Séquelles

Chapitre 20

En entendant des bruits de pas, je relève la tête et essuie furtivement mes larmes d'un revers de la main. Tout d'un coup, je me sens on ne peut plus ridicule. Adam et moi ça ne faisait même pas une semaine. A quoi est-ce que je m'attendais ? Je maudis ma fragilité. Nous ne nous devons rien. Il a sa vie et j'ai la mienne. Alors pourquoi mon estomac se retourne chaque fois que je repense à Beck, à sa tenue, à son corps de rêve, à ses yeux perçant et à la manière dont elle l'a embrassé en publique sans aucune pudeur.

L'espace d'un instant, j'essaie de me convaincre qu'Adam a été tout aussi surpris que moi par ce geste avant de me rendre à l'évidence. Cam a peut être raison. Peut être qu'un simple baiser pour Adam ne signifie rien et que je ne dois pas me raccrocher à lui.

La personne qui est entrée, que je devine être un garçon s'est appuyée sur la balustrade et regarde à l'horizon. Il n'a pas l'air d'avoir remarqué ma présence et je remercie silencieusement l'obscurité. Je suis son regard et constate à quel point la vue est magnifique.

Pendant quelques instants, je reste figée pour ne pas qu'il m'apercoive mais une crampe soudaine me trahit. Je change de position et il tourne la tête dans ma direction.

- Anna ?

Pas lui...

- Qu'est-ce que tu fais ici ? Je t'ai cherchée partout en bas.

- J'avais... Je voulais... J'avais besoin d'air, parviens-je à dire en retenant un nouveau sanglot dans ma gorge.

- C'est vrai que c'est assez intense là en bas.

- A qui le dis-tu, craché-je avec amertume.

Il s'avance d'un pas et je ne peux m'empêcher de reculer instinctivement. Un pas en avant et je pourrais le toucher, il suffirait qu'il se baisse pour que nos lèvres entrent en contact. Des effluves de son parfum me parviennent et son visage à demi éclairé par la lune, je me maudis de le trouver aussi beau après ce qu'il a fait.

- Je t'ai vue avec Beck ! Débité-je rapidement avant de me désister.

- Ah ça...

Sa désinvolture me met hors de moi.

- Ça ? C'est juste ÇA pour toi ?

- Beck est une amie d'enfance.

- Mes amis ne me sautent pas dessus pour m'embrasser à pleine bouche.

- J'ai été aussi surpris que toi.

- C'est ce que tu dis !

- Si tu ne t'étais pas enfui, tu aurais vu que je l'ai reposée gentiment à terre et que j'ai filé à ta recherche. Dit-il avec un sourire en coin.

Je ne pipe mot et me rasseoi sur le canapé. Je suis à la fois en colère et soulagée. Son sourire m'exaspère. Il s'installe à côté de moi et je me crispe.

- Anna... Tu as pleuré? Me demande-t-il.

Heureusement que son sourire s'évanouit sinon j'aurais eu des envies de meurtre.

- Non. C'est de la transpiration. Il faisait chaud la bas. Réponds-je consciente de la stupidité de ma réponse.

- Ah d'accord. Dit-il en refoulant une envie de rire. De la transpiration...

- Arrête... C'est juste que... Je ne savais pas quoi penser... Je...

- Tu n'as pas de quoi t'en faire. Je te l'ai dis, je ne vois que toi. Dit-il en s'approchant doucement.

Je pose une main sur son torse pour arrêter sa progression. Il est brûlant. Il l'a toujours été.

- Mais toutes ces filles n'ont d'yeux que pour toi. Elles ont même inventé un concours. Ce sera à la première qui couchera avec toi...