PARTIE VIII

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J'ouvris la bouche puis la refermais d'un coup, m'arrêtant soudainement de danser.
Zoran du très certainement ressentir mon regard sur lui car il releva la tête, pile dans ma direction. Mon coeur se mit à battre anormalement lorsqu'il passa sa langue sur ses lèvres charnues, m'étudiant derrière ses iris sombres, me rappelant à bien des égards les miennes.


Il guettait ma réaction.


N'ayant guère oublié le fait qu'il m'ait raccroché au nez deux fois dans la même journée, telle une chose sans quelconque intérêt, je lui offris mon plus beau majeur de façon très puérile, fulminant intérieurement. Le grand brun croisa les bras contre sa poitrine tout en balançant sa tête de droite à gauche, s'empêchait-il de rire où je rêvais ?

Par mégarde, je ne pus m'empêcher de fixer ses lèvres rosées, brillant sous les néons, lorsqu'il posa ses coudes sur la rambarde du garde-corps en acier qui se trouvait en hauteur de la piste de danse, me fixant avec violence. Putain, j'étais complètement arrachée au point de voir en Zoran...un homme. Un vrai. Depuis quand était-il si beau, au juste ? Pire, depuis quand était-il si viril ? Merde était-ce réellement Zoran le mécano à qui j'apprenais l'astrologie qui me fixait de la sorte ?

- Tu les connais ?

La voix aiguë d'Aurore me ramena bien vite à la réalité. Malheureusement, je fus contrainte de détourner le regard et fis face à mon amie.

- Le brun à l'écart c'est Zoran. Les autres... j'en sais rien.
Lui soufflais-je à l'oreille en reprenant notre danse, me fichant éperdument des garçons avec qu'il pouvait trainer. Or, un détail me percuta de plein fouet : le grand tatoué au crâne rasé était le seul à porter une veste en cuir sur laquelle était inscrit "Spiteful", les autres, dont Zoran, ne la portait pas. J'avalais difficilement ma salive, essayant de ne pas m'attarder sur ça.


  Il n'avait jamais porté cette veste.


- Le seul qui n'est pas tatoué tu veux dire ?
J'opinais, et elle me fit ensuite les gros yeux.

Pur beau-gosse. Voilà ce que semblaient crier véhémentement ses iris à la place de sa bouche, qui quant à elle resta fermée.

- On s'en fou, continuons de danser !
Je pris la main d'Aurore dans la mienne et m'écriai quand le DJ passa une musique commerciale que nous adorions écouter les filles et moi.


Je ne saurais vous dire combien de temps s'est écoulée depuis l'arrivée de Zoran dans le RG et l'heure à laquelle je vous racontait cela. Peut-être deux, ou bien trois heures qui sait ? A vrai dire, avec les filles, nous avions complètement perdu la notion du temps. Parfois nous dansions, d'autres fois nous sortions fumer en quémandant des clopes à des types que nous ne connaissions ni d'Adam ni d'Eve. Puis par-dessus tout, pendant ce laps de temps conséquent, Zoran s'était assis sur une banquette, dans un coin VIP, droit comme un piquet, me fixant sans vergogne.

Au départ, j'y avais fait abstraction, dansant un coup avec Aurore puis avec de nombreux jeunes hommes. Punaise, je me radotais mais il m'avait quand même raccroché deux fois de suite au téléphone : j'étais cancer ne l'oubliez pas, ce genre de petits détails me touchait en plein coeur.

J'avais donc profité de ma soirée au possible, sauf qu'au fil des heures son regard s'était montré de plus en plus insistant. Un stupide métisse avait eu les mains baladeuses, j'avais cru avoir vu le mécano se lever de son siège, mais un violent coup d'épaule de ma part avait bien vite fait déguerpir l'idiot qui essayait de tenter sa chance. Je me souviens lui avoir jeté un coup d'oeil ensuite, puis l'avais distingué avec ses amis, tous en de très bonnes compagnies féminines, mais mon garagiste était comme à son habitude impassible et discret puis par-dessus tout : seul. Mon imagination me jouait des tours à ce que j'ai pu saisir, il ne semblait pas avoir bougé, me laissant toutes les cartes en mains.

Spiteful Bik (TERMINÉE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant