De nouveau dans ce magnifique lieu qui nous sert de repère, Peter appelle tous les membres du camp à se réunir autour du grand feu qui règne au centre du campement. Je n'ai jamais vu les enfants perdus arriver aussi vite après un appel de Peter, tout le monde est en ébullition vis-à-vis du petit Henry. D'ailleurs, ce dernier a plusieurs fois tenté de s'enfuir mais peine perdue lorsque l'on est sous la surveillance de Peter Pan.
« Laisse-moi partir !!
- Mais tu crois vraiment que ta famille va venir te chercher ? Interrogea Peter qui avait perdu son sourire pour afficher une mine des plus effrayantes.
- Bien sûr ! Je n'ai pas une famille comme les autres tu sais... Articula le gamin en défiant Peter du regard »
Peter eut un sourire amer puis me regarda avant de me demander :
« Jade, amène-le dans un coin pour qu'il puisse se reposer. Il n'a pas les idées claires. »
Le grand chef du campement posa sa main nonchalamment sur le bras de Henry, malheureuse pour son estime, le p'tit dégagea sa main aussi vite qu'elle s'y était posée. Je ris discrètement, finalement ce gamin risque d'être plus intéressant que prévu. Je lève la main pour lui montrer ma position mais il ne bougea pas d'un iota. Je baisse ma main et lance à regard lourd de sens à Peter pour souligner le manque d'obéissance de ce Henry mais il rigola seulement puis me tournât le dos. Agacée, je parcours le peu de distance qui me sépare de Henry avant de m'abaisser à sa hauteur et lui affirmer qu'il ne craignait rien en ma présence. Il me jugea pendant quelques secondes avant puis, une fois sa crise d'enfant gâté passée, il me suivit sans poser de question.
En six grands pas, nous étions arrivés à son lit de fortune. Oh ne vous inquiétez pas ! Tout le monde est logé à la même enseigne : un lit rustique et une petite couverture. Il s'assied et essaya de faire « rebondir » son lit, peine perdue, ici le lit est seulement fait de bois, pas de ressorts, pas de confort. Je lui souris puis, alors que je commençais à m'éloigner, Henry m'interpela :
« Depuis combien de temps ?
- Quoi ? Je me retourne pour lui faire face.
- Depuis combien de temps es-tu sur cette île ?
- Hmmmm.... Je me gratte l'arrière de la tête nerveusement. Depuis toujours.
- C'est pas possible »
Il m'adresse un petit regard en coin ; oh non... Un point commun avec Peter. Bien décidée à avoir le dernier mot, je viens m'installer à côté de lui.
« Tu veux que je t'explique ma pauvre histoire d'enfant perdu c'est ça ? » Il secoua de haute en bas sa petite tête tellement vite que j'ai cru la voir se détacher de son corps. Je souffle bruyamment pour lui montrer que cette situation ne m'enchantait absolument pas mais vu ses yeux exorbités, il devait complètement s'en foutre.
« Bon alors...
- Commence par le début, s'exclama le morveux hyperactif.
- Oui, c'est vrai que c'est plus simple par le début, il m'arrache un sourire avant que je reprenne mon récit à la manière d'une grande oratrice. J'ai été abandonnée sur cette île lorsque j'avais 3 ans et...
- Mais comment tu sais ? Me coupa-t-il, encore.
- Bon, si tu arrêtais de me couper, tu saurais pourquoi, m'énervais-je tout en massant mes pauvres tempes. Bon, donc je me suis faite abandonner à 3 ans et j'ai été donnée à Peter qui venait de débarquer sur l'île. Mais il était jeune et ne voulait pas d'un bébé sur les bras donc il m'a courageusement refilée à la fée Clochette qui m'a élevée. C'est un peu comme ma maman. Voilà, voilà. Dernier petit détail j'ai l'air d'avoir un caractère nul mais en réalité je suis beaucoup plus cool de Peter Pan. »
Il examine mon visage dans les moindres recoins, sûrement à la recherche d'un petit signe de tristesse mais cette histoire, je l'ai racontée tellement de fois qu'elle ne m'affecte plus vraiment. Sauf si c'est une voix diabolique qui me la répète en boucle dans ma tête. Je lui offris un petit sourire discret pour le rassurer.
« Il te reste un objet de tes parents ? Finit-il par me demander, cette question lui brulait les lèvres.
- Il me reste une vieille veste que je garde dans ma cabane. Je me lève brusquement. Mais assez parlé, il faut que tu te reposes sinon Peter risque de me faire la leçon.
- Bonne nuit Jade.
- Bonne nuit Henry, puis ne te tracasse pas trop, tu vas te plaire ici ! »
Il ne me répondu pas et se contenta de s'allonger sur son lit de fortune. Petit ingrat.
En traversant le camp, je remarque que tout le monde dort profondément. Il faut avouer que cette journée a été longue : une réunion à l'aube, une course poursuite, des jeux d'acteurs à couper le souffle, un saut qui aurait pu nous tuer et un enfant qui ne souhaite que s'enfuir. Je soupire... J'allais enfin pouvoir me reposer mais ça serait trop simple. Un Peter Pan sauvage apparut devant moi dans sa pose de tombeur contre son arbre fétiche.
« Alors avec Henry ?
- Ça se passe... Je voulais couper court à cette discussion pour pouvoir m'allonger dans mon tendre lit.
- Jade... Il fit claquer sa langue contre son palais, mauvais signe. Je sens que tu me caches quelque chose...
- Rien d'important ... Je détourne le regard, il sent que je mens, je le sais.
- On va dire que je te crois pour cette fois mais ça ne va pas durer. Juste garder un oeil sur Henry, j'ai l'impression qu'il t'apprécie un peu.
- C'est vrai qu'il est marrant. »
Enfin marrant, il faudrait déjà qu'il écoute tout ce qu'on dit. Peter me regarde avec son sourire satisfait et disparait sans crier gare. Typique.
Assez rapidement j'arrive à la cabane, Mélissa dort déjà à poings fermés. Je me fraie un chemin jusqu'à mon lit le plus discrètement possible avant de délicatement glisser sous ma couverture en priant pour ne pas retrouver l'affreuse voix dans ma tête.
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Le pays imaginaire...mon histoire.
FanfictionVous connaissez tous la merveilleuse histoire de Peter Pan, le bon et gentil Peter Pan. Dans ma réalité, c'est plutôt le contraire. « Froid » et « sans cœur » sont de parfaits adjectifs pour le décrire. Je vous amène avec moi dans un Pays Imaginaire...