avait trouvé un agréable petit hôtel sur les bords de la Liffey, à proximité du Liffey Bridge. Il y avait passé une bonne nuit, ce qui ne lui était pas arrivé depuis un bon bout de temps.

Lui et Michael avaient décidé de faire une trêve et s'étaient donnés rendez-vous à Dublin, dans le Madigan's pub à côté de la Connolly Station. Quand ce dernier arriva, Cornélius était déjà là, un cigare à la main et un journal ouvert de l'autre. Il y avait devant lui deux tasses de café vides.

Michaël n'avait pas eu le temps de prévenir Matthew comme convenu, le départ avait été précipité et des recherches concernant les dragons ne lui semblaient plus vraiment importantes... Il y avait plus urgent ! Cornélius ne se rendit pas tout de suite compte de sa présence mais lorsqu'il leva la tête de son journal et qu'il le vit, il eut un choc. Ce n'était pas le Michael qu'il connaissait...Rasé de près, coiffé, vêtu avec classe, cet homme faisait dix ans de moins. Il ne lui avait pas donné son âge la première fois qu'il l'avait vu mais là le résultat était bluffant.

- Que vous est-il arrivé ? fit-il

- Désolé pour le retard ! Mon avion au départ de Beauvais a eu du retard ! Pour ce qui concerne mon changement physique, c'est une longue histoire...

- Je vous écoute...

Michael lui relata en partie ce qui lui était arrivé : le message d'outre –tombe de l'Olonnois, son désespoir, la visite du notaire. Il avait cependant volontairement omis de lui parler des révélations de sa mère. Lors de son retour à Paris, il avait tout d'abord ressenti le besoin de se confier à Cornélius mais ce dernier n'était pas là. Il avait alors longuement réfléchi et finalement, il décida qu'il valait mieux attendre. Le vieil homme n'était pas prêt, il avait encore besoin de garder le contrôle. Il savait que Cornélius gardait l'espoir pour que chaque chose trouve une explication rationnelle. Il ne croyait pas à l'existence des dragons pas plus qu'à celle des elfes et des sorciers et encore moins aux vampires. Cornélius, même s'il se sentait dépasser, pensait encore que tout n'était qu'un coup monté. Alors lui annoncer que son « équipier d'enquête » faisait aussi parti de cet univers irrationnel, ce serait quelque part vécu comme une trahison. Et puis, quand il lui parlerait du coffre, il sera certainement sous le choc...

- A partir de là, lorsque je suis rentré à Paris, j'ai voulu devenir un autre homme...J'ai voulu me reprendre en main.

- Qu'est-ce qui vous a fait changer d'avis ? Vous avez de nouveau sombré dans l'alcool et d'un coup, la visite d'un notaire vous désintoxique et donne lieu à une métamorphose qui je dois dire est étonnante... Il y a eu autre chose Michael, non ? fit un Cornélius perspicace mais Michael avait prévu son scepticisme.

- Juste une lettre de ma mère qui me rappelait les promesses que je lui avais faite et entre autres ne pas gâcher ma vie.

- Je vois !

Cornélius n'était pas totalement convaincu, Michael le savait mais il joua le jeu et cela suffit.

. - Alors, qu'avez-vous découvert dans le carton d'affaires de votre père ?

- Des coupures de journaux ainsi que divers documents assez troublants...J'ai tout ramené avec moi mais avant, je voudrais vous parler d'une autre découverte liée à l'Olonnois...

- Je vous écoute !

A dire vrai, Michaël ne savait pas trop par où commencer mais il finit par se lancer...

- Comme je vous l'ai dit tout à l'heure, j'ai reçu un message étrange qui ressemble surtout à une grosse plaisanterie car soyons clair, il ne veut rien dire...Je l'ai retourné encore et encore dans ma tête, cela m'a empêché de dormir. Le lendemain, après la visite de l'avocat et l'étude de quelques documents, j'ai ressenti le besoin de sortir m'aérer. Je suis allé faire un tour sue la Route Bleue, face à la mer et puis je l'ai vue...