Nous étions à la fin du mois d'août, la chaleur n'était plus aussi écrasante qu'elle l'avait été plus tôt dans l'été, bien qu'en Angleterre il ne faisait jamais si chaud que ça. J'étais dans ma chambre d'enfant que je détaillais une dernière fois. Les murs blancs sur lesquels il y avait toujours les posters que j'avais affichés étant petit, mais aussi ce que j'avais rajouté tout au long de mon adolescence. Tous les souvenirs encrés entre les quatre murs pâles qui m'entouraient me firent sourire, autant les bons que les mauvais. Cette pièce que, pendant des années, j'avais considéré comme ma prison allait probablement me manquer. Je ne regrettais pas ma décision de partir de la maison, je le voulais depuis tellement longtemps que rien que de savoir que j'allais m'en aller me rendait plus heureux que je ne l'avais jamais été.
Gemma toqua à ma porte et entra.
- Tu es prêt ? me demanda ma grande-sœur
Je soupirai longuement en regardant la pièce qui m'avait vu grandir, pleurer, rire, bouder, être en colère, jouer de la guitare jusque tard dans la nuit et devenir l'homme que j'étais alors.
- Je crois... oui.
- Tu n'as rien oublié ?
Je pris ma guitare dans son étui et me tournais vers Gemma.
- Tout ce que j'ai est matériel et, comme tu peux le voir, la pièce est vide.
Ma sœur eut un regard triste mais sembla parfaitement comprendre pourquoi je disais cela. Elle était la mieux placée pour savoir ce que je ressentais vis-à-vis de cette maison.
- Allons-y alors ! s'exclama-t-elle
Gemma prit le dernier carton et sortit de la pièce. Je regardais une dernière fois ce qui se trouvait autour de moi puis fermais la porte en sortant.
Devant la maison, Gemma et la voiture chargée m'attendaient. Je mis ma guitare à l'intérieur et m'assis sur le siège passager. Ma sœur se mit derrière le volant et démarra.
- C'est parti !
Elle sortit de l'allée et nous prîmes la route. Je ne regardai pas une seule fois derrière moi. Je partais enfin de là où j'avais mes pires souvenirs et pouvait enfin prendre un nouveau départ. Mon père ne m'avait même pas dit au revoir, cela faisait même plusieurs jours que je ne l'avais pas vu. Je savais que j'étais sa plus grande déception mais il aurait tout de même pu faire un effort.
Pendant la première heure de trajet, Gemma parla de tout et de rien. Elle était si contente d'enfin emménager à Londres. Si elle avait pu, elle l'aurait fait quatre ans plus tôt mais elle avait du rester pour s'occuper de moi. J'en voulais à mon père de me détester comme il le faisait car par sa faute, Gemma venait de perdre sept ans de sa vie à s'occuper de son petit-frère au lieu de profiter de sa jeunesse. Elle pouvait me dire autant qu'elle voulait que ça ne l'avait pas dérangé, je voyais bien la peine dans ses yeux quand nous en parlions.
- Gemma ? la coupai-je dans son monologue
- Oui ?
- Merci.
Elle sembla étonnée que je la remercie sans véritable raison.
- Pourquoi ?
- Pour les sept dernières années.
- Tu n'as pas à me remercier Harry. Si c'était à refaire, je en changerai rien de tout ce que j'ai fait pour toi mon p'tit-frère préféré.
Elle alluma la musique pour m'empêcher de répliquer quoi que ce soit. Je pris un cd des Beatles que j'avais près de moi. Si nous devions écouter de la musique, autant que ce soit de la vraie. Ma sœur sourit en me voyant faire ça. Mes goûts l'avaient toujours impressionnée presque autant que mon entêtement contre les musiques qui passaient à la radio. Cela les avait toujours fait rire, notre grand-mère et elle, de me voir chercher un album à écouter à la place de la radio. C'était ma grand-mère qui m'avait transmis sa passion pour la musique, alors, elle était toujours très fière de me voir sortir un album des Beatles, des Rolling Stones ou même de Nirvana. Elle m'avait toujours dit qu'elle serait fière de moi jusque dans sa tombe. J'espérais qu'elle l'était et qu'elle ne m'avait pas menti.
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Addicted
FanficCe n'était qu'un jeu pour eux. Ils ne savaient pas ce qu'ils faisaient. Pourtant, plus le temps passait, plus ils étaient incapable d'être l'un sans l'autre, de gérer l'addiction qu'ils avaient l'un envers l'autre et d'être séparés ne serait-ce qu'u...