Ça fait maintenant 10 bonnes minutes que je regarde Peter dans le blanc des yeux sans savoir quoi dire. Devant Mélissa j'arrivais à me lancer dans des discours révolutionnaires mais arrivée devant Peter, HOP, tout s'efface. En plus j'arrive à lire dans ses yeux que ça devient un peu long à attendre alors, comme pour me perturber, il me dit :
« Tu veux me déclarer tes sentiments c'est ça ? »
Un petit sourire apparu aux coins de ses lèvres. Je recule d'un pas pour accentuer l'espace entre nous. Je laisse les déclarations d'amour à Wendy.
« Imbécile... »
J'avais soupiré ces paroles. Peter refit un pas vers moi et me chuchota de me dépêcher car il avait mieux à faire. C'est le moment où jamais !
« Tu comptes cacher encore longtemps à Henry le fait que sa famille soit sur l'île ?
- Mais je ne compte jamais lui dire et je semblais avoir été clair pendant mon petit discours au camp.
- C'est bon ! Tu t'es bien amusé avec lui mais maintenant on arrête.
- Tu es tombée sur la tête ? Il me plaqua contre un arbre, sale manie. Ce « mioche » comme tu l'appelles, est le plus croyant des croyants et doit rester ici !
- Tu as fait la même chose pour moi ? Peter me lâcha, je touchais de nouveau le sol.
- Ça n'a aucun lien avec toi...
- Bien au contraire ! Je lui coupe la parole. J'ai été cet enfant à demander sans cesse où sont ses parents ! Et je ne veux pas qu'Henry se sente aussi abandonné que je l'ai été ! »
Une larme perla sur ma joue que je fis aussitôt disparaitre. Je n'avais jamais parlé avec Peter du sentiment dabandon, c'était une première mais vu son regard, il semble complètement indifférent à ce que je ressens. Mais à quoi je m'attendais ? Qu'il me serre dans ses bras et me dire que tout va bien même si rien ne va ? Ça serait mal connaitre Peter que d'attendre cette réaction, pourtant petite j'avais cet espoir.
« Tu te rebelles donc ?
- Il semblerait bien... Monsieur Pan ne fait pas peur à tout le monde. »
Il passa ses mains dans ses cheveux, ce geste était inédit ; il semblait déstabilisé. Il se rapprocha dangereusement de moi et me prit le visage à une main.
« Tu me déçois beaucoup... Il souffle. Tu as toujours été le pilier de mes opérations et maintenant tu décides de tout détruire ? Je ne te fais pas peur ?
- Mnonm, j'articulais comme je pouvais car avec la main de Peter ce n'était pas simple.
- Tu devrais. »
Il me jette un sort d'immobilisation, quel enfant. Il siffla et Félix apparut presque aussitôt. Le fidèle petit chien de Peter toujours prêt à attaquer pour son maitre. Alors que le fidèle toutou reste à distance, Peter s'approcha un peu trop de moi et me chuchota :
« Que dis-tu d'un petit tour en cage ? Il me sourit, vraiment flippant.
- Emfouaré. »
Toujours autant difficile d'articuler lorsquon a le corps paralysé. Peter fit un mouvement de tête qui indiquait à Félix de s'approcher :
« Amène-la dans une cage au plus vite ! Je ne supporte plus de la voir... »
Peter déguerpit aussitôt après avoir donné cet ordre. Félix regarda l'ampleur de la tâche : soulever une fille immobilisée pendant 15 minutes et l'installer dans une cellule rudimentaire. Il se frotte le front, puis après avoir étudié mon pauvre petit corps et les possibilités pour me déplacer efficacement, Félix me prit comme un sac à patate. C'est d'un ridicule ! J'ai l'air d'une vraie cruche et Félix d'un gars qui peine à porter une fille. Le trajet fut long et silencieux. Heureusement pour Félix, à la moitié du chemin la « toxine » paralysante a arrêté de faire effet ce qui m'a permis de marcher seule.
Le lieu qui m'attendait n'avait rien d'une prison aux normes de propreté, il faut dire qu'elle sert rarement. La dernière personne à y avoir fait un tour été Crochet mais ça remonte à pas mal d'années.Félix ne perdit pas de temps pour m'enfermer à double tours dans cette infâme cage, je le suspecte d'avoir aimé menfermer : il relâche ses pulsions meurtrières amassées à chaque fois que je lui fais une remarque. Alors que la norme aurait voulu qu'il disparaisse une fois son devoir accompli, Félix resta planté devant la cellule à me fixer.
« Bon tu me la poses ta question ? M'agaçais-je. Tu ne vas pas rester ici toute le nuit.
- Qu'est-ce que tu as dit à Peter pour l'énerver autant ?
- Je lui ai dit que c'était nul de séquestrer Henry comme un prisonnier de guerre.
- Mais tu es folle !
- Oh ! Tu as discuté avec Mélissa ? Car elle m'a dit exactement la même chose. »
Je lui tire la langue. C'est vrai que ça ne viendrait jamais à l'esprit de ce cher Félix de contredire Peter ou lui dire que ces plans sont pourris. Je lui fis signe de la main de déguerpir avec une expression dans le regard qui dit « Zou ! Hors de ma vue tu veux. » j'ai toujours été extrêmement gentille avec Félix. Il me tourna le dos mais insista pour me dire :
« Tu sais que tu es...
- Folle ? Stupide ? Ouais je sais, merci. »
Puis il disparut dans la forêt en me laissant dans ma solitude. En y pensant, ça faisait un bout de temps que je n'ai pas été seule. Je suis souvent en compagnie de Mélissa, puis maintenant je dois aussi surveiller Henry mais surtout supporter les visites surprises de Peter qui deviennent très régulièrement depuis quelques années.
Je me suis réfugiée au fond de la cellule après avoir rapidement fait le tour (5 pas grand max pour se déplacer). Je me suis assise, énervée sur un petit tas de feuilles qui allait aussi me servir de lit. Cet ingrat de Peter est tellement borné dans ses décisions qu'il ne se rend pas compte de l'ironie de la situation. Il ne se soucie vraiment que de lui, il ne faut rien espérer de cet idiot fini.
Voilà où ma grande gueule m'a entrainé : dans une cage puante. En plus je meurs de faim, limite si je ne regrette pas le ragout de Mélissa pour vous dire la gravité de la situation. Mon bras me gratte, enfin plus précisément mon tatouage. Je me demande ce qu'il peut signifier. Une lune ? Un caillou ? Franchement on a vu mieux comme tatouage qu'un simple rond. Alors que je me posais autant de questions stupides que pertinentes, je cherchais le sommeil dans mon lit de feuilles, que je souhaite être temporaire.
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Le pays imaginaire...mon histoire.
FanfictionVous connaissez tous la merveilleuse histoire de Peter Pan, le bon et gentil Peter Pan. Dans ma réalité, c'est plutôt le contraire. « Froid » et « sans cœur » sont de parfaits adjectifs pour le décrire. Je vous amène avec moi dans un Pays Imaginaire...