Chapitre 45

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"Pdv de Charles"

Charles était sur cette plage déserte. C'était vraiment une aubaine de trouver un spot aussi vide sur le rocher monégasque. Il y avait toujours du monde partout ici, et pourtant il n'y avait pas la trace d'une présence humaine à cet instant. Peut-être à cause de l'heure me direz-vous. Et vous auriez raison après tout. Le soleil pointait difficilement le bout de son nez. Et bien qu'il fasse plutôt beau aujourd'hui, les températures n'étaient pas encore à leur paroxysme en cette fin d'hiver. Les gens profitaient encore avec plaisir de la chaleur de leur foyer respectif. La plupart en tous les cas, car Charles lui, était posé sur cette plage au sable fin. Il regardait l'horizon, écoutait le bruit des vagues. Ça avait toujours été son refuge. La mer avait toujours été l'endroit où il pouvait réfléchir avec pour seuls compagnons sa présence et le bruit de la nature. Le garçon avait retiré ses baskets de running et plongé ses pieds nus dans le sable fin. Le contraste entre ses baskets chaudes dans lesquels il venait de courir des kilomètres et le sable frais du petit matin le fit frissonner. Charles n'avait pas beaucoup dormit ses dernières semaines. Chez lui le silence l'étouffait, il manquait de chaleur humaine et bien qu'il essayait tous les jours d'aller voir ses frères et sa mère, cela ne suffisait pas à combler le manque qu'avait laissé Siana dans son coeur et dans sa vie. Elle lui manquait c'était indéniable, mais il ne pouvait pas se résoudre à la croire, à croire en ces choses. Il lui en voulait encore tellement. Il lui en voulait de l'avoir fait tomber amoureux d'elle. Il lui en voulait de l'avoir fait l'aimer si fort qu'il ne pouvait tout simplement pas effacer l'image de son visage lorsqu'il fermait les yeux. Il lui en voulait d'avoir laisser le parfum de ses cheveux sur son oreiller. Il lui en voulait d'être rentrée dans sa vie et surtout il s'en voulait d'avoir été aussi faible. Il s'en voulait de ne pas réussir à remonter la pente. Il avait besoin d'aide. Il avait besoin de son meilleur ami. Il savait que son ami lui en voulait de ne pas avoir cru la jeune femme, mais lui n'était qu'une conséquence de ce mensonge. Il avait l'impression d'avoir prit en plein coeur les débris de l'explosions de la jeune femme. Il était dans le champs de projection sans le savoir et maintenant il en était la première victime. Il avait l'impression d'être le dernier survivant d'un attenta et qu'il ne devait plus que compter sur lui même pour s'en sortir indemne. Mais il ne l'était pas, il n'était pas indemne. L'état de son coeur en était la preuve, et malgré tout il avait besoin de son ami. Il avait besoin de lui parler, d'exprimer ce qu'il ressentait. 

Le garçon sortit son portable de sa poche et composa ce numéro qu'il avait tapé des millions de fois. Parce que, malgré tout, cela faisait des années qu'ils étaient amis et qu'ils en avaient traversé des épreuves ensembles. Charles approcha le téléphone de son oreille et ferma les yeux en écoutant les "bip" qui lui prouvait que l'appel était lancé. Il eu l'impression que ça dura une éternité tellement son coeur battait vite. Il se préparait déjà à parler au répondeur lorsqu'enfin il entendit la voix endormit du normand.

-Halo? demanda la voix rauque du garçon.

Charles ouvrit la bouche prêt à parler mais c'est comme si sa voix était restée coincée au fond de sa gorge. Ce dernier entendit un bruit de frottement au téléphone, comme si le blond se redressé dans son lit après avoir regardé l'origine de l'appel sur l'écran de son portable.

-Charles? demanda-t-il alors, semblant cette fois un peu plus réveillé. 

-J'ai jamais voulu tout ça tu sais, murmura le monégasque, je voulais vraiment construire quelque chose. J'y étais vraiment préparé. Parce que je croyais vraiment en nous. À la seconde où je l'ai vu la première fois, c'est comme si j'avais eu la plus grande des convictions de toute ma vie. Je lui aurais tout donné. Et c'est comme si elle m'avait tout prit. 

Le monégasque se leva pour marcher vers l'eau qui glissait au rythme des vagues. Il y plongea ses orteils, frissonnant à nouveau. 

-Je me sens vide sans elle mais plus que tout je me sens trahis, reprit-il.

Tombée du cielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant