Chapitre 15

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Le vent fouette nos visages, la douleur est infime face au bonheur de cette expérience. Les problèmes semblent disparaitre, éphémèrement. Je suis sûre que vous devez vous dire que l'Ile Imaginaire n'est pas si grande : hé bien vous vous trompez ! Elle est bien plus grande que vous pouvez l'imaginer, alors trouver un petit camp ne va pas être une tâche facile, heureusement que nous sommes dans les airs. Je pointe une trainée de fumée qui pourrait correspondre à notre objectif mais Mélissa me fait rapidement comprendre que ce feu est celui de notre campement. Je n'ai pas brillé par mon intelligence sur ce coup.

Après un quart d'heure dans les airs et l'excitation envolée ; nous trouvons enfin le camp des Charmant qui est bien plus excentré que je ne l'aurais pensé. Rapidement nous plongeons vers la petite trainée de fumée, qui indiquait leur position, en évitant soigneusement les arbres et les sapins. Ce serait bête de se retrouver avec un oeil en moins à cause d'un manque d'attention. Nous atterrissons au centre du campement dans une délicatesse qui nous est propre. Tous sursautent ne s'attendant sûrement pas à de la visite de si bon matin. Emma commença, sans surprise, à se plaindre de notre entrée alors que nous n'avons pas encore pu dire « bonjour » :

« Vous êtes folles ? Elle venait de lâcher les petites branches qu'elle tenait dans ses bras.

- Vous avez du nouveau ?

- Je vois que le Prince ne perd pas le nord, dis-je en m'asseyant sur une des bûches qui ornaient le feu. Peter est plutôt remonté contre moi en ce moment donc ne comptez pas sur moi pour les infos.

- Donc aucune nouvelle d'Henry ? S'impatienta Régina

- Il m'a empêché de mourir de faim. »

J'entends la méchante reine barbouiller dans sa barbe de douces paroles telle que « Il aurait dû te laisser mourir » ; cette femme a de la sympathie à revendre. Alors que tout le petit camp commençait à entrer en ébullition par le manque d'informations, Mélissa sortit calmement la carte que Peter lui avait donné spécialement pour cette famille atypique. Elle tend fièrement la carte en direction d'Emma.

« Tiens ! C'est pour toi. Peter l'a spécialement faite pour toi. »

La concernée arracha la carte des mains de Mélissa, ce qui lui a valu un regard assassin de cette dernière. Elle déroula avec hâte la carte pour examiner le contenu. Emma la tourna et la retourna dans tous le sens mais rien n'y fait : la carte est vierge. Dans un éclat de colère, la « sauveuse » jeta la fichue carte, si on peut appeler ça comme ça, tout en maudissant Peter.

« Peter se fout de nous ! S'énerva Régina, pour changer.

- Il veut jouer au plus malin ? Il va me trouver ! »

Et voilà qu'Emma commence à avoir le sang chaud. Mélissa ricana, ce qui ne calma pas la situation, bien au contraire. Régina ne perdit pas de temps pour la plaquer violemment contre l'arbre le plus proche, ce qui a eu pour effet d'augmenter la moquerie de mon amie.

J'examine rapidement la scène : Mélissa est en tête à tête avec Régina ; Emma jure dans son coin telle une enfant ; Crochet a ramassé la carte pour y trouver un semblant de sens ; David fait les quatre cents pas et Marie-Margarette a le visage dissimulé dans ses mains. C'est pas la joie. Comme l'adulte que je ne suis pas, je me lève de la bûche et pars m'adosser à un arbre ; le coté ténébreux, peut-être un peu copié de Peter.

« J'ai déjà vu ce genre de carte... »

Je porte ma voix assez fort pour que tout le campement entende. Régina fit doucement redescendre Mélissa pour qu'elle puisse de nouveau toucher la terre ferme alors qu'Emma s'approcha de moi telle une féline chassant sa proie. David fit un petit coup de tête pour m'inciter à parler et révéler ce que je savais sur ce genre de carte.

« Cette carte indiquera son chemin seulement si la personne qui la détient assume qui elle est...

- Qu'est-ce ça veut dire ? Me demanda la blondinette.

- J'en sais rien, l'énigme n'est pas pour moi mais elle était vachement stylée à dire. »

Mélissa me rejoint, notre temps ici est terminé. Les laisser maintenant rend la chose encore plus divertissant : ils vont se casser la tête à essayer de comprendre le sens de ma phrase, que Peter m'avait une fois dite. Je sais ! Je dis qu'il faut les aider à retrouver Henry et je le pense sincèrement mais si le chemin est un peu marrant alors je ne m'en prive pas. David nous demande, comme à chaque fois, si nous revenons bientôt et comme toujours notre réponse est « peut-être ».

Alors que nous nous apprêtions à quitter ce camp pour rejoindre le nôtre, Crochet m'attrapa par le poignet et hurla quelque chose mais impossible pour moi de comprendre ses paroles. Je fus soudainement frappé par une immense vague de fatigue qui me força à m'écrouler parterre, tombant inévitablement dans le néant...

Le pays imaginaire...mon histoire.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant