PARTIE XVII

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Je grognais encore une fois de plaisir, sentant la langue de Zoran venir danser harmonieusement avec la mienne. Mon coeur semblait exploser dans ma poitrine, laissant quelques résidus venir s'incruster dans tout mon être à l'instar ce qu'il était en train de faire : s'incruster dans ma vie au point d'y prendre une place prépondérante.

Chacune des caresses du brun aux cheveux ébouriffés laissaient derrière elles un fourmillement agréable et continu sur ma peau basanée. C'était la première fois que je ressentais ça et qu'est-ce que c'était bateau de l'affirmer mais c'était pourtant si vrai, je n'avais jamais ressenti ce genre de choses en présence de qui que ce soit.

Une simple caresse se transformait en un feu ardent difficile à éteindre.

Ses paroles se transformaient en un poème mélodieux faisant vibrer mon organe vital aux rythmes des vers chuchotés.

La sensation de sa peau contre la mienne m'empêchait de sombrer bien bas dans les abysses de cette tristesse qui me rongeait depuis la mort de ma mère. 

Je renaissais. Pire, j'en oubliais mon passé ainsi que mon présent. Il représentait ainsi à lui seul la symbolique et la magnificence du mot « futur ». Il était mon futur.
Ça pourrait vous paraître incongru, limite grotesque parce qu'on se connaissait depuis seulement quelques mois mais jamais je n'avais imaginé le jour d'après avec qui que ce soit et encore moins avec un garçon. Sauf que la nuance était là : Zoran était un homme, un vrai, et je l'imaginais demain à mes côtés, puis le jour d'après et le surlendemain aussi.

Maintenant vous le saviez, j'avais connu quelques garçons, certes cela ne durait point, mais j'en avais embrassé quelques-uns, puis touché d'autres.
Or, ce que je ressentais actuellement entre les bras du mécano était incroyable et indescriptible : il était devenu indispensable.

Ne pouvant y résister une minute de plus, je me hissais sur ses jambes et plaçais les miennes de part et d'autre de sa taille afin de combler les quelques centimètres qui nous séparaient l'un de l'autre. Le brun intensifia notre baiser, sa main descendant crescendo vers mes reins, laissant derrière elle une décharge électrique entre nos peaux. 

Ça serait mentir de dire que Zoran était parfait. Il était froid, distant, tatillon, puis quelque peu psychorigide, mais aussi taciturne et surtout impassible, ne possédant aucune réactivité émotionnelle. Mais ses baisers, eux, étaient parfaits.
La manière qu'il avait de me regarder était parfaite : il me faisait me sentir différente parce que justement je l'étais.

La façon dont il s'excusait quand il prenait conscience qu'il avait fauté était parfaite. En vérité,  aucun homme autour de moi n'avait autant pris en considération ma sensibilité voire mes émotions.

Le fait qu'il soit un homme si mature et compréhensible était parfait, il n'avait pas le temps de se la jouer cool et hyper bad ass, il l'était naturellement, jamais personne ne pourrait lui dicter quoi faire.

Haletants, nous fûmes contraints de stopper ce baiser ardent dû à un manque d'oxygène. La chambre de Zoran semblait tournoyer autour de nos deux corps lorsque je rouvris les yeux difficilement, me remettant tant bien que mal de ce baiser surprenant.

Essayant de calmer ce flot de sentiments qui me gagnait, je posais mon front sur son épaule, inspirant puis expirant bruyamment. C'était quoi ce truc qui gargouillait dans mon estomac ?

- Tu disais gamine ?

Mes joues étaient certainement rouge de gêne, je me sentais même devenir transpirante au fil des minutes qui s'écoulaient lentement entre ses bras.

Spiteful Bik (TERMINÉE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant