28 - They can say anything they want

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En ouvrant les yeux, ce ne fut pas Louis encore endormi dans mes bras que je vis, mais ce qu'était ma vie à ce moment là. Quatre murs blancs couverts de vieux posters qui n'avaient plus aucun sens à mes yeux. à vrai dire, plus rien n'avait de sens. Je me sentais emprisonné dans une ancienne version de moi qui n'avait jamais réussi à trouver sa place. J'étais seul. Mon père m'avait enfermé dans la maison, me laissant rarement en sortir. Il me répétait que j'étais malade, qu'il avait toujours su que je l'étais, mais que m'éloigner de Louis avait de grandes chances de me soigner. Je n'étais chez lui que depuis deux jours mais, déjà, je ne l'écoutais plus. Il ne savait pas de quoi il parlait, il ne savait pas ce que c'était que d'aimer Louis.

Je comptais les jours, les heures, parfois même les minutes qui me séparaient de la dernière fois que j'avais été chez moi, mes derniers instants avec Louis. Des larmes me venaient et coulaient sans arrêt dès que je pensais à Louis, soit constamment. Tout de lui me manquait. De son rire, à son mauvais caractère quand il n'était pas bien réveillé, en passant par son humour, ses idées farfelues à quatre heures du matin, son touché, ses lèvres. Tout me manquait à m'en faire mal.

Chaque seconde était plus douloureuse que la précédente. Je me voyais sombrer lentement dans la folie tant j'étais en manque de Louis. Je me sentais comme celui que essaie de se désintoxiquer de toutes les drogues qu'il prend mais se retrouve à en avoir plus besoin que jamais, sauf que ce n'était pas ma volonté qui m'avait poussé à cela, on me l'imposait.

Par moments je m'imaginais que mes mains étaient celles de Louis mais, lorsque je les laissais courir le long de mon corps, elles n'arrivaient pas à recréer la moitié de ce que les siennes me faisaient ressentir. Dans ces moments là, je finissais par tomber à terre et laisser mes larmes couler entre mes doigts.

Je me sentais prisonnier. Après tout mon père ne s'était jamais intéressé à moi alors le fait qu'il vienne chez moi afin de, comme il le disait, "me soigner" avait été quelque chose que je n'aurais jamais pus imaginer. Mais peut-être était-ce justement parce qu'il n'avait jamais été un père aimant qu'il se permettait de me faire du mal en prétendant m'aider. je le haïssais. Je voulais qu'il souffre autant qu'il me faisait souffrir, sauf que cette simple pensée me rendait malade et redoublait mes larmes.

Je ne savais plus quoi penser, quoi faire pour sortir de ce cauchemars. Seule la lueur d'espoir que je nourrissais me permettait de continuer. L'espoir de réentendre le rire de Louis, sa voix, le voir, le sentir contre moi était tout ce que j'avais pour me faire tenir.

D'autres jours passèrent, je ne voulais pas les compter, le seul fait qu'ils existent était assez pour me briser le cœur. Je savais tout de même que cela faisait quatre jours. Javais enfin compris que ce que mon père faisait était illégale, mais que pouvais-je y faire ? Malgré toute la haine que je ressentais à son encontre, il restait mon père et je ne pouvais m'empêcher de vouloir lui donner raison même si je savais qu'il était en tord.

Je me regardais dans le miroir, ce que je n'aurais pas dû faire.J'avais un teint maladif et des cernes violettes qui montraient le manque de qualité de mon sommeil. Mes cheveux étaient gras et en bataille. Je me sentais sale. Je l'étais. Mais l'idée de me laver et donc d'enlever le peu qu'il me restait de Louis m'était insupportable autant qu'elle n'était vitale. Je me dirigeais tout de même vers la salle de bain, m'y déshabillais et allais sous la douche. L'eau commença par me glacer la peau, mais je n'y prêtais pas attention. Lorsqu'elle devint tiède je m'imaginais qu'il s'agissait des mains de Louis qui jouaient et glissaient sur mon corps. Dès que l'eau commença à brûler ma peau, mon esprit lui prêta le corps de Louis, plus particulièrement ses lèvres lorsqu'il me désirait qui aimaient jouer avec mes émotions et détailler ma peau. Je passais mon pouce sur le papillon tatoué à l'encre en bas de ma poitrine, m'imaginant que si je me raccrochait à lui j'allais me raccrocher à Louis.

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