-• Jasmine •-
Bouillante de rage, je laisse ma jambe s'agiter dans tous les sens. Tony m'a trahie une deuxième fois. À quoi ça lui sert? Il aime tant me voir souffrir?
Bref, il m'a laissée dans le bureau de son chef sans me jeter un seul regard et j'en suis encore sous le choc.
L'enculé qui me fait face n'est nul autre que le putain de bâtard qui me défiait au club de danseuses. Oui oui, le salop qui m'a obligée à aller chercher un mec de la sécurité pour ensuite mieux pouvoir me rire au nez.
Son visage m'énerve à être aussi parfait. Je le fixe méchamment depuis au moins cinq minutes, et je crois bien que ça commence à l'énerver. Pauvre chou, est-ce que c'est toi qu'on trimbale d'un gang à l'autre? Non. Il peut bien me laisser le fusiller des yeux.
- T'as fini ton petit manège? Demande-t-il en me faisant un sourire narquois.
Salopard.
- Non, mais ça achève.
Mon ton sec ne semble pas lui plaire, et il se lève pour venir à ma hauteur. Il lève sa main et je rentre ma tête dans mes épaules, prête à recevoir une gifle.
Il fronce les sourcils, ne comprenant pas pourquoi je réagis ainsi, et passe simplement sa main dans ses cheveux.
- Je te montre ta chambre. Suis moi. M'ordonne-t-il.
Ne voulant pas le contrarier, je le suis dans la magnifique villa. C'est un peu plus petit que dans la baraque de l'enfer, mais c'est définitivement plus beau.
- T'as des vêtements dans le dressing.
Ce qu'il est froid. J'entre dans la pièce et observe un peu le décor. C'est très beau, un mélange de doré et de blanc.
- T'as faim?
Oh mon dieu. Oui. J'hoche timidement la tête. Son regard gris m'intimide. En plus il est tellement grand ce connard.
- Je te montre la cuisine et tu nous feras à manger.
Il ne fait que donner des ordres ce mec. Je le suis jusqu'à la cuisine, un peu nerveuse à l'idée de cuisiner pour lui. Et si je ratais le repas? Est-ce qu'il me ferait du mal lui aussi?
À cette pensée, un frisson me parcourt. Du calme Jasmine, il ne te fera pas de mal. Ce n'est pas Nico. Je tente de me rassurer, mais je ne sais pas comment est ce fameux Aaron.
Ça se trouve je vais vivre l'enfer.
- Je ne mange pas de poulet, juste du boeuf, du porc ou du poisson. Les aliments épicés c'est pas mon truc. Fais attention à ce que tu mets dans mon plat. De toute façon tu trouveras rien de mauvais ici.
Ça ne devrait pas être si difficile dans ce cas.
Je me mets à la tâche. J'ai décidé de tout simplement faire un steak mariné avec des légumes cuits. Je voulais faire du riz au poulet, mais je doute que ça ne passe avec notre cher mafieux. Ne sachant pas à quel point il a faim, je rajoute des baguettes de pain à l'ail gratiné et des croque monsieur. Il va en avoir pour sa faim j'espère.
Quand c'est prêt, je cogne trois petits coups à la porte de son bureau et lui dis que tout est sur la table. Il descend quelques minutes plus tard, et j'ai déjà commencé à manger.
Sans me vanter, c'est très bon. Il semble bien aimer lui aussi puisqu'il avale chaque bouchée très rapidement. Il finit son repas avant moi et dépose son assiette près de l'évier.
J'imagine que la corvée de vaisselle me revient. Il monte à nouveau les marches menant à son bureau, sans dire merci ou me jeter un regard.
Je commence à nettoyer la cuisine. J'étais penchée sur le comptoir à essayer d'enlever une tache rebelle quand je sens des mains se poser sur mes hanches.
Les larmes me montent aux yeux et j'échappe un sanglot. Le cauchemar se poursuit.
- T'as quoi là? Me demande Aaron.
Il n'a plus les mains sur mes hanches, il porte seulement un verre d'eau à ses lèvres en me jetant des regards agacés.
Il m'a simplement bougée pour atteindre l'armoire à verres.
- Je croyais que... que tu... que...
Je ne pus finir. Je ne peux pas le dire.
- Écoute, t'es pas ici pour chialer. Je t'ai sauvée de ce trou à rats tu devrais être plus reconnaissante. Crache-t-il. C'est pas parce que je suis sympa que je veux que tu me casses les oreilles avec des pleurs putain. Fais ça quand t'es toute seule.
Il me laisse dans la cuisine, tremblante et rouge comme une tomate. Je laisse tomber le nettoyage et monte dans la chambre qui m'a été désignée.
M'emmitouflant dans la couverture, je me mets à penser. Je ne sais pas quand et si je reverrais mes parents. Je n'ai aucune idée de l'état dans lequel se trouvent mes amies non plus. J'ai aussi commis une erreur qui me hantera toute ma vie.
Je revois le visage de Noah, et son sang giclant sur mon t-shirt quand la dague lui a enlevé la vie. Je revois ses yeux inanimés et son corps devenu mou. Je ne pourrais jamais oublier mon geste, et personne ne doit savoir ce que j'ai fait.
Je ferme les yeux fortement en essayant de ne pas pleurer. Chose impossible, j'éclate tout de même en sanglots quelques secondes plus tard. L'oreiller devient bientôt mouillé par mes larmes, que je tente en vain de stopper.
Un bruit venant de l'extérieur attire mon attention. On dirait que quelqu'un cogne quelque part.
Doucement, sur la pointe des pieds, je me dirige vers la fenêtre. Je tasse le rideau pour voir dehors, mais je finis par comprendre que je me suis fait des faux espoirs.
Le bruit vient en effet de l'extérieur, mais ce n'est pas quelqu'un qui cogne quelque part, c'est plutôt quelqu'un qui prend son pied.
Et qui oserait faire cela sur la voiture d'un chef de gang respecté? Nul autre que le chef de gang en question.
Son bassin ondule contre celui d'une femme tout bonnement magnifique, et elle peine à contrôler ses gémissements. Il la retourne sur le ventre et agrippe ses cheveux pour la prendre violemment par derrière.
Les muscles saillants de son dos ne demandent qu'à être touchés. Ses épaules sont tellement bien foutues que je les croquerais à pleines dents. Je sens une chaleur se poser dans mon bas-ventre. Ce mec est putain de bandant.
Les joues rougies par l'excitation, je me décide finalement à détourner le regard du spectacle. Je referme le rideau et monte dans le lit, où je tombe lentement dans un sommeil profond.
Les images de la soirée me reviennent en tête pendant la nuit, ce qui n'est pas pour me déplaire.
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Laisse moi partir 1
Teen FictionSes yeux de biches et ses courbes en attiraient plus d'un, elle le savait et en profitait. Elle se prenait pour la reine du monde, sans représailles. Mais comme on dit, chaque bonne chose a une fin. Une série d'événements la remit à sa place brutal...