Le pays imaginaire...mon histoire.

Chapitre 29

« Elles sont sacrément solides ces chaînes! »

Crochet se laisse tomber sur son tronc et avale une grosse gorgée de rhum. Une heure qu'il essaie par tous les moyens de me détacher. Le régime pirate ne semble pas être à la hauteur des chaînes ensorcelées de Peter.

Nous n'avons pas approfondi nos problèmes père/fille, notamment le problème principal : POURQUOI M'A-T-IL ABANDONNÉE? Mais je suppose que les problèmes de paternité ne sont pas prêts à être résolus... Typique je suppose.

Je n'arrive plus à le regarder dans les yeux. Impossible. Soit je me mettrais à pleurer soit ma colère sortirait et je sais que ça serait une porte ouverte pour ma saloperie de double.

« Donc comme ça t'as eu la brillante idée de laisser ton enfant sur cette île » lâché-je toujours sans le regarder.

Un gros soufflement. Belle réponse! Nouvelle gorgée de rhum. Comme si ça pouvait l'aider.

« Je t'ai déjà dit que j'avais aucun souvenir comme toi hein, répondit-il

- Ouais c'est vrai que ça explique tout! Si je pouvais j'aurais applaudi. »

Il lève les yeux en l'air. C'est pas les enfants qui font ça normalement ? Lorsque quelque chose ne va pas dans leur sens ? Original un parent qui fait ça.

« Sympa les discussions père/fille...

- C'est toi qui affirme que je suis ton père! Il se lève et me pointe du doigt. Moi je n'ai aucun souvenir donc c'est peut-être pas super vrai.

- Ouais c'est vrai je suis une giga super menteuse!

- Hé ho on parle pas comme ça à son père! S'exclame-t-il.

- Faut savoir tu veux être mon père ou pas? »

Je lève mes sourcils. Bizarre comme question. Je suis presque sûre qu'on ne demande pas à un presque inconnu s'il veut être notre père ou non.
Crochet claque sa paume de main sur sa cuisses et se lève. Il se rapproche de moi, plante son crochet dans un des maillons de la chaîne et tire de toutes ses forces. Je lève les yeux en l'air.

« Quelle perte de temps... soufflé-je

- Je fais mon maximum!!

- Contre la magie de Peter tu ne fais pas le poids avec ton faible crochet... Crochet. En y réfléchissant, pas très recherché comme nom de méchant « crochet ». Enfin si j'avais été toi j'aurais pris un truc plus profond en mode « j'ai un background » mais après... »

Crochet a arrêté de tirer et me dévisage. Ma phrase se bloque dans ma gorge. Je toussote avant de reprendre:

- Après ce n'est que mon humble avis... »

Crochet recoiffe ses cheveux avec sa main. Pas avec son crochet car ça serait pas pratique. Logique.

Soudain, des bruits provenant des buissons. Persuadée de voir débouler Peter dans quelques instants, j'ordonne à Crochet de quitter les lieux le plus discrètement possible. Mais tel père telle fille, il reste assis sur son tronc, sa fiole de rhum à la main. Je comprends pourquoi je suis autant têtue : c'est héréditaire. Je cale ma tête contre le tronc et souffle un grand coup. Le moment de la confrontation je suppose.

Voilà Peter. Autant dire que la présence de Crochet ne lui plait pas du tout. Vraiment pas du tout.

Le visage de Peter me fait voir rouge. Il est forcément au courant. Comment ne pouvait-il pas savoir que mon père était Crochet? C'est lui qui m'a récupérée sur l'Ile. Il le sait. Forcément.

« Je peux savoir ce que fait mon très cher Crochet avec toi? Demande le traite de Peter.

- Je suis venue délivrée une demoiselle en détresse, ironise Crochet un grand sourire aux lèvres.

- La demoiselle qui est sa fille! »

J'ai lâché LA bombe. Je dévisage et scrute le visage médusé de Peter. Crochet boit à nouveau dans sa fiole qui doit sûrement être à court de liquide.
Le regard de Peter va de moi à Crochet. Puis il nous pointe respectivement du doigt.

« Attend! C'est ton père ? Tu es sa fille?

- Pitié Peter! Ne fait pas celui qui ne sait pas! »

Peter fait une moue puis s'approche de Crochet tout en continuant de me lancer des regards intrigués.

« Donc toi, il pointe Crochet du doigt, tu es à l'origine de elle, Peter me pointe du doigt. »

C'est bon, ma limite est attente. Je ne vois plus clair. Peter se fout de ma gueule. Il sait à quel point retrouver mes parents est important pour moi et lui a tout fait pour me ralentir alors qu'il avait toutes les cartes entre ses mains!
Je gigote sous les chaînes. Je n'arrive plus à respirer. De l'air!

« Je veux de l'air... DE L'AIR! »

Les deux hommes autour de moi s'approchent. Je plonge mes yeux dans ceux de Peter. C'est le seul à pouvoir me libérer.

« Sors-moi de là...

- Sors-la de là ! Insiste Crochet.

- Très bien, très bien! Écarte-toi le vieux. »

Peter attrape simplement un maillon, tire dessus et me voilà délivrée. Je m'étire rapidement avant de me jeter sur Peter. Je le plaque au sol. Il ne réagit pas.

« RÉAGI ! BON DIEU ! »