Je sursautais, rouvrant les yeux péniblement, tout en émergeant de mon sommeil. Sur le qui-vive, je reconnus très vite l'endroit dans lequel je me trouvais : ma lénifiante chambre.
Je voulus me relever or des douleurs lancinantes au niveau de mon ventre me firent lâcher un couinement aigu. Je relevais légèrement mon pull, qui n'était plus celui tâché de sang que je portais juste avant de m'être assoupie, puis découvris de nombreuses ecchymoses éparses sur tout le ventre. J'eus un haut-le-cœur à cette vision effroyable. Putain de fils de pu....
- Pas très joli à voir, pas vrai ?
Je sursautais, surprise de ne pas être seule, les sens en alerte et surtout prête à en découdre. Mon agression m'avait plus bousculé que je ne le croyais !
- Relax ce n'est que moi.
J'aperçus l'individu se relever de la chaise sur laquelle il se trouvait à ma droite, au niveau de mon bureau, ses rangers faisant un couinement pas possible. Oh putain de merde....non....
- Comment tu te sens Houaris ?
J'ouvris la bouche mais la refermais bien vite. Nyk se trouvait en chair et en os devant moi, dans ma chambre, les traits tirés et les yeux si noirs que cela me fit instinctivement lever le regard vers ma fenêtre.
- Comme une rescapée d'un combat de MMA.
Murmurais-je la gorge nouée. Pitié, ne me dites pas qu'il s'apprêtait à m'annoncer quelque chose d'horrible et qu'il s'était déplacé pour cette seule et unique raison. Pitié. Pitié. Pitié non.- C'était une question merdique.
- Putain ne tourne pas autour du pot Nyk, ton frère il...il va bien ? Je le connais et je sais qu'il...qu'il s'en est mêlé putain. J'avais dit à mon père qu'il....
Je le vis esquisser un léger sourire.
- Je suis un con de première, tu le sais aussi bien que moi, mais pas au point de venir t'annoncer son décès.
Je me pinçais les lèvres, mes doigts agrippant férocement ma couverture. L'imaginer au fond d'un trou pouvait me faire tomber dans les pommes dans la seconde. Franchement ? Voire même pire.
- Il va bien ?
Réitérais-je difficilement, la gorge en feu, ayant du mal à contrôler mes émotions lorsqu'il était question de Zoran Brix.- Le doc dit qu'il a eu énormément de chance et... Putain que je déteste cette phrase, ça fait teen movie à deux balles, mais il s'en est tiré vivant.
Le chauve ouvrit soudainement la fenêtre de ma chambre, me voyant sûrement tourner de l'œil.
- Eh Houaris !
Il venait d'élever la voix, sa main se posant sur mon épaule, m'empêchant de sombrer bien bas. Bien trop bas.
- Qu'est-ce que je viens de dire ?
Incapable de formuler quoi que ce soit, je restais silencieuse, des larmes coulant spontanément le long de mes joues. Putain il...putain de putain de putain ! Je pouvais sentir mon cœur sortir de ma cage thoracique tant la douleur était atroce.
- Putain Houaris, il va bien d'accord ? Je ne serais pas ici si mon frangin se trouvait entre la vie et la mort donc respire tu veux bien !
Je ne répondis toujours pas, respirant fortement.
- HOUARIS MERDE REPRENDS-TOI !
Après plusieurs minutes, j'opinais enfin du menton, les lèvres tremblantes, ne le croyant qu'à demi-mot. Dans un réflexe inconscient, je détournais encore une fois le regard, ne souhaitant pas qu'il me voit ainsi, dans un moment d'intense faiblesse, inspirant l'air frais qui s'immisçait petit à petit dans ma chambre. Après tout, j'étais devenue, en l'espace de quelques heures, la cause d'une guerre de gang. Ma vie pourrait être à elle-seule un film !
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Spiteful Bik (TERMINÉE)
RomanceC'est à la suite d'un énième rejet sentimental par Andréa Marshall, le même garçon depuis deux ans, que Zora rencontra Zoran, entre une bouteille de Jack's Daniels et la dernière tarte à la fraise de la petite supérette du coin. Leur rencontre fut...