PARTIE II

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Ravalant difficilement ma salive, le coeur au bord des lèvres, je pris conscience d'une chose : mon funeste destin ne se résumait pas à courir après un garçon qui ne m'appréciait guère, mais plutôt de mourir sur le toit de ce bâtiment délabré, datant certainement de la Seconde Guerre mondiale, qui faisait office de mon endroit préféré sur cette satanée Terre.

M'enfin je n'allais certainement pas m'en plaindre, puisque mourir avec cette super vue panoramique sur la ville était franchement bandant. Puis j'avais cette fin dont je rêvais depuis môme : une putain de mort digne de la vraie gangsta que j'ai toujours été.

- Bon...mhh...Tu peux juste le faire d'un coup s'il te plaît ? Puis aussi, tout faire pour éviter que je souffre, ça serait genre sympatoche de ta part.

Mes yeux rivés aux siens, j'avalais une longue gorgée d'alcool et me levais. Même s'il portait de larges habits sombres, sa carrure qu'il laissait un tantinet transparaître me ramena au souvenir d'il y a quelques heures lorsqu'il m'avait soulevé de son seul bras droit.
Et croyez-moi, j'étais loin, TRÈS loin du genre "taille 36". J'étais plutôt formes généreuses qui débordaient lorsque je mettais quelque chose qui me collait à la peau. Mais ne vous méprenez guère, j'adorais ce corps de bombe qui me caractérisait plutôt bien. Puis, j'adorais la bouffe aussi.

-Que Dieu bénisse nos pères fondateurs, qu'ils te laissent purifier ton âme dans la violence. Bénie soit l'Amérique, une nation ressuscitée. Je suis prête, achève-moi.

Et c'était foutrement vrai, j'avais eu le temps de serrer Fred dans mes bras, d'avoir eu mon géniteur au téléphone la semaine dernière ainsi que d'avoir ri aux éclats avec les filles le week-end dernier.

C'était mon heure.

Il fallait juste que j'accepte qu'Andréa ne se retournerait jamais sur moi, qu'importe ce que je faisais, qu'importe les kilos que je perdais. Ô grand jamais, je ne l'intéresserais. Il devait dorénavant faire partie de mon passé, et rien d'autre.

- De quoi tu parles gamine ?

Il balaya des yeux le majestueux panorama qui nous faisait face, tout en restant impassible. Il ne laissa transparaître aucune émotion sur son visage harmonieux. C'était comme ci son visage était opaque à toutes sortes d'émotion. Comment arrivait-il à autant tout contrôler ?

Puis surtout la question à un million de dollars : était-il un foutu capricorne ?

- Bah...tu veux me tuer puis me découper en rondelles pour nourrir les rats de cet immeuble ?

Et là sans que je ne m'y attende, le brun se mit à rire. Un rire si profond que cela sembla arrêter le temps quelques instants. Au loin, la lumière qu'engendraient les éclairages publics éclairant dès lors les nombreuses ruelles désertes, parut venir se tamiser pour finalement s'estomper d'une merveilleuse façon. L'épaisse fumée qui planait au-dessus de nous se dissipa gracieusement en virevoltant autour du barbu, tout portant à croire qu'il arrivait même à contrôler les éléments naturels. Enfin, pour couronner ce splendide chef-d'oeuvre qui s'offrit à moi, une légère brise vint majestueusement balayer ses cheveux mi-long dévoilant pleinement son visage.

Mon coeur se mit à battre de façon anarchique lorsqu'il laissa dévoiler un sourire quelque peu énigmatique, avec une dentition certes imparfaite mais d'une blancheur irréprochable, naitre sur ses lèvres.

Okay je retirais ardemment ce que je venais de dire. Quand cet inconnu laissait un tant soi peu d'émotion le submerger, il rayonnait de mille feux, et ce malgré ses traits rongés par la fatigue, sa longue barbe ou encore sa coupe qui lui donnait un air de militaire revenant de la guerre d'Irak mélangé à un sans abri.

Spiteful Bik (TERMINÉE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant