Chapitre 16

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- Ecoute Richard, je comprends bien ta détresse mais la police fait ce qu'elle peut pour retrouver la trace de Carolyn... Et puis peut-être en a-t-elle eu assez et a souhaité prendre l'air sans ne rien dire à personne. C'était tendu entre vous deux ces derniers temps, n'est-ce pas ?

- Oui, en quelques sortes... Elle travaillait juste un peu trop, se surmenait et je me faisais du souci pour elle. Tu sais à quel point elle peut se montrer entêtée !

Les deux hommes se trouvaient dans un bureau. Un épais nuage de fumée s'échappait d'un gros cigare havanais que tenait l'homme massif assis en face du dénommé Richard.

- Prends une à deux semaines de congé et essaye de faire le point.

- Oui, tu as sans doute raison. Ecoute Eddy, Carolyn ne t'a-t-elle pas dit où elle se rendait le jour où elle est partie. Elle n'a rien voulu me dire, elle a juste dit que c'était confidentiel.

- « Confidentiel » ? demanda Eddy, surpris. Non, elle ne travaillait sur rien de « confidentiel ». Elle bossait un article sur un fait divers, une femme qui s'est fait assassinée par son mari.

- Elle m'avait parlé de cette affaire... Et le mari en question, est-il sous les verrous ?

- Oui, bien sûr... Ecoute, fais...

Il fut interrompu par deux coups frappés à la porte, il s'agissait d'un coursier qui s'adressa à Richard, une lettre à la main.

- M. Climb ?

- Oui c'est moi-même, dit Richard surpris.

- J'ai cette lettre à vous remettre.

- Merci.

- Veuillez signer ce reçu, s'il vous plaît.

- Oui bien sûr...

Il signa et regarda aussitôt l'envers de l'enveloppe afin de voir de qui elle provenait mais il n'y avait aucune adresse. Il l'ouvrit alors fiévreusement et entreprit la lecture de la missive sans ne plus se préoccuper de son supérieur. Ce dernier ne faisait d'ailleurs plus attention à lui, le portable à l'oreille, il était en pleine conversation.

Une fois sa lecture achevée, Richard passa du blanc au rouge. Il se mit alors à déchirer la lettre sans pour autant en jeter les morceaux qu 'il foura dans sa poche, se leva et donna un grand coup de poing sur la porte du bureau, ce qui ne manqua pas d'attirer l'attention de son directeur.

**

Cornélius et Michaël se trouvaient à nouveau devant la porte de la vieille librairie. Ils entrèrent. Le vieil homme se tenait comme à son habitude derrière son comptoir et leur souriait.

- Je vous ai préparé deux tasses de chocolat. Dépêchez-vous car elles vont refroidir...

Michaël et Cornélius se regardèrent interloqués mais ne dirent aucun mot. Michaël sentait qu'il en coûtait à Cornélius de devoir mettre à ce point sa fierté de côté. Ils suivirent le vieil homme dans son arrière boutique et prirent place autour de la table, face aux deux tasses encore fumantes.

- Comme vous avez pu le constater, je vous attendais. Contrairement à certaines personnes, je ne suis pas quelqu'un de rancunier ! Oh, je sais bien que tout cela vous dépasse mais c'est ainsi et vous devez aujourd'hui affronter la réalité... Cette dernière n'est pas toujours telle que l'on voudrait qu'elle soit...

- ça...

- ... Laissez-moi finir Cornélius. Je sais pourquoi vous êtes revenus. Vous voulez savoir où est Katy Mitchel et vous pensez que je le sais. Apparemment, certains souvenirs semblent vous revenir. C'est un bon début !

SÍ...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant