Chapitre 19

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Au loin, nous apercevons la cabane dissimulée entre les arbres. Alors que j'allais afficher un sourire satisfait d'avoir traversé 500 mètres sans que mes jambes ne me lâchent, je me fige soudainement : j'ai oublié que Mélissa m'attendait. Je me gratte l'arrière de la tête légèrement tracassée :

« Hmmm... Vinciane me lance un regard. J'ai oublié de te dire que... Bah je ne vis pas seule...

- Y'a un problème ?

- Normalement non... Elle devrait accepter de vous héberger... »

Nous n'avons plus le temps pour se poser ce genre de question. Je laisse Vinciane montrer en premier car ce serait embêtant que Thomas lui tomber dessus pendant la montée. Maintenant, c'est à mon tour de briller ; je commence à montrer l'échelle menant à la délivrance mais je me stoppe après avoir escaladé seulement 2 barres de bois. Cette affaire va être plus compliquée que prévue... Thomas est loin d'être léger car je vous rappelle qu'un corps endormit équivaut à porter un cadavre, un cadavre qui respire. Vinciane s'était elle aussi arrêtée pour voir si tout allé bien. Sans la regarder je lui montre timidement un pouce en l'air. Oui, je ne lui montre pas mon visage car il ne serait pas en adéquation avec mon pouce en lair.

Arrivée en haut, non sans peine, Mélissa accourt pour s'assurer que ce soit bien moi. Quelle fut sa surprise de me voir accompagner d'une petite fille et d'un cadavre qui respire. Le visage souriant avec lequel elle était venue m'accueillir disparu très rapidement. Elle juge la dégaine de « nos » hôtes puis me lance un regard sévère :

« Je peux savoir qui sont ces gens ?

- Voici Vinciane et Thomas. »

Je dépose Thomas sur mon lit et fais craquer mon dos pour le soulager de tous les malheurs qu'il a enduré, je le remercie aussi mentalement. Je fis volte-face pour analyser le visage de Mélissa : il est complètement fermé. Comme mon inconscient s'en doutait, Mélissa n'est pas ravie de voir débarquer deux inconnus dans notre antre. En esquivant le regard accusateur de ma colocataire, je pars chercher une chaise pour la placer au niveau de mon lit, plus précisément au niveau de la tête de Thomas. Dans un élan de leadership, je demande à Vinciane d'aller chercher de l'eau à la source d'à côté, je vous rassure sur le chemin je lui ai indiqué le chemin en prévention. Je sens que dès le départ de Vinciane pour la source Mélissa va me tomber dessus, ça na pas loupé.

« C'est quoi ce bordel Jade !

- Huu... T'as l'air énervé... Je pose ma main sur le front de Thomas pour essayer de savoir s'il a de la fièvre.

- Et pas qu'un peu ! Tu débarques après avoir faire une crise avec deux inconnus en plus ! Mélissa pose ses mains sur ses hanches comme une maman en colère. DANS NOTRE CABANE !

- Calme-toi... J'ai simplement voulu les aider. Je ne vais pas les laisser mourir dans la forêt !

- MAIS JE M'EN CONTRE-FOUS DEUX ! Elle inspire profondément pour tenter de se calmer. Peter peut s'en occuper...

- Non ! Je me lève de la chaise. Ils sont sous ma responsabilité. Puis ils ne sont pas venus ici tous seuls, ça veut dire qu'il y a un moyen pour que je quitte le Pays Imaginaire... »

Mélissa s'assoie sur son lit, elle vient de recevoir un mini électro-choc. C'est la première fois que je parle avec elle d'un possible départ...

« Pourquoi ? Sa voix est presque inaudible.

- Si j'ai une possibilité de revoir ma famille, il faut que je parte...

- Mais ta famille c'est ici que tu l'as !

- J'ai besoin de rencontrer mes vrais parents »

Je ne m'attends pas à ce que Mélissa comprenne ce que je ressens et je ne lui demande pas cet effort... Je souhaite simplement qu'elle accepte mon choix et qu'elle ne me juge pas trop ; du moins pas en ma présence car ma télépathie surdéveloppée me transmettrait son avis (je nai pas vraiment un pouvoir de télépathie, j'y crois simplement dur comme fer). Mélissa se claque les joues pour se ressaisir :

« Qui t'as mis cette idée en tête ?

- Peut-être... lavoixdansmatête. J'avoue, je n'ai pas bien articulé la fin de ma phrase en espérant que Mélissa ne le comprenne pas.

- La voix dans ta tête ? Tu te fous de ma gueule ! Je me gratte nerveusement la tête, elle explose. DEPUIS QUAND, OUI DEPUIS QUAND, JADE JONES ECOUTE UNE VOIX QUI LUI DICTE SES MOINDRES MOUVEMENTS ! »

Je me lève de son lit pour retrouver ma place sur la chaise près de la petite tête rousse de Thomas.

« Si cette voix pouvait m'aider ? Mélissa pouffe bruyamment. Regarde mon tatouage. Je lui tends mon bras. Il se remplit petit à petit un peu plus.... Je n'ai plus rien à perdre. »

Mélissa remet une des ses mèches blondes derrière son oreille pour dégager son visage rougit par la colère accumulée. Elle s'apprête à parler mais je la devance (télépathie je vous dis) :

« Si c'est des conneries je pourrais m'en prendre qu'à moi-même.... Mais pour l'instant il faut soigner Thomas.

- Compte pas sur moi ! »

Mélissa se met en boule dans son lit comme un enfant qui refuse de passer à table car il y a des brocolis. Je soupire et me reconcentre sur le blessé. Puis sans crier garde, les yeux de Thomas s'ouvre brusquement :

« AIDEZ-MOI ! AIDE-MOI ! JADE ! »

Thomas se rendort instantanément après sa crise. Mélissa accoure aussitôt, je sais que malgré tout elle va garder un oeil sur nos deux hôtes. Je reste figée face à ce que vient d'arriver. Comment connait-il mon prénom ? Pourquoi moi ? Tout un tas de questions se bouscule dans ma tête déjà fatiguée. Tout s'est passé très vite, j'ai été spectatrice d'une scène inexplicable. Thomas avait de nouveau l'air calme mais pour combien de temps ? Va-t-il refaire une crise ? Le réveil de Thomas va être crucial, il semble connaitre des choses qui me sont encore inconnues...

Le pays imaginaire...mon histoire.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant