PARTIE XI

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- Donc...ce soir tu es occupé ?

Je sortis le grand brun de sa torpeur. Il releva son visage, auparavant posé sur la paume de sa main, étant en profonde réflexion. Il se mit ensuite à papillonner des cils, reprenant ses esprits, ressemblant curieusement à un enfant qu'on venait de réveiller brutalement.

Finalement après nos douches respectives, nous nous étions mis d'accord, au vu du déluge qui s'abattait dehors, de rester dans son appartement pour déjeuner.

- Tu disais ?

Zoran s'était même porté volontaire pour nous préparer le repas. Cependant, depuis la préparation dudit repas digne d'un restaurant cinq étoiles, aucun son n'était sortit de sa bouche. Il semblait ailleurs, bien loin dans ses pensées. En vérité je ne savais même pas ce que je foutais ici au vu de son humeur grincheuse, mais pour tout vous dire je persistais à rester dans ses pattes car je détestais le voir si...distant.

- Ce soir tu es occupé ?
Réitérais-je en découpant un bout de la viande rouge qu'il avait cuisiné, feignant un air détaché.

- Quoi ? Pourquoi ?

- Au téléphone tu semblais...donner rendez-vous à quelqu'un.

Il ouvrit la bouche puis la referma, son assiette toujours aussi pleine. Putain, à quoi penseait-il au juste ?

- Ah oui ça... bah ce soir je dois voir quelqu'un.

- Ce quelqu'un serait une petite amie ?

Inopinément, je me pinçais les lèvres, n'ayant guère pu contrôler ce qui venait à l'instant d'en sortir. Bon sang, depuis quand passais-je des messages subliminaux pour essayer de savoir si un homme avait une gonzesse dans sa vie ?

Ensuite, il se mit à rire, ses épaules se soulevant à maintes reprises, puis une lueur dans ses yeux brilla d'une drôle de manière lorsqu'il remarqua aisément mon embarras. Le mécano prit enfin la fourchette entre ses mains et se mit à déguster ses pommes de terre, trouvant certainement ma gène très, si ce n'est trop comique.

- Tu n'auras aucun scoop gamine vu que je n'ai pas de copine.

- À ton grand âge ? Pourtant tu...

Il me coupa rapidement en levant bien haut sa fourchette. Je fronçais les sourcils, tout en avalant un grand verre d'eau. Il faisait si chaud.

- Et toi, alors ? Tu es encore bien jeune, tu dois t'éclater pas vrai ?

Bordel qu'il était fort.

En deux-trois mouvements, il avait réussi à retourner la situation à son avantage. Mon estomac se retourna lorsque je songeais à notre conversation de la vieille. Avec mes dix grammes dans le sang, je lui avais tout avoué concernant Andréa, absolument tout, je m'en souvenais très bien maintenant.

- Hier je... je ne t'ai pas menti. Tu sais tout concernant And...

- Oui je m'en souviens très bien.
Il me coupa bien vite, sa fourchette grinçant malencontreusement contre son assiette.

Je repris mes esprits, balançant la tête de droite à gauche, puis dégustais mes légumes.

- Faut savoir que...que j'ai du mal à m'intéresser réellement à un garçon. Quand bien même je fais des efforts bah... je finis par m'en aller au bout de quelques semaines. En d'autres termes, je disparais de sa vie avec une facilité déconcertante.
Confessais-je avec une prudence excessive.

Or, je me repris bien vite, me remettant droite sur ma chaise. Je n'avais rien à lui prouver, j'étais simplement sincère avec lui. Puis je ne disparaîtrai pas de sa vie. On avait une relation si singulière que je ne me risquerais pas à tout foutre en l'air.

Spiteful Bik (TERMINÉE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant