Chapitre 1

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Un sol blanc, sans aucunes issues de secours. Je ne vous parle pas encore du Pays Imaginaire. Non, là nous sommes dans ma tête. J'attends une personne qui emmerde mes nuits depuis quelques temps.

« Jade, je t'attendais...

- C'est plutôt à moi de dire ça. Franchement chaque nuit j'attends de vous voir dans ce merveilleux décor »

Ma réponse était marquée par mon sourire ironique et mes yeux emplis de manque de sommeil (j'ai des gros cernes ouais). Mon humour ne semble pas toucher mon interlocutrice étant donné que je ressens une vive douleur provenant de mon coeur. La première fois que ça m'est arrivée, j'ai pensé que la douleur allait me réveiller mais apparemment non. Donc chaque nuit, j'ai le droit à cette très forte douleur à la poitrine qui commence à être quelque peu désagréable. La mystérieuse voix repris :

« As-tu enfin compris ?

- Compris qu'une voix inconnue parvient à me mettre une enclume dans la poitrine ? Ça j'ai compris ! » Je m'allonge quelques instants car mine de rien la douleur devient vraiment handicapante.

« Je suis bien plus puissance que tu ne le penses et ton indifférence commence à m'agacer ! » Le ton de sa voix à légèrement changé, je ressens de l'énervement et cela n'augure rien de bon pour moi. « Je te connais très bien Jade Jones...Un peu trop bien même...»

- Etant donné que l'on ne se croise que dans ma tête, je l'accorde tu me connais un peu trop bien !

- Cesse de faire la rebelle veux-tu ! Tu es une pauvre petite fille qui a été abandonnée par ses parents sur cette magnifique île...

- Je t'interdis de parler d'eux... Dis-je en rassemblant les quelques forces qui me restent.

- Bah alors, pauvre petite chose on dirait que tu as mal. »

Et pas qu'un peu ! La douleur ne fait qu'augmenter, mon dos n'arrive pas à se décoller de ce maudit sol banc affreusement froid. Je sens que si je n'écoute pas sa tirade sur ma misérable vie d'orpheline, la voix dans ma tête ne stoppera pas la douleur.

« Balance mon histoire larmoyante, je t'écoute. Lâchais-je finalement en plaçant mes mains sur ma poitrine, pensant stupidement que la douleur allait diminuer.

- Donc tu as été abandonnée par tes parents à l'âge de 3 ans qui ne voulaient, manifestement, pas de toi et ils t'ont gentiment déposé à Peter qui venait d'arriver sur l'île. J'hoche la tête pour confirmer ses paroles. Puis, Peter ne voulant pas d'une morveuse comme toi, il te donna à la fée Clochette qui t'éleva comme elle pouvait.

- Hmmm »

Une larme trahit mon expression faciale qui se voulait impénétrable. Elle a bien joué son coup la garce. Mais le problème est que je connais déjà très bien cette histoire étant donné que c'est la mienne. Un petit silence s'installa, à l'image du lieu. Puis je finis par dire :

« C'est bon ? Tu peux partir de ma tête ? En emportant, si possible, cette affreuse enclume qui bloque ma respiration.

- Tu me désespères, souffla-t-elle alors que je souriais de toutes mes dents. Je te laisse finir ta nuit si tu y arrives. La douleur commençait à se dissiper. Ho ! Dernière petite information, je sens que vous allez avoir de la visite très prochainement. »

Puis elle disparue, enfin sa présence qui était symbole de douleur, partit. Dans quelques secondes j'allais tomber dans le vide et me réveiller en sueur dans mon lit ; une habitude s'était installée. En attendant le réveil dans mon lit, j'observe le mur banc en me demandant qui peut bien être cette voix. Moi ? Une entité qui prend possession de mon corps, pratiquement chaque nuit depuis 2 semaines ? Je n'en savais rien et je n'avais plus le temps d'y réfléchir, le néant m'avait absorbée.

Mes yeux s'ouvrent brusquement et sans grande surprise, mon lit est une véritable piscine. Ma respiration est saccadée, ce qui me pousse à me lever brusquement par peur de ne jamais reprendre mon souffle. Cette agitation quotidienne inquiéta quelque peu ma colocataire. Tient, la voilà déjà à côté de moi pour vérifier ma tension.

« Tout va bien ? demanda-t-elle sa main autour de mon poignet pour sentir les battements irréguliers de mon coeur.

- Ouais, on peut dire ça...

- Encore ce cauchemar ? »

Je ne pris même pas la peine de répondre, un simple râle a suffi pour définir la situation. Avec un sourire léger je prends la main de Mélissa pour qu'elle arrête de tenir mon poignet et par la même occasion la calmer car, malgré tout, elle est bien plus inquiète que moi face à ce qui m'arrive. Bizarrement, elle passa sa main sur mon visage puis me la montra. Elle était humide. Je porte mes mains à mes joues, elles sont aussi inondées que mon lit. Ces rêves m'affectent bien plus que ce que je ne pensais. Automatiquement, Mélissa me prit dans ses bras pour me rassurer ; même si je n'en ressentais pas le besoin, ce geste me donna du baume au coeur. Elle se détacha de moi pour m'annoncer que Peter avait réuni tout le monde au camp. Après un haussement de sourcils, je sors de mon lit ; direction ce foutu camp.

Le pays imaginaire...mon histoire.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant