PARTIE XIX

1.2K 88 30
                                    

- Entre c'est ouvert !

Je m'exécutais sous les vociférations de Zoran, puis ouvris la porte d'entrée de son appartement qui était effectivement ouverte.

- Bien le bonsoir mon très cher mécano.

Je refermais la porte à clé après avoir acclamé cela avec gaieté. Je retirais mes chaussures, que je plaçais sous la petite console en bois repeinte en noir de l'entrée. Maintenant je commençais à connaître ses mimiques, et mettre ses chaussures ou celles de ses invités à cet emplacement bien précis était quelque chose de très important pour lui.

Me relevant, je ne pus m'empêcher de zieuter mon apparence sur le miroir rond, placé juste au-dessus de la console.
Après avoir vérifié que mon maquillage était toujours en place, et que mes cheveux étaient domptés, j'avançais à grands pas vers le brun, qui s'activait à préparer je ne sais quoi mais qui au vu de l'odeur allait être succulent.

- Bien le bonsoir ma très chère étudiante.

Mon corps presque aimanté au sien, je parcourus les quelques mètres qui nous séparaient en trottinant puis encerclais mes bras autour de son torse. Le pull à rayures qu'il portait était si doux et portait son odeur que je me permis d'y coller mon visage.

- Comment s'est passé ta journée gamine ?

- Totalement éprouvante, et toi ?

Zoran posa ses lèvres sur mon cuir chevelu puis se mit à découper des champignons.

- Ça été. La routine quoi.

À la volée, je pris un champignon que j'ingurgitais avec une rapidité époustouflante. Je me détachais de lui, le laissant cuisiner tranquillement puis après mettre laver les mains, je posais mes fesses sur le plan de travail de la cuisine, l'étudiant silencieusement.

- Comment est-ce que tu fais pour manger des champignons crus ?

- Et toi vieillard, comment est-ce que tu fais pour manger des tomates crues ?

- Toi et moi savons pertinemment que ce débat sera sans fin.

Il sourit, me balançant un regard rempli de sous-entendu. Je détestais les tomates, il a depuis le temps compris ça. Puis il n'aimait pas les champignons, pourtant ce soir il les cuisinait.

- Tu vas mieux depuis hier ? J'ai un tas de médicaments dans la salle de bain et si ça ne va pas on peut aller chez le médecin j'en connais un qui peut te prendre dans la minute faut juste que....

- Eh je vais bien ne t'inquiète pas.

Il posa son couteau sur sa planche en bois et m'étudia derrière ses iris sombres. Sans aucun mot le trentenaire s'approcha de moi. Réceptive, j'écartais les jambes le laissant s'immiscer, ses doigts titillant mes colliers.

- Ôte-moi d'un doute, est-ce que je t'ai dit que t'étais canon quand t'es arrivée ?

- Fun fact, ta copine s'est faite draguée par un sexagénaire dans le bus !

Le brun éclata de rire, passant sa main dans mes longs cheveux bouclés.

- Tu as la côte chez les matures à ce que je vois.

- Des incorruptibles ceux-là.

Seuls nos éclats de rire venaient combler le silence de la pièce.

- T'es sûr que tu vas bien gamine ?

Merde. Il avait senti quelque chose, comment diantre faisait-il cela ?

Comme seule réponse, je plaçais mes bras autour de son cou et l'attirais à moi. J'embrassais timidement sa joue, mes doigts jouant avec ses cheveux.

Spiteful Bik (TERMINÉE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant