Chapitre 17

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Je sens une légère brise caresser mon visage contrastant avec la violence que je venais de vivre. Ma tête est étrangement lourde, je n'ai aucune volonté de me lever. Une chaleur réconfortante entoure mon corps martyrisé. Mon subconscient m'hurle d'ouvrir les yeux et de me remettre sur pieds malgré le confort. Je me fis violence et ouvris mes yeux doucement... La lumière du jour m'éblouit, manquant de me rendre aveugle. La mise au point se fait rapidement par conséquent, l'identification de ma source de réconfort devenait bien plus facile. La situation était simple : j'étais dans les bras de Crochet qui ma rattrapé de justesse après mon mini coma. Dans un excès de lucidité et de force je me remis debout tout en repoussant Crochet. Malheureusement pour moi mes forces me lâchent de nouveau après avoir parcouru à peine 5 mètres. Le pirate ne perdit pas de temps pour me tendre la main en signe d'aide. Dans un geste incontrôlé, je dégage sa main :

« Ne me touche pas... »

Ma voix est tremblante... Mon cerveau est en mode défense et maintenant le danger est Crochet. Il est la raison pour laquelle je suis tombée dans l'enfer de mon alter-égo. La famille des Charmant, toujours accompagnée de Mélissa, s'est attroupée autour de moi tentant de me calmer en vain. J'ai eu le droit à une pelleté de « calme-toi », ce qui n'a absolument pas arrangé mon état de panique. Je me lève une bonne fois pour toute au milieu de ce groupe et hurle de toute mes forces :

« LAISSEZ-MOI TRANQUILLE ! »

A peine ma phrase finit que tout ce beau monde se retrouvait les fesses à terre. Que se passe-t-il ? Je ne contrôle absolument plus rien... Mon tatouage « magique » me démange et mon oeil se pose automatiquement sur lui ; le cercle n'est plus vide. Bien au contraire, il se remplit petit à petit à chaque nouvelle rencontre avec ma principale cause de douleur : « moi ». Mes jambes prirent l'initiative de quitter le camp sans le consentement de mon pauvre cerveau.

Après avoir couru une certaine distance (on va dire vraiment beaucoup), je m'accroupis le long d'un saule pleureur. A cet instant mes nerfs ont complètement lâché et mes larmes ont commencé à perler le long de mes joues rougies par ma course effrénée. Ma tête est dans un désordre sans nom et mon corps à la limite du hors-service pour manque de tout ce qui est vital. Alors que ce lieu devait m'apporter le silence et le repos qui m'étaient dus, des pas se font entendre. Je décide de me recroqueviller sur moi-même en espérant que ce visiteur ne s'attarde pas sur mon cas.

« Coucou... »

Comme vous pouvez le voir, jamais rien ne se passe comme je l'aurais espéré. Peter Pan pouvait trouver n'importe qui à n'importe quel moment et maintenant c'était moi qu'il voulait voir. Seulement voilà, je ne veux voir absolument personne et il allait vite le comprendre.

« Laisse moi tranquille tu veux... Je lève la tête et plonge mon regard dans le sien. S'il te plait...

- Il semblerait que ce soit trop tard. »

L'ado éternel vint s'asseoir à côté de moi. Il me frappe la cuisse pour me réveiller de ma léthargie mais il ne reçut de moi qu'un simple regard sévère.

« Alors comment ça va ma belle ?

- Ne commence pas s'il te plait... Je n'ai aucune force pour me disputer.

- Bah alors ? Je promets de ne pas recommencer mais offre-moi un sourire, tu veux ? »

Vous voyez, là tout de suite, le terrible Peter Pan est adorable. Je lui souris timidement malgré tout. Il me renvoie mon sourire en m'ébouriffant les cheveux au passage ; quelle délicate intention. Mon sourire disparait aussi vie qu'il est apparu, je ne suis vraiment pas d'humeur aujourdhui. Peter semble embêté de me voir comme ça et lève son fameux sourcil.

« Comment tu fais ça ? »

A partir de cette question je commence à faire bouger tous les muscles de mon visage avec l'espoir de lever un seul de mes sourcils, en vain. Peter se moque de moi sans la moindre gêne en soulignant le fait que je ne sois pas douée. Après 5 minutes d'effort je me stoppe craignant d'avoir des crampes au visage, si cela était possible. Je fis une petite moue qui marquée ma défaite, ce fameux sourcil levé était la seule chose que Peter savait faire sans que j'en sois capable ; c'était sa grande fierté. Je savais que Peter ne s'arrêterait pas là et j'avais raison :

« Alors ? Tu m'expliques...

- C'est dingue ! Tout le monde me pose des questions, je ne peux pas être tranquille pour une fois ?

- Jade... Tu sais que je suis de ton côté. »

Je souffle, il est insupportable. Peter avait quitté sa place à côté de moi pour se placer en face de moi et me fixer dans le blanc des yeux. Je lève les yeux et lui avoue tout :

« J'ai peut-être fait une petite, toute petite crise de panique. Ce qui a, peut-être, fait tout le monde tomber parterre... Peut-être »

Je souris en coin, contente au fond de moi d'en avoir parlé avec Peter mais lui semblait tracassé. Il avait arrêté de me fixer et préféré maintenant fuir mon regard. Il se leva.

« Qu'est-ce qu'il y a ? Tu ne me rassures pas tu sais ?

- Rien... Peter se gratte nerveusement la tête. Laisse tomber...

- Comment ça « laisse tomber » ? Pourquoi personne ne me dit jamais rien ! »

Il ne prit même pas la peine de me répondre et fit volte-face tout en commençant à partir. Je lui pris la main pour stopper son départ. Sa main était moite, il n'était pas en position de force mais moi non plus.

« Peter s'il te plait... Je lui serre un peu plus la main.

- Je suis désolé »

Il se dégagea de mon étreinte à l'aide de sa main libre avant de disparaitre dans l'ombre de la forêt comme à son habitude, me laissant seule.

Le pays imaginaire...mon histoire.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant