5. La rencontre

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-• Jasmine •-

C'est ce soir que ça se passe. Ma première soirée dans le meilleur bar du gang. Pour l'occasion, je me suis vêtue de ma plus belle robe et j'ai frisé mon carré brun. Je suis prête.

Me regardant dans le miroir, je croise celui de Trix, une autre danseuse. Elle me sourit et passe le rideau cachant la loge des regards. Je peux le faire. Plus le temps de reculer.

À mon tour, je me dirige sur scène, laissant un nuage de parfum derrière moi. Comme d'habitude, je parcours la pièce du regard. Dans la deuxième rangée, je remarque un grand brun. L'éclairage du bar ne me laisse pas voir la couleur de ses yeux, mais je discerne des lèvres pulpeuses et des épaules carrées. Pour un brun, il est pas mal du tout.

Quand vient le temps de me promener entre les sièges, je me dirige inconsciemment vers le canon. M'attardant beaucoup plus devant lui, je peux remarquer ses yeux gris et ses dents blanches. Woah.

Celui-là je lui ferais bien une danse privée.

Je change de rangée, me rendant compte que j'ai pris bien trop de temps à l'observer. Je ne veux pas me faire baisser de grade non plus. Les billets s'accumulent dans mon soutien-gorge tellement vite que je crois que j'en aurais besoin d'un deuxième.

La deuxième fois que je passe devant le brun, je relève doucement le bas de ma robe pour le laisser regarder mes fesses. Un clin d'oeil et je suis repartie faire ma ronde.

Enfin c'est ce que je croyais.

Il me prend doucement la main et m'amène dans une pièce. La fameuse pièce. Il s'assoit sur la banquette rouge avec aisance, comme s'il était chez lui.

Il me sourit, puis, d'un simple signe de la main, il m'indique de commencer à danser.

Il ne sort pas de billets, ni de carte de crédit. Je fronce les sourcils, boudeuse.

- Allez danse. Tu crois que t'es ici pour quoi? Dit-il, impatient.

Sa voix est tellement sexy c'est fou.

- J'attends l'argent mon beau.

Il se met à rire. Juste un petit ricanement montrant son assurance.

- Je crois pas non.

Je vois que sa voix se fait plus grave, signe qu'il perd vraiment patience. Il s'allume une cigarette, et je me dois de lui rappeler qu'elles sont interdites dans l'établissement.

- Écoute, tu peux me parler comme tu veux mais la cigarette elle part. C'est interdit ici.

Maintenant que je lui ai parlé, je le trouve moins beau. Il ne fait que dire de la merde à croire qu'il n'a rien d'autre à dire.

- Je sais.

Son sourire en coin et sa cigarette je vais lui faire bouffer. Maintenant en colère, je me rends à la porte pour trouver quelqu'un qui pourra le chasser d'ici.

Un gardien de sécurité sur mes talons, je pénètre dans la pièce. Le beau brun est encore assis sur la banquette, cigarette à la main.

- C'est lui.

Le gardien me regarde, moqueur. Ils ont quoi ces mecs à me regarder comme si j'étais la dernière des connes. Il finit par pouffer de rire et sort de la pièce, faisant un signe de tête à l'insolent de service.

Ils se connaissent. Génial.

Déclarant forfait, je sors de la pièce. Il s'enfumera tout seul. J'ai perdu du temps à me bagarrer avec lui. Il sait combien de billets il m'a fait perdre ce connard? Merde!

De retour sur la scène, je croise une deuxième fois le regard du brun. Il est au même banc que tout à l'heure, sauf que cette fois, il a une cigarette au bec.

Le plus étrange, c'est que personne ne se plaint, personne ne le fait sortir, comme s'il avait le droit de briser les règles.

J'entre dans la loge, prête à me changer d'accoutrement. Une robe jaune est posée sur un cintre, comme si elle n'attendait que moi.

Une fille retouche son maquillage dans un coin de la loge. Je m'assois à côté d'elle en silence.

- Tu veux quoi.

Ça alors elle est bête.

- Le beau brun au milieu de la pièce qui c'est?

Elle fronce les sourcils. Quand elle finit par voir de qui je parle, un sourire en coin plane sur ses lèvres.

- Celui qui n'en a rien à foutre des règles?

Je hoche la tête, les yeux grands ouverts.

Ma réaction semble la faire rire, puisque des fossettes creusent ses joues. Les gens aiment rire de moi à ce que je vois.

- Je vais te laisser le découvrir par toi même. Ça pourrait être amusant.

Sur ces mots, elle lâche un petit rire et repart sur scène.

Confuse, je la suis et attends mon tour pour me mettre en spectacle. J'ai bien hâte que cette soirée finisse.

-• Blondinet •-

- Là t'aurais vu comment il l'a enragée pauvre fille elle ne sait même pas qui c'est. La petite elle lui a demandé de l'argent et tout je te jure! Rit encore Julian.

Pauvre fille, oui! Personne ne l'a prévenue que le boss allait être là ce soir. Julian me racontait justement qu'elle était venue le chercher pour essayer de le chasser de son propre bar.

Je secoue la tête exaspéré.

- T'as pas jugé utile de lui donner un indice au moins?

Il éclate encore de rire. Bien sûr que non.

J'imagine que les autres filles ne l'ont pas fait non plus. Elles aiment trop rire des autres ces filles c'est fou.

- Tout le monde le connaît. J'aime bien savoir que l'une de ses danseuses ne le connaît pas. Ça pourrait faire des étincelles.

- Pas juste des étincelles sale fou! Des coups de feu! Cette fille elle est explosive et difficile tu sais qu'il va vouloir l'avoir et qu'il va la détruire. C'est un connard tu sais. Dis-je en finissant ma phrase en chuchotant.

Je n'ai pas peur de lui, mais je ne veux pas me faire tuer non plus. Julian semble penser à ce que je viens de lui dire.

Il va falloir lui dire rapidement qui c'est parce que je sens qu'il va y avoir une guerre entre eux. Elle ne fait pas le poids face à lui.

D'ailleurs je crois que personne ne fait le poids face à lui.

Laisse moi partir 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant