-• Jasmine •-
Bip. Bip. Bip.
C'est tout ce que j'entends. J'ai énormément de difficulté à dormir d'avance, donc imaginez moi la galère ici.
J'ouvre difficilement les yeux. Il fallait s'y attendre, c'est pas très joli à voir. Mon bras est plâtré jusqu'au coude, un pansement recouvre ma jambe et je sens que j'ai quelque chose sur la tête aussi.
À mes côtés, un beau brun accompagné d'un blond pas mal non plus. Ils dorment tout les deux, c'en est presque mignon.
Je clique sur le bouton à ma droite et attends. Une infirmière entre et s'occupe de moi, me donnant quelque chose à boire, à manger, changeant mon pansement, etc. Avant de partir, elle réveille les deux hommes.
Les deux sont très sérieux, ce qui est étrange puisque ce n'est pas le type de gens que je côtoie. J'essaie de me rappeler d'où je les connais. Leurs visages me sont tellement familiers mais si inconnus à la fois.
- Vous êtes qui vous? Finis-je par demander.
Ils se regardent, confus, avant que le brun ne se mette à sourire.
- Je suis Aaron, ton mec.
J'ai du mal à le croire. Moi, Jasmine, je sortirais avec un mec aussi beau? Avec ma petite poitrine, mes boutons dégoûtants et mon gras de ventre?
Il se rapproche pour poser un bisou sur mon crâne, ce qui n'est pas désagréable.
- Tu peux sortir demain après-midi, c'est moi qui vais venir te chercher. C'est d'accord petit singe? M'annonce-t-il avec un sourire.
J'hoche lentement la tête, puis reporte mon attention sur le blond. Il semble en colère, je le vois à ses sourcils légèrement froncés, mais je ne pourrais dire contre qui ou pourquoi.
- Et toi? Tentais-je.
Il échange un regard avec Aar... mon mec, sans toutefois me répondre. Enfin, je croyais qu'il n'allait pas me répondre. Apres une minute qui fut interminable et embarrassante, il daigne m'adresser la parole.
- Anthony. Sort-il rapidement avant de se racler la gorge.
Seigneur, ce mec n'est vraiment pas bavard. Je ne peux pas en dire autant, j'ai beau me cacher derrière une certaine gêne, quand on me connaît, je deviens une vraie pipelette.
- Jasmine, mon coeur, je dois partir au travail maintenant que tu es réveillée. Je reviens te chercher demain à deux heures tapantes. M'annonce mon petit-ami avant de déposer un baiser sur ma joue.
J'acquiesce d'un hochement de tête, puis ils partent, me laissant seule dans cette salle un peu trop éclairée.
J'ai un peu faim tout à coup.
-• Tony •-
- T'es qu'un sale menteur! Crié-je en le poussant contre sa voiture.
Il se redresse, peu impressionné par ma réaction et ne manquant pas l'occasion de rouler les yeux.
- Qu'est-ce que ça peut faire. C'est marrant tu ne crois pas? Ricane-t-il.
Je comprends pourquoi je devais quitter ce gang. Je ne vois plus les choses de la même façon, j'ai changé, j'ai grandi. Lui? Il ne changera jamais. La violence, la drogue et les mensonges sont bien encrés dans ses habitudes et je crois bien qu'il ne pourra jamais s'en départir.
- Tu ne peux pas jouer avec sa vie ainsi. Tu ne peux pas te l'approprier comme si elle n'était qu'un vulgaire chiffon. Merde, t'as pensé à quoi en te passant pour son mec!
Je ne peux m'empêcher d'être en colère contre lui. Et si les rôles avaient été inversés? Qu'elle se serait fait passer pour sa femme ou quelque chose du genre? Il lui aurait tiré une balle entre les deux yeux en un rien de temps.
- Elle aurait pu avoir une vie normale. En dehors de toutes ces histoires de gang. Elle ne se souvient de rien, ce n'est pas un risque. Tu ne cours aucun danger en la laissant partir. T'es qu'un lâche, d'attendre qu'elle soit vulnérable pour te servir d'elle. Laisse-la partir!
Il éclate de rire, ce qui vient remuer quelque chose au plus profond de moi. De la rage, du dégoût, pour cet homme qui était pendant si longtemps mon meilleur ami. Mon seul ami à vrai dire. L'espoir d'un jour le changer a été réduit en pièces il y a longtemps.
Mon poing s'écrase lourdement sur sa joue, ce qui eut pour effet de le faire rire une nouvelle fois. Il porte sa main à sa joue pour la masser, me jetant un sourire moqueur au passage.
- Tu crois que je la garde parce que j'ai peur? Après autant d'années à mes côtés t'as pas encore compris? Je ne la veux que pour me vider les couilles. Rien de plus. T'es content?
Je lève les bras au ciel. Il est irrécupérable. Toute la colère que j'ai pu accumuler envers lui pendant toutes ces années de crime semble refaire surface à l'instant. C'est un monstre.
- Si tu ne veux pas lui dire, je le ferais. Je ne peux pas la laisser tomber une nouvelle fois tandis qu'elle a une chance de s'en sortir. T'as merdé avec Tris et je ne te laisserais pas faire la même erreur une deuxième fois.
À l'entente du nom de Tris, sa faiblesse, il se tend. Elle lui a été arrachée cruellement et je sais que son souvenir vient toujours chercher quelque chose au fond de son coeur.
Tris était l'espoir. L'espoir de voir un jour mon meilleur ami à nouveau. Elle ne méritait rien de ce qui lui est arrivé.
- T'as aucun droit de dire son nom. Gronde-t-il.
Je crois voir son corps trembler, mais je ne saurais dire si c'est du à la colère ou à la tristesse qu'il tente de refouler.
- T'as causé sa perte, à l'entraîner dans tes conneries.
« Il est fou », vous devez vous dire. Mais parfois, on a seulement besoin d'une vérité qui fait mal pour se remettre sur pieds.
D'ailleurs, je crois que je viens de lui faire ouvrir les yeux. Pour la première fois depuis des années d'amitié, je vois sa carapace se fissurer, ses murs tomber. Ses yeux se mettent à briller, chose qui me semblait impossible jusqu'à cet instant.
Cependant, ce fut d'une courte durée. Son visage redevient froid dans la seconde, et je sais qu'il ne m'épargnera pas.
- T'as pas ton mot à dire. Tonne-t-il.
Sa voix annonce l'arrivée de l'orage violent qu'est sa colère.
Son poing serré vient à la rencontre de mon visage avec une force que je ne lui avais jamais connu. Je n'ai pas le temps de m'en remettre qu'un autre m'atteint au ventre, puis dans les côtes.
Quand il a fini de se défouler sur moi, il me jette au sol et part sans se retourner.
Je l'ai mérité.
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Laisse moi partir 1
Ficțiune adolescențiSes yeux de biches et ses courbes en attiraient plus d'un, elle le savait et en profitait. Elle se prenait pour la reine du monde, sans représailles. Mais comme on dit, chaque bonne chose a une fin. Une série d'événements la remit à sa place brutal...