Chapitre 40

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"Pdv de Charles"

Cela faisait maintenant deux semaines que Charles avait demandé à l'ange de quitter sa maison. Il avait par la suite passé quelques jours chez sa mère en compagnie de ses frères. Bien sûr il avait affiché un éternel visage heureux alors qu'au fond de lui il était simplement brisé. Il se sentait terriblement seul et surtout il ne cessait de se remémorer les paroles de la jeune femme. Comment avait-il pu manquer autant de discernement? Comment n'avait-il pas comprit que la jeune femme était aussi mal psychologiquement pour inventer ce genre d'histoire? Le plus dur dans tout cela était qu'il était véritablement amoureux de la jeune femme et ses sentiments ne pouvaient pas s'envoler comme ça. Peut-être aurait-il dû l'accompagner vers des soins médicaux spécialisés? Peut-être aurait-il pu faire quelque chose pour elle? Mais maintenant elle avait disparu et il valait mieux pour lui comme pour elle qu'il n'essaye même pas de reprendre contacte. Il n'en avait parlé à personne jusque là et honnêtement il redoutait de revoir les pilotes pour cette raison. Comment pourrait-il expliquer à tout le monde que la jeune femme n'était qu'une folle? Comment pourrait-il annoncer ça à toutes ces personnes qui l'appréciait tant? Comment? 

Le monégasque était sur la route pour aller chez Nathalie, encore. Un soupir triste traversa la barrière de ses lèvres. Le pilote ne pourrait jamais reprocher ça à l'ange. Grâce à elle, il avait retrouvé un véritable contact avec la famille de son défunt meilleur ami. Car, qu'il veuille l'admettre ou non c'était grâce à elle si ces derniers temps il partageait des moments avec eux. Actuellement il se rendait chez eux pour aller rendre visite à Juan Manuel. Ça aussi c'était grâce à la jeune femme. Le pilote secoua la tête comme pour faire fuir les pensées qui l'habitaient. Il devait arrêter de penser à elle. Il devait passer à autre chose. Reprendre le cours de sa vie sans elle. Finalement Charles se gara dans la cours de cette maison qu'il avait vu quelques semaines plus tôt. Il pouvait d'ores et déjà voir la voiture du normand qui lui aussi était venu pour se rendre à l'hôpital et voir l'équatorien. Le monégasque inspira profondément afin de se préparer à affronter toutes ces personnes qui s'attendaient sûrement à le voir accompagné par la jeune femme. 

Il ne le savait pas mais à ses côtés, sur le siège passager se trouvait l'un de ses anges gardiens. Jules était là à le regarder. Il pouvait voir le mal-être profond de son protégé, mais il ne pouvait s'empêcher de penser qu'il avait été idiot de ne pas avoir voulu croire ni même écouter ce que la jeune femme avait à lui dire. Jules regardait Charles passer ses mains dans ses cheveux nerveusement. Seul le plafonnier de la voiture illuminait l'espace.

-Tu sais Charles, tu es loin d'être un imbécile. Tu as un instinct qui a toujours été très affuté. C'est pour ça que tu te sens aussi mal aujourd'hui, dit l'ange qui savait pourtant pertinemment qu'il ne pouvait l'entendre, tu sais que tu as fais une énorme erreur en la rejetant, tu t'en mords les doigts et pourtant tu es toujours incapable d'admettre ta boulette. Décidément ton obstination te perdra Charles.

L'ange posa sa main sur l'épaule du garçon. Ce dernier tourna vivement la tête vers le côté passager et inspira profondément. Il avait l'impression de sentir ce parfum qu'il connaissait tant.

-Jules, murmura-t-il alors.

Le monégasque resta quelques secondes interdit puis secoua la tête à nouveau pour remettre ses idées en place, inspira encore une fois et retira les clefs du contact, éteignant ainsi le plafonnier et  faisant disparaitre Jules par la même occasion. Le garçon sortit donc de la voiture récupérant son sac de voyage à l'arrière et alla toquer à la porte de la maison familiale non sans stress. Finalement ce fut Victhor qui vint lui ouvrir. 

-Entre mon pote, sourit l'hôte en laissant rentrer son ami, tu es seul? demanda-t-il en regardant vers la voiture s'attendant à voir la jeune femme arriver.

Tombée du cielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant