30. PaTRISia

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-• Amara  •-

J'admirais la marque que j'avais imprimée au visage de la brune. On y voyait chaque détail de ma main.

- Tu vas avoir ton tour aussi Tony, pas besoin de me fixer comme ça.

La situation m'amusait, mais j'ai sérieusement autre chose à faire que frapper les prisonniers. Dommage que ce n'est pas mon objectif premier.

Les yeux de la brune m'envoyaient tellement d'éclairs qu'ils étaient sur le point de m'atteindre pour de vrai. Si elle n'était pas attachée, il y aurait eu une bataille.

Sans en rajouter, je sortis de la pièce. Ma petite visite m'avait permis de comprendre quelque chose, cette garce a un certain attachement envers Tony qu'elle n'est pas prête à lui avouer.

Ça va bien m'être utile dans les prochaines heures.

-• Jasmine •-

La rage bouillonnait encore dans mes veines depuis la claque magistrale de cette salope. Et en plus de cela, Anthony ne faisait que parler d'Aaron.

- Il va être tellement en colère qu'il va imploser.

Je ne sais pas ce qu'il a à parler de lui comme s'il était un dieu qui va venir nous sauver, mais il a l'air de tout sauf ça. L'aura noire qui l'entoure ne donne pas totalement envie de lui faire confiance, ni de se fier à lui pour nous sauver d'une mort certaine.

- Bien sûr, parce que son but premier est de protéger toutes les pauvres filles qu'il voit, au point de s'en prendre à des gens armés pour elle.

À cette phrase, il fait une drôle de tête. La phrase de quelqu'un qui en a trop dit, puis de quelqu'un qui réalise ce que je viens de dire. Un voile de déception se place sur ses yeux, mais il ne me donne pas d'explication.

Je ne sais même pas pourquoi je suis ici, attachée à une chaise avec Anthony. Ce n'est pas qu'il est ennuyant, mais j'aurais de loin préféré le confort de mon lit.

- Ça y est, t'as plus rien à dire? Si j'avais su que c'était la seule chose qu'il fallait que je dise.

- Je veux juste dire qu'on va sortir d'ici tôt ou tard. Et que ce sera grâce à lui.

J'hoche la tête, peu convaincue. Si ce qu'il dit est vrai, j'espère qu'il me détache en premier pour que je puisse trouver la salope qui m'a fait une marque sur la joue.

Et c'est loin d'être ce qui s'est vraiment passé.

Au lieu de faire face au danger qu'est Aaron, j'avais plutôt eu affaire à la salope et ses sbires. Ça n'a pris qu'une heure avant qu'ils n'apparaissent à la porte de la salle et que je ne sois trimballée dans une autre salle sans explication.

L'expérience était beaucoup moins supportable sans la présence de Anthony. Maintenant que j'étais seule, je me demandais vraiment qu'est-ce que je venais faire ici. À ce que je sache, je n'ai jamais rien fait qui aurait pu me mener jusqu'ici.

Cela faisait un petit moment que j'attendais je ne sais quoi, quand la porte s'ouvrit dans un fracas. Je suis attachée dos à la porte, donc c'est dur de deviner qui c'est.

- Bon, maintenant qu'on a éloigné ton chien de garde, t'as affaire à parler.

Cette salope a affaire à se tenir tranquille si elle ne veut pas que je la trucide.

Malgré ma rage, je ne pus m'empêcher de penser à sa phrase. Je vais parler? Je n'ai aucune idée de quoi elle parle. Ce constat me mit un peu sur les nerfs, mais je gardais un semblant de calme.

- Et si je ne parle pas?

- On va te faire parler t'inquiètes pas.

Les procédures pour faire parler les gens ne me sont pas familières, mais je suis sûre qu'elle parle de torture.

Des cliquetis de toutes sortes retentissent dans mon dos. Dans quel bordel me suis-je embarquée? Et comment?

- On va commencer pas une question facile. Où sont-ils?

Pour une question facile, elle est plutôt vague. Même si je voulais y répondre, elle pourrait parler de n'importe quoi!

- Sois un peu plus précise.

Elle soupire. Mince, je la déçois à ce point? Faites moi rire.

- Les paquets. Où. Sont. Ils.

Des paquets. Encore pire, je n'ai aucun paquet caché. Ni même de livraison en cours. Elle doit se tromper de fille, parce que je n'en sais rien.

- J'ai aucune idée de quels paquets tu parles.

Ma réponse semble la frustrer parce qu'elle me fout un coup de poing dans le ventre. Comme si tout se réglait par la violence.

- Je te demande pas d'être conne, je te demande des réponses. Tris t'a laissé des paquets, où sont-ils?

Tris. Pourquoi cette Tris affecte autant de gens? Je ne l'ai jamais connue mais j'imagine qu'elle était importante au sein du monde criminel.

- Je ne connais pas de Tris.

C'est la goutte qui fait déborder le vase, elle me fout un coup de poing au visage. Parfait, maintenant, ma mâchoire et mon ventre me lancent.

- J'ai pas que ça à faire, te frapper. Coopère qu'on en finisse! Tris est la petite soeur du plus grand chef de gang de New York. Elle était très proche de toi. As-tu un endroit secret? Un endroit ou toi seule puisses entrer?

Très proche de moi. Et si ça avait un lien avec ma perte de mémoire? Peut-être que Tris est quelque part dans mes souvenirs oubliés.

- Écoute, princesse, j'ai une perte de mémoire d'au moins deux ans, c'est bien possible qu'elle soit là ta Béatrice. Tu me fiches bientôt la paix avec ça?

Elle réfléchit une seconde, tournant autour de moi avant de s'arrêter dans mon dos. Bien plus terrifiant que la voir me tabasser. Justement, elle agrippe mes cheveux pour me tirer la tête vers l'arrière. Ça fait un mal de chien.

- T'as connu Tris toute ta vie, tu crois pas qu'elle serait toujours quelque part dans ta mémoire? Ricane-t-elle à mon oreille.

Elle pose sa langue dans mon cou puis y fait un baiser, causant un frisson de dégoût le long de mon bras. Elle a une case en moins celle-là.

Pour rajouter à sa folie, elle revient devant moi et s'assoit sur mes genoux. Elle se penche encore à mon oreille pour chuchoter.

- D'ailleurs, elle s'appelle pas Béatrice. T'aurais moins de casse-têtes si tu pensais plutôt à Patricia.

Laisse moi partir 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant