Chapitre 13

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Alors que je pensais pouvoir passer une nuit sans avoir de visite nocturne, c'était une belle illusion. Des pas se rapprochent de ma position. Comme par automatisme, j'ouvre ma main pour y faire jaillir une flamme mais rien ne se produit. Je comprends assez vite la situation : Peter m'a gentiment offert un bracelet qui stoppe la magie et un individu non-identifié se dirige vers moi. Je fouille rapidement ma micro-cage dans l'espoir de trouver quelque chose pour me défendre mais rien n'y fait, cette cage ne possède que des feuilles et une horrible source de puanteur encore inconnue. Je respire profondément lorsqu'une lumière s'allume. Cette source de lumière m'éblouit quelque instant empêchant une quelconque identification.

« Jade ? C'est toi ?

- Je suis là Henry ! »

Je me frotte les yeux pour enlever la gêne que me donne le faisceau lumineux et pouvoir parfaitement distinguer le visage d'Henry qui semblait inquiet.

« Je me suis inquiété vu que tu ne rentrais pas au camp puis Mélissa m'a dit que tu devais être ici. Il fouilla dans un petit sac. Du coup je t'ai apporté quelques trucs à manger.

- Henry tu me sauves la vie ! »

Je lui prends, sans délicatesse, les mets qu'il avait dans les mains. Le mioche m'avait amené deux pommes, un bout de pain et une gourde d'eau fraiche. Mon repas ne fait long feu : à peine 5 minutes plus tard, je me léchais déjà les babines. Durant mon repas de la survie, je n'ai pas arrêté de remercier Henry alors que j'avais la bouche pleine ; pas très élégant mais ça prouvait ma reconnaissance.

« Pourquoi tu es dans cette cellule ? Henry venait de s'asseoir sur un tronc d'arbre non loin de moi.

- Parce que Peter est un idiot ! Je ne peux pas lui dire la vérité maintenant, je suis sûre que Peter a un oeil sur nous. On se dispute souvent tu sais. Donc quelque fois, quand il voit qu'il perd lamentablement devant moi, il m'enferme ici pour montrer que c'est le grand chef.

- C'est pas cool...

- Tu sais mon petit lit de feuille me convient. Mais toi tu devrais être en train de te reposer.

- Mais j'ai pas envie !

- Oh non ! Pas de crise avec moi mon grand ! Maintenant va te coucher si tu ne veux pas que Peter vienne te tirer les oreilles. »

Henry se cache rapidement les oreilles et s'enfuit avec la seule source de lumière aux alentours. Il hurle quand même un petit « bonne nuit » en partant. Bien déterminée à finir ma nuit je me suis jetée sur mon « lit » (demain j'aurai un bleu). Malheureusement pour mon sommeil j'entends de nouveaux des bruits de pas, bien différents de ceux d'Henry...

« Qu'est-ce que tu me veux Peter ? Je reste dos à lui.

- Ho, juste prendre des petites nouvelles !

- Ça irait un peu mieux si je n'étais pas enfermée ici mais merci de t'inquiéter. »

Il s'accroupit pour être à mon niveau ou plutôt celui de la porte de cellule. Je sais qu'il va me faire chier.

« Si tu voulais rester « libre », il fallait rester à ta place et surtout ne pas contredire mes ordres.

- J'emmerde tes ordres. Je m'accroche aux fins barreaux de ma cage. Je t'ai toujours dit lorsqu'un de tes plans était nul mais cette histoire te tracasse beaucoup, nest-ce pas ?

- Henry est très important...

- ALORS ARRÊTE DE FAIRE LE CON ! Je respire profondément pour me calmer. Ici tu n'es pas le seul à connaitre cette île et dompter la magie.

- C'est moi qui contrôle cette île ! Sa voix devient agressive.

- On a autant d'expérience sur cette île toi et moi.

- Je te rappelle, Mademoiselle que tu avais seulement 3 ans au départ. »

Oh non il prend son air condescendant. Si je n'étais pas dans cette prison je lui aurais collé mon poing sur son visage de vieil adolescent.

« Maintenant j'ai quel âge ? Je lui sors cette petite question qui me trottait dans la tête.

- Maintenant tu as... Il regarde en l'air comme s'il allait y trouver la réponse. Tu as.... beaucoup d'années de vie.

- Donc on peut dire que nous sommes au même niveau. »

Echec et mat ! Alors que je pensais lui avoir cloué le clappé, il renchérit avec la pire réplique du monde :

« Je suis supérieur à toi de toute façon ! »

Vous voyez ? Pathétique. Le pauvre, il se répète cette même phrase pour se rassurer. Je suis persuadée qu'il se dit cette phrase devant son miroir pour se donner de la force le matin. Sans même lui répondre je file retrouver mon lit qui devait soudainement bien plus intéressant que Peter.

« Ne boude pas Jade voyons ! Tu aimes ton nouveau bracelet ?

- Je l'adore, je lève ma main pour lui offrir mon plus beau doigt dhonneur.

- Tout le plaisir est pour moi.

- Je te hais

- Moi aussi. »

Puis il disparut. Ce n'est pas trop tôt ! J'ai cru devoir le supporter jusqu'au levé du jour. Puis pour qui il se prend ? J'en ai plus qu'assez de ces caprices d'enfant de 8 ans, merde je ne suis pas nounou. Je me tourne et me retourne dans mon tas de feuille Peter m'a enlevé tout envie de dormir. Je le hais.

Le pays imaginaire...mon histoire.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant