Chapitre 12

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Chapitre 12

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Il fallait compter environ cinq kilomètres pour se rendre à l'orphelinat depuis l'église Sainte Mary et cela devait bien faire une vingt minutes qu'ils avançaient dans le tunnel, éclairés de leurs seules lampes torche. Le tunnel était étroit et ils ne pouvaient cheminer que l'un derrière l'autre.

- Avez-vous souvent utilisé ce tunnel ? demanda Cornélius qui se sentait un peu claustrophobe dans cet endroit confiné.

Le pasteur ne répondit pas tout de suite. Cornélius crut qu'il n'avait pas entendu et s'apprêtait à réitérer sa question.

- En fait...ça ne va sans doute pas vous rassurer mais à dire vrai...

- Vous n'y êtes jamais allé !!! Mais le matériel ? fit l'ancien journaliste avec véhémence. Il était furieux. C'était selon lui, irresponsable.

- ù* Je n'ai jamais eu le cran d'y aller seul, j'avais la frousse...En vous écoutant, je me suis dit que peut-être...

- Mais personne ne sait que nous sommes ici...Si le tunnel s'écroule, il n'y aura pas de secours, pas d'issue possible. Nous ne sommes même pas sûrs que la salle d'archives soit accessible !

Tout en disant cela, il inspecta les parois, le plafond plutôt haut. Tout semblait tenir pourtant...

- Je suis désolé, fit le pasteur, je voulais vous aider...je...

- ...Ecoutez ! Vous allez rebrousser chemin. Il reste à peu près une demi-heure pour atteindre l'orphelinat. Si dans deux trois heures, je ne suis pas revenu, appelez les secours !

- Mais...

- Je ne souhaite pas avoir votre mort sur ma conscience !

Il se radoucit.

- C'est déjà très gentil et très courageux à vous de m'avoir mené jusqu'ici. Excusez-moi de m'être emporté !

Le vieux pasteur semblait vraiment très mal à l'aise et Cornélius s'en voulait de l'avoir réprimandé comme un enfant pris en faute.

- Normalement, au bout du tunnel, il y a une porte qui donne sur le sous-sol de l'orphelinat. Si mes souvenirs sont bons, il faut prendre à droite. C'est là que se trouve la salle des archives.

Ecoutez ! ...Je me souviens que Sœur Maria avait parlé à plusieurs reprises de Miss Mortensen, notamment, quand ils avaient évoqué dans le journal la mort de son cousin, un certain Jonathan je crois. Je me souviens bien de ce qu'elle avait dit car cela m'a marqué. Pourquoi ? Je vous avoue que je n'ai pas tout compris mais bref, elle avait dit : « Un changelin n'apporte rien de bon au même titre qu'une Banshee, cette famille est maudite !!! » Tout cela pour vous dire encore une fois que c'était irresponsable de ma part de vous avoir embarqué là-dedans et ce à double titre. Je pense qu'il vaudrait mieux que nous rentrions ensemble, déterrer le passé n'est certainement pas une bonne chose, je m'en rends compte maintenant que je suis ici ! Et puis, comme vous l'avez souligné, la salle des archives n'est peut-être plus accessible et si elle l'est, les documents doivent être dans un état déplorable !

- Peut-être mais ...je ne suis pas du genre à rebrousser chemin ! Trois heures. Si vous n'avez pas de nouvelles au bout de ce laps de temps, appelez les secours ! Avez-vous des piles supplémentaires ?

Le pasteur hocha la tête.

- Irresponsable mais prévoyant. J'ai aussi une autre lampe au cas où...

Cornélius continua donc son chemin. Il était troublé. Les paroles de la sœur l'intriguaient. Il ne parvenait pas à leur donner du sens. A force de se poser des questions, le temps fila assez vite et au final, il trouva assez facilement la salle des archives en suivant les indications du pasteur.

SÍ...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant