Spiteful Bik (TERMINÉE)

PARTIE XVI

Impatiente et surtout grelottante, je laissais mon index et mon majeur frapper contre la porte d'entrée de l'appartement du mécano, avec bien plus d'insistance cette fois-ci.

- Qu'est-ce qu'il fou sérieux, ça fait dix minutes que je suis là.
Soufflais-je en remettant correctement mon sac sur mes épaules et ce pour la énième fois.

Pour tout vous dire, un de ses voisins a eu la merveilleuse idée de laisser entrouverte la porte d'entrée de l'immeuble. Le froid hivernal s'était donc incrusté dans le bâtiment avec perfidie.

Encore sonnée par mon entrevue avec Nyk, je me permis d'inspirer puis d'expirer calmement, ne souhaitant pas inquiéter Zoran plus que de raison. Finalement, marcher sous le froid avait des bienfaits, il avait réussi à calmer mon organe vital qui s'apprêtait pourtant à s'élancer hors de ma cage thoracique. Ce vent glacial m'avait permis de reprendre mes esprits, sans vous mentir Nyk avait carrément réussi à me faire perdre la tête.

Las de tenir debout devant la porte d'entrée, je m'apprêtais à dégainer mon téléphone afin de composer le numéro de Zoran quand des éclats de rire se mirent à résonner dans son appartement.

Ok, donc ce que j'avais dit aux filles tout à l'heure était foutrement vrai : il m'évitait de la plus ingrate des façons.

Rageuse, je toquais une énième fois, en grognant de mécontentement. Je m'apprêtais à héler son prénom lorsque la porte s'ouvrit enfin à la volée.

- Oh Zora c'est toi !

Je restais tétanisée face à la beauté naturelle de Zoran qui me saisit de plein fouet.
Pourtant je pouvais vous assurer que ce soir-là il ne portait rien de bien affriolant mais simplement un simple t-shirt noir, un jean de la même couleur et une veste de jogging à moitié fermée d'un bleu sombre. Mon dieu, sans artifices il était foutrement canon.

- Qu'est-ce que tu fais ici ?
Il demanda cela en fronçant les sourcils, les boucles de ses cheveux étaient plaquées en arrière, dévoilant ainsi l'entièreté de son visage harmonieux.
Contrairement à la dernière fois, sa barbe était certes très mal entretenue mais elle avait bien poussé, prenant ainsi plus de place sur ses joues, habillant sa mâchoire carrée dont j'étais complément folle. Il se pinça l'arête de son nez allongé, ressemblant à bien des égards à son frère, puis balança sa tête de droite à gauche reprenant ses esprits.

Je me mis à fixer sa bouche, légèrement entrouverte, puis ouvris moi aussi la bouche, mais fus incapable de formuler quoi que ce soit de cohérent en sa présence. Merde, depuis quand était-il si beau ? Bien vite, je sentis une sensation de chaleur intense et diffuse au niveau de mon cou.

En me lançant un regard dont lui seul en détenait le secret, il se passa inconsciemment la langue sur ses lèvres et ancra ses yeux aux miens.

Noir. Puissant. Mystérieux. Et surtout, hypnotique. Voilà comment je pouvais résumer le regard qu'il me lançait à cet instant précis.

Je reculais de quelques pas, toujours aussi silencieuse, submergée par ce sentiment inconnu qui m'animait lorsqu'il était près de moi.

- Zora ?
Il mit un pied hors de son appartement. Soudain, je fronçais les sourcils lorsque un détail attira mon attention et ce juste avant qu'il n'ait eu le temps de se placer face à moi, fermant la porte à l'aide de sa main gauche.

- Je te dérange ?
Demandais-je après m'être raclée la gorge, essayant de garder un semblant de maîtrise en sa présence.

Les filles avaient raison sur toute la ligne, Zoran et moi étions très loin de nous comporter comme de simples amis. Putain, regardez-moi perdre tous mes moyens face à lui, et sa beauté quasi-mystique.