Chapitre 10

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Le chemin jusqu'au camp des Charmants m'a paru interminable ! J'en ai profité pour redécouvrir les environs, enfin façon de parler. Je suis repassée devant le « caillou de l'amour », c'est moi qui ai baptisé ce caillou. « Amour » c'est parce qu'il a la forme d'un coeur, évidemment. J'avais 10 ans lorsque j'ai découvert ce rocher. C était l'époque où on pouvait me donner un âge. Peter a eu la gentillesse de me laisser grandir jusqu'à mes 17 ans, quelle chance ! Je pense qu'il m'a laissée vieillir pour éviter de se coltiner un mioche de 3 ans pendant l'éternité ; compréhensible. Cette petite balade me rend nostalgie dis donc !

Au loin je vois le campement des sauveurs. Une idée me vint à l'esprit : faire une entrée spectaculaire. J'ai le sens du show ! Habilement, j'escalade un arbre à mi-hauteur ; une impression de déjà-vu... Lorsque je me sens prête, je saute tel un athlète et arrive les pieds joints au centre du campement. Tous les yeux sont braqués sur moi, je vois du coin de l'oeil Crochet sourire ; s'il avait encore ses deux mains il serait en train d'applaudir. Les autres se contentent de me lancer un regard blasé. C'est dingue ! Je fais un effort pour eux et voilà comment je suis accueillie : j'entends le vent qui fait bouger les feuillages. Régina, avec sa bonne humeur naturelle lança :

« Qu'est-ce tu nous veux ?

- Toujours aussi aimable à ce que je vois. »

La méchante reine m'épia de tout mon être. Je constate que la bonne humeur n'est pas au rendez-vous... Dommage, je ne pourrais pas faire de second degré sans qu'ils ne le prennent personnellement. Je me gratte nerveusement la tête, comment dois-je commencer cette discussion.

« Y'a une voix dans ma tête qui m'a dit de venir ici. »

Je me frappe mentalement, je suis vraiment trop bête. Là, maintenant, ils doivent tous penser que je suis une schizophrène. Je leur souris de toutes mes dents en espérant ne pas leur faire trop peur.

« Tu crois que l'on va te croire ? Emma était sortie de la tente. Je te rappelle que tu es avec Peter !

- Tu n'es pas obligée de me croire... Je sais ce que vous devez vous dire : que je vous joue un autre tour comme Peter pourrait le faire mais cette fois je viens pour demander de l'aide »

Marie-Margarette me désigne un tronc d'arbre pour que puisse m'y installer et raconter ma pauvre vie tranquillement. Aujourd'hui ce petit groupe fera office de psy.

« Ça fait quelque temps qu'une voix hante mes nuits tout en essayant de me tuer. Emma et Régina lèvent un sourcil, peu convaincues de mon début de récit. Je vous jure que c'est vrai ! Ce truc veut ma mort par asphyxie. »

Je me lève, plaque Emma au sol. Alors qu'elle se débattait, David sortit son épée mais je lui fis signe de la ranger ; je n'allais rien lui faire, juste lui montrer. Puis, avec mes mains, j'appuie de toute mes forces sur sa poitrine.

« Voilà ce que je vis chaque nuit depuis 1 mois ! »

Je lâche mon emprise et Emma tente de reprendre un souffle régulier. Je me relève tout en passant une main dans mes cheveux emmêlés et vais me réinstaller.

« Est-ce que tu sens des séquelles en te réveillant ? David s'était installé à côté de moi et posa une main sur mon épaule.

- Normalement non... J'avais décalé sa main et retroussé ma manche. Mais ce matin, ce tatouage est apparu. »

Crochet sortit de l'ombre et vint examiner mon bras. Il le tourna dans tous les sens pour trouver une explication. Après 5 longues minutes d'auscultation le résultat était unanime ; il n'y avait aucune explication rationnelle. Malgré son air de « bad girl », la curiosité gagna Emma qui vint, elle aussi, jeter un coup d'oeil l'air de rien.

« La voix te dit quoi en général ? Régina était sortie de son silence, inimaginable.

- Elle me rappelle ma pauvre vie d'enfant abandonné. Marie-Margarette et David me regardèrent d'un air désolé. Oh ne vous inquiétez pas ! J'ai l'habitude !

- On n'a jamais réellement l'habitude. »

Le ton dEmma était grave, elle jeta un regard au couple qui mentourait. Alors ça cest bizarre... Le couple voyant mon incompréhension, éclaira la situation.

« Nous sommes les parents d'Emma... »

Pause... PAUSE ! Ils semblent du même âge, c'est impossible. J'ai compris ! Ils me jouent un tour pour se venger de mon entrée remarquable depuis le ciel.

« C'est une blague ?

- Malheureusement non...

- Mais vous avez le même âge !

- Il y a eu une malédiction... Marie-Margarette avait les larmes aux yeux mais continua son récit. David et moi venions d'avoir Emma mais pour la sauver nous avons été obligés de l'envoyer dans le « monde réel ». Cétait la sauveuse...

- La caractéristique de cette malédiction était que personne ne vieillissait. David reprit le récit. Puis Emma brisa la malédiction et nous voilà tous réunis.

- Vous avez sauté beaucoup d'étapes. »

Régina, toujours un petit mot pour briser un moment émotion. Je faisais des aller-retours entre Emma et ses parents en recherchant des ressemblances. Elle ressemble plus à son père Enfin, selon moi.

Emma me fit un signe de la tête, elle s'était isolée dans un des coins du camp. Je me lève en lançant un petit sourire au couple Charmant. La blonde s'était
appuyée sur arbre et me fit face.

« Qu'est-ce que tu sais sur tes parents ?

- Ah... Bonne question... Je fis la moue. Ils ne m'ont laissé que cette veste mais elle est tellement usée que tous les dessins qui l'habillaient, ont disparu.

- Ils te manquent ? Cette discussion prend la forme d'un interrogatoire.

- Manquer est peut-être un grand mot pour des gens qui ne sont pas présents dans ma mémoire. On va juste dire qu'il y a un creux. »

Emma mit spontanément sa main droite sur mon épaule en signe de réconfort. C'était sûrement la seule personne à comprendre ce que je ressens aujourdhui. Je lui jette un regard timide, je redeviens un enfant lorsque je suis dans ce camp.

« Comment c'était quand tu as retrouvé tes parents ? J'avais posé la question qui me brulait les lèvres.

- Je leur en ai voulu, puis j'ai compris mais l'abandon est quelque chose de dur à accepter, tu verras.

- Ils sont sûrement morts donc la question ne se posent pas

- Ne dit pas ça, ils sont peut-être à Storybrook.

- Story-quoi ?

- La ville de la malédiction, ils sont peut-être là-bas et donc bien vivants.

- Tu le penses vraiment ? Ma voix avait un air despoir.

- Même si je ne te fais pas totalement confiance, je t'assure que je ne te donnerais pas de faux espoir surtout à propos de ça. »

Elle me sourit et comme une enfant à qui on lui aurait annoncé un rendez-vous avec le Père Noël, je la sers dans mes bras. Emma reste figée pendant quelques instants avant de me rendre mon étreinte. Nous nous détachons rapidement l'une de l'autre ; si ça durait plus longtemps, ça deviendrait gênant. Je sentis une petite larme couler le long de ma joue, ça chatouille. J'efface rapidement ce signe, que je perçois comme de la faiblesse, puis m'enfuis dans la forêt sombre du Pays Imaginaire en laissant ce petit groupe dans la confusion. Avant de complètement disparaitre dans l'obscurité, je promis à Emma de lui apporter des nouvelles d'Henry la prochaine fois, pour lui rendre l'appareil. Je suis pas si méchante que ça vous voyez !

Le pays imaginaire...mon histoire.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant