Spiteful Bik (TERMINÉE)

PARTIE VII

- Un...deux...trois !
Nous avalâmes en même temps notre shot de vodka.

- Bordel de merde !
Eructa Sam par-dessus la musique commerciale qui se jouait dans la plus grande boîte de nuit de la ville, voire des alentours : le RG.

Je balayais la salle des yeux et fus surprise de voir qu'elle s'était remplie aussi rapidement qu'il n'y paraissait. C'était limite si on ne se marchait pas les uns sur les autres.

- J'ai envie de pécho !
S'époumona Agnès, l'alcool résultant de nos nombreux verres engloutis devait certainement lui monter au cerveau.
Elle plissa sa robe, dénudé sur le dos et balança sa longue chevelure brune en arrière.

Je zieutais les filles et ne pus m'empêcher de rigoler. Franchement, ouais on était bien émechées !

- Cette musique... putain je la kiffe venez les filles !

Et c'est ainsi que nous suivions Aurore sur la piste de danse pour nous déchainer de ce trop plein d'énergie qui nous habitait ce soir-là.

Rapidement, une bande de mecs nous prit d'assaut. Chacun semblait s'être passés le mot, et nous nous retrouvâmes tous avec un garçon de la bande collés à notre dos. Mal à l'aise, je retirais presque agressivement les mains du grand châtain qui semblait croire que mon corps était un bien collectif.
La blancheur de sa dentition m'éblouit quelques instants, mais je repris aisément contenance

- J'vais me prendre un verre je reviens.
Criais-je à l'intention d'Aurore qui me lança un clin d'oeil, tout en se trémoussant face à un parfait inconnu.

Je me ruais vers le comptoir tout en dégaignant mon téléphone. Zoran m'avait raccroché au nez et ne m'avait guère envoyé de message. J'avais ressenti quelque chose d'anormal dans sa voix.

Je soufflais d'affliction en m'imaginant le pire : m'en voulait-il ?

Une notification me prit de court.

" Tu me manques atrocement Zora, j'ai besoin de toi"

Un haut le coeur me prit soudainement lorsque je lis le destinataire de ce stupide message : Andréa.
Soudain, je me mis à avoir chaud. Beaucoup trop chaud. Si chaud que me tête se mit à tourner et les basses de musiques ne m'aidaient nullement à me calmer.

- Je te sers quoi, ma jolie ?
Cria le barman face à moi.

Pétrifiée, je restai sans voix sentant mon corps réagir aux mots du stupide blond qui s'efforçait de tout faire pour rester dans ma vie.
Je me mis à balbutier, incapable de formuler quoique se soit. Le berman fronça les sourcils et m'étudia derrière ses longs cils.

Bordel...je....

Prise d'une aliénation sans précédent, surement dû à cet excès d'alcool mélangé au retour de celui que j'ai longtemps crû aimer, je me ruais vers la porte de sortie ne désirant qu'une seule et unique chose...respirer.

Et c'est bel et bien ce que je fis lorsque j'arrivais dehors me confrontant de plein fouet à un groupe de fumeurs qui riaient aux éclats.
Je m'éloignai, essayant de ne pas tituber négligemment, et m'assis sur un trottoir, bien loin d'eux. 

- Putain Zora...fais pas ça...le laisse pas rentrer dans ta tête !
Soufflais-je en me mordant la lèvre.

Puis sans que je ne comprenne pourquoi je composais le numéro d'Andréa. Ce dernier prit du temps à répondre.

- Oui ?

- Va te faire foutre ok ?
Crachais-je avec amertume.

- Toi et ta blonde sophistiquée, allez vous faire foutre. Toi et ton éloquence à deux balles, allez vous faire foutre. Toi et t...putain laisse-moi tranquille Andréa !