Chapitre 3

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Mes yeux se sont écarquillés puis j'ai mordu violemment la main présente sur ma bouche avant de m'exclamer, silencieusement bien sûr :

« Peter ! Mais qu'est-ce que tu fous là ?

- Merde ! Tu m'as fait hyper mal, chuchota-t-il tout en secouant sa main pour essayer d'évacuer la douleur de ma morsure. A ton avis ? Je suis à la recherche d'Henry.

- Dis donc tu es vraiment très investi dans cette histoire de mioche.

- Ce n'est pas n'importe quel « mioche » Jade. Enfin bref, j'ai un plan pour le tester et savoir si c'est vraiment lui le bon.

- Encore un plan foireux... Je t'écoute »

Afin de raconter son plan tordu le plus discrètement possible, Peter s'approcha de mon oreille. Je sentis son souffle chaud sur mon cou et bizarrement ce n'était pas désagréable

« On va se faire passer pour des enfants perdus qui veulent absolument s'enfuir de cette île. Seul problème, ils ne croient plus en la magie donc, la poussière de fée qui est ici, il tapota un petit flocon qu'il portait comme un collier, ne nous est pas utile. Je veux voir s'il est capable de voler avec cette poussière.

-Wouah... Je me suis une nouvelle fois massée les tempes. Où est-ce que tu vas trouver tous ces plans tirés par les cheveux »

Je le repousse gentiment de mon oreille pour le fixer. Il ne détourne pas le regard contrairement à une certaine personne... Je savais ce qu'il allait me dire « Fait moi confiance. » et malgré tout ce que je dis sur le sale caractère de Peter, je lui ai toujours fait confiance. Je souffle, vaincue alors que lui souriait victorieux. Là, il est agaçant !

Au même moment, des pas se font de plus en plus bruyants. En tendant l'oreille, j'entends la voix d'un enfant qui semble perdu. Je présume que cet enfant est Henry. Un claquement de doigts de la part du grand Peter Pan a suffi à nous changer en de vrais enfants perdus. Que le spectacle commence.

« Prête ? me chuchota Peter

- Toujours ! »

Il sortit son bras du buisson pour attraper, par la manche, notre victime qui se retrouva propulsée à nos côtés, les fesses par terre. Je lui fis signe de se taire en plaçant un doigt sur ma bouche. Les enfants perdus passèrent en courant sans faire attention aux buissons ; ils sont idiots. Une fois le danger passé Henry commença à s'agiter.

« Qui êtes-vous ?

- Des enfants perdus qui veulent s'enfuir de cette île ! Peter a répondu du tac au tac sans hésitation, quel jeu d'acteur. J'ai été renvoyé du camp, j'ai volé de la poudre de fée à Peter, il lui montre le flocon autour de son coup. Comment tu t'appelles ?

- Je m'appelle Henry, mais pourquoi de la poussière de fée ?

- Pour pouvoir fuir cette île par les airs mais sans croire à la magie ça devient difficile »

Peter me lance un regard triste qui dissimulait en réalité un regard complice qui m'incite à prendre la suite de cette conversation.

« Mais Henry comment as-tu atterri sur cette île ?

- A vrai dire je sais seulement que Tamara et un autre homme m'ont amené ici. Mais la chose importante est : est-ce que je peux venir avec vous ? Il faut que je retrouve ma famille.

- Je ne suis pas la cheffe de cette opération demande à Pierre. »

Hop, je refile la responsabilité à Peter maintenant rebaptisé « Pierre ». Ce nouveau nom lui a provoqué un petit sourire surpris. Je le regarde avec insistance pour qu'il lâche enfin sa réponse, on ne va pas y passer 5 heures !

« Oui pas de soucis, mais il y toujours le problème de la poussière de fée » Il regarde Henry avec son oeil inquiet, ça pue le faux pour quelqu'un qui le connait depuis aussi longtemps que moi mais Henry semble tomber dans le panneau. Le môme fait des allers-retours entre Peter et moi avant de demander :

« Vous ne croyez plus en la magie ?

-Après être resté aussi longtemps sur cette île, on a fini par abandonner tout espoir, répondis-je avec la voix la plus malheureuse que j'ai trouvé. »

Henry me jeta un regard compatissant. Peter ne perdit pas de temps, il faut que son plan fonctionne. Il nous fait signe, il est primordial de se déplacer si on veut que les enfants perdus ne nous retrouvent pas. Peter attrapa la main de Henry l'entrainant avec lui, je me suis contenté de les suivre de loin pour surveiller superficiellement nos arrières.

Nous parcourons quelques kilomètres sans problème particulier mis à part les branches qui obstruaient le passage. Malheureusement Félix et toute sa troupe nous retrouvent alors que nous faisions une pause au bord de la falaise. Je sais, lieu pas très rassurant mais c'était encore une idée débile de Peter.

« Donnez-nous l'enfant ! Vous n'avez aucune chance ! Hurla Félix pour la dixième fois de la journée.

- On ne vous le donnera jamais ! »

Un peu plus et j'aurais presque cru à cet échange entre le chef et le bras droit. Comme par réflexe, nous nous reculons de plus en plus vers le bord de la falaise. Super idée de lieu Peter ! Le seul moyen de ne pas mourir est d'utiliser la poudre de fée pour pouvoir voler et ainsi atteindre l'autre côté de l'île. J'espère que le petit génie y avait pensé. Alors pour avoir vérification, je lui demande d'une voix tremblante comme le serait celle d'une femme en détresse :

« Qu'est-ce qu'on fait Pierre ? Il se retourne brusquement vers moi, apparemment il n'est toujours pas habitué à son nouveau nom tout comme Félix d'ailleurs.

- J'en ai aucune idée ! »

On se rapprochait toujours un peu plus du bord. Ça devait critique à ce niveau. J'espère que Peter a pensé à la possibilité de notre mort au fond de ce fossé en montant ce superbe plan.

« Moi j'ai une idée », cria Henry comme si sa vie en dépendant et c'était le cas. Il se tourna vers Peter et lui arracha le flocon de poussière de fée. Le mioche nous jeta un regard plein de confiance avant de jeter le contenu du flocon sur nous et hurler encore plus fort que précédemment : « J'Y CROIS ET NOUS ALLONS VOLER ! » Puis nous propulsa dans le vide. La peur m'envahit et ce sentiment est très rare chez moi. Par automatisme, je ferme brutalement les yeux mais me rendant compte que l'impact n'arrive pas, j'ose ouvrir un oeil après l'autre. ON VOLE ! Je n'ai jamais été aussi heureuse de voler de toute ma vie et je suis persuadée que Peter aussi. En dessous de nous se dessine les profondeurs du gouffre qui a failli être la cause de notre mort. Je souris comme une bien heureuse.

On atterrit en douceur de l'autre côté de l'île. Si j'étais seule, j'aurais embrassé le sol sur lequel je viens d'atterrir. Quel plaisir de marcher sans risquer de chuter dans un gouffre sans fond.

« Je t'ai enfin trouvé Henry ! S'exclama Peter.

-Qu'est-ce que ça veut dire Pierre ?

-Oh...En réalité je préfère que l'on m'appelle Peter. Peter Pan ! »

Henry me lança un regard désemparé, ses yeux traduisent la peur qu'il ressentait. Je lui souris avec un air faussement désolé, je suis du côté de Peter que puis-je faire ? Aussi rapidement que notre transformation en enfant perdu, Peter nous fit revenir à la normale. Le morveux profita de cette occasion pour filer en douce mais Peter est bien trop rapidement et le rattrape en deux temps trois mouvements puis nous fit tous disparaitre.

Le pays imaginaire...mon histoire.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant