chapitre 21

1.2K 92 7
                                    

Je descends à toute vitesse l'échelle de la cabane, il ne faut pas que je perde des yeux Peter. Je le vois s'engouffrer dans la forêt plongée dans l'obscurité ; en même temps rien détonnant, la lune a déjà fait disparaitre le soleil. Et merde... Je viens de le perdre de vue. Je m'élance dans la forêt pour retrouver la trace de cet idiot.

Je n'ai pas eu à chercher bien loin ; il était assis sur une souche d'arbre, les yeux dans le vide. A pas de velours, je m'approche de Peter pour finalement m'installer à côté de lui. J'avoue que pendant 5 minutes je n'ai pas su quoi faire, alors j'ai simplement reproduit ce que Peter aurait pu faire un peu plus tôt.

« Ça va ? Je claque ma main sur sa cuisse.

-Hmmm »

Ce son voulait bien évidemment dire « Laisse-moi tranquille. » Je suis tracassée... C'est la première fois que je le vois dans un état pareil, puis on peut dire que cette journée n'a pas été de tout repos. Je me suis effondrée après avoir mis tout le monde parterre, une entrevue avec mon moi méchant, un tête à tête avec Peter, la rencontre avec Vinciane et Thomas, le réveil de Thomas, l'arrivée de Peter et enfin un autre tête à tête. Dingue de se dire que tous ces événements se sont produits dans la même journée.

Pour faire réagir Peter le boudeur, je pose ma tête sur son épaule :

« Allez... Fais pas le rabat joie...

-Laisse-moi. »

Il dégage ma tête de son épaule et se lève pour me montrer son dos. Il commence à m'agacer à tourner autour du pot. J'expire bruyamment avant de comprendre quelque chose... Peter est parti après mon petit contact avec Thomas. Ne me dîtes pas que...

« Ho non... Je me lève à mon tour. Ne me dis pas que tu es jaloux !

-Ha ! Jaloux ? Il fit volte-face. Jaloux de qui ?

-Jaloux du petit Thomas ! »

Je m'approche de lui pour pincer ses petites joues, il en serait presque adorable... J'ai dit « presque ». Il attrape mes mains pour les enlever de son visage.

« Je ne suis pas jaloux. Sa voix trahissait légèrement ses paroles.

-Oh le jaloux...

-Je te dis que je ne le suis pas ! »

Pour accompagner ses paroles, Peter me plaqua contre un arbre. Une belle réaction de jaloux. Je ne peux m'empêcher de sourire comme une débile face à sa réaction.

Nous restons quelques instants comme ça : moi, contre un arbre sans toucher le sol à regarder profondément mon assaillant. Mais cette situation devient désagréable pour mon pauvre dos, puis jai déjà prévenu Peter d'arrêter de me plaquer contre un arbre dès que ça lui chante. Je lui assène un coup dans le ventre pour me dégager de son emprise.

« Mais tu es folle ! Il se masse le ventre.

-Je t'ai déjà prévenu d'arrêter de faire ça... »

Sans crier garde, Peter retourne s'asseoir sur la souche dans la même position qu'auparavant. Il me fait presque de la peine à être dans cet état. Mais je ne comprends vraiment pas... Si ce n'est pas le fait d'être jaloux alors qu'est-ce qui le travail autant ? Assez pour le rendre pensif et distant avec moi. Je baisse ma tête et m'installe de nouveau à côté du « Grand Chef ».

« Je suis désolée... Je n'aurais pas dû te frapper aussi fort.

-Pour une fois c'est moi qui devrais être désolé Il tourne légèrement sa tête vers moi, malgré l'obscurité, je distingue parfaitement ses yeux. Tu devrais retourner ton « Thomas », il doit t'attendre.

-Il peut encore attendre un peu... Je me triture les doigts. Je suis venue te trouver car ton départ m'a inquiétée donc je veux savoir ce qu'il y a »

Peter détourne son regard du mien, cependant il vient chercher une de mes mains pour la mettre dans la sienne. La sensation est totalement différente qu'avec Thomas... Le sentiment est plus naturel, dans l'ordre des choses. Ça n'empêche que Peter est tout de même un idiot fini et personne ne lui enlèverait ce titre. Je m'apprêtais à lâcher un petit « tu es jaloux » mais Peter me devança :

« Ne dis pas que je suis jaloux car je ne le suis pas.

-J'allais pas dire ça ! »

Un petit rire s'échappe de ma bouche, rompant avec le silence de la forêt.

Le temps passe et la fraicheur s'installe peu à peu, il serait peut-être temps de rentrer. Peter comprit lui aussi la nécessité de rentrer ; il lâcha ma main pour lui rendre sa liberté puis se leva doucement. Je le regarde s'étirer ne sachant pas quoi faire. Notre « petit moment serrage de mains » avait durée plus longtemps que je l'aurais pensé. Peter brisa ce moment de battement pour me ramener brutalement à la réalité.

« Demain il faudra que tu rendes visite à Henry, ça fait trop longtemps qui toi et Mélissa nêtes pas passées au campement. »

J'hoche la tête pour lui faire comprendre que l'ordre à bien était assimilé. Peter disparut d'une manière qui lui est propre me laissant le loisir de regagner la cabane seule.

L'air frais de la forêt me fouette le visage et me rappelle que j'ai un cadavre vivant du nom de Thomas qui m'attend à la maison. J'espère que Mélissa s'est occupée un minimum de nos invités sinon je risque de retrouver une fillette affamée et un cadavre qui est vraiment mort. Bizarre à cette idée je me suis mise à accélérer le pas pour regagner la cabane au plus vite. Je gravis l'échelle en un temps record. Dans la cabane je retrouve une Vinciane endormit sur le lit de Mélissa, une colocataire qui se prépare un thé et un Thomas qui a reprit connaissance. Je devrais plus souvent faire confiance à Mélissa en ce qui concerne l'hébergement d'inconnus. Mes pas me mènent à côté de Thomas. Ce dernier, en me voyant, sourit de toutes ses dents. Je suis contente de ne pas le trouver mort.

« Salut Jade ! Thomas se lève du lit pour arriver à ma hauteur. Ça faisait longtemps »

Le pays imaginaire...mon histoire.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant