Ce matin-là, ce fut de violents coups me martelant sauvagement le crâne qui me réveilla. Brutalement j'ouvris les yeux, de vagues souvenirs de la vieille me revinrent en mémoire.
J'avais rencontré Zoran et on s'était bourrés la gueule puis rempli l'estomac avec une tarte à la fraise.
Voilà l'unique souvenir dont je disposais. Quant aux détails, eux restaient flous voire divagants par moment.
Balayant du regard la pièce dans laquelle j'avais pioncé, je discernais derrière mes paupières à demi ouvertes des murs sombres, rendant dès lors la pièce encore plus morne qu'elle ne l'était initialement.
Rien de plus, rien de moins.
À vrai dire, rien ne dépassait du gigantesque placard en bois massif contenant certainement ses affaires, puis les nombreux dossiers sur le bureau à ma gauche étaient quant à eux parfaitement rangés voire classés en fonction de leurs couleurs. Les stylos étaient méticuleusement disposés d'une façon à ce qu'ils forment une parfaite ligne droite. Aussi, aucune feuille ne dépassait du tas posé au pied du bureau, surement repeint en noir. J'écarquillais les yeux quand un détail dans la pièce m'interpella : des bagues posées consciencieusement sur le rebord de la fenêtre. Bon sang !
Ses bagues appartenaient à Zoran, le grand brun d'hier soir avec lequel j'avais refait le monde dans un état d'ébriété déplorable. Oh mon Dieu j'avais donc dormi chez lui !
Essayant de reprendre mes esprits, je me frottais énergiquement les yeux tout en comparant cette piaule à la mienne. Il n'y avait aucun débat là-dessus : sa chambre contrastait véhémentement avec la mienne. Après tout, elle le reflétait à bien des égards. Rangée minutieusement avec une touche de morosité : voilà une bonne description de sa personne mais aussi de sa chambre.
Soudain, une respiration lourde attira mon attention. J'ouvris la bouche sous le coup de la surprise : Zoran avait dormi sur un matelas, posé juste au pied du lit dans lequel il m'avait foutu.
Je me permis de l'analyser quelques instants, la gorge asséchée au plus haut point. Les paupières closes et les mains sur son torse, le brun paraissait avoir rejoint les cieux. Sa poitrine gonfla et s'abaissa régulièrement.
Waw il avait de si longs cils, fut le détail un tant soit peu transcendant qui me traversa l'esprit lorsqu'il se mit à bouger.
Silencieusement, je me retirais du lit puis me levais. Je soufflais de soulagement lorsque je pris conscience d'une chose : il ne m'avait nullement déshabillée. Je portais les mêmes affaires de la vieille, seules mes converses manquaient à l'appel. Il ne m'avait pas touché, c'était déjà ça.
Je me tournais vers lui, le coeur battant à tout rompre. OK, c'était décidément un chic type, que je ne reverrais surement jamais, mais qui m'avait ramené chez lui plutôt que de me laisser seule sur ce toit voire de me violer. Un point pour lui.
"Tu voles si haut qu'il n'arrivera jamais à voler près toi et ça le bouffe parce qu'il s'est rendu compte que t'es trop bien pour lui."
Je me permis de le fixer pendant de longues minutes.
Merci, Zoran, fut ce que je réussis à chuchoter sous le coup d'une émotion dont j'ignorais même l'existence. Je sortis de la chambre et fus confrontée à un couloir amenant directement à un salon ouvert sur la cuisine. Le couloir ressemblait à sa chambre, aucun cadre n'habillait les murs aux teintes sombres puis aussi aucune chaussure ne trainait par terre.
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Spiteful Bik (TERMINÉE)
RomanceC'est à la suite d'un énième rejet sentimental par Andréa Marshall, le même garçon depuis deux ans, que Zora rencontra Zoran, entre une bouteille de Jack's Daniels et la dernière tarte à la fraise de la petite supérette du coin. Leur rencontre fut...