-• Jasmine •-
La mort de Pat était de loin l'événement le plus traumatisant auquel j'ai assisté. Je crois même que la plupart des gens n'ont pas à voir quelque chose d'aussi choquant.
Pat était vraiment la meilleure amie que j'aurais pu souhaiter. Sa gueule toute mignonne va me manquer ça c'est sûr. Pat n'était en fait qu'un surnom pour Patricia, nom qu'elle haïssait de tout son coeur. Nous nous sommes rencontrées à l'école, il y a 8 ans, et si je la trouvais bien fade au départ, j'ai rapidement changé d'avis. J'étais là dans les bons moments comme dans les pires, ce qui se poursuit aujourd'hui.
Je trouverais ce qui s'est passé Pat, je te le promets.
C'est la bouche pâteuse que je me réveille. J'ai beaucoup bu hier soir. Des moments de la soirée me reviennent peu à peu, et bientôt tout me revient. En pensant à Pat, les larmes me montent aux yeux. Je vois flou pendant quelques secondes jusqu'à ce que je laisse les larmes couler de mes yeux.
Je ne sais pas combien de temps j'ai pleuré, mais quand je finis par me reprendre, je me rends compte que je ne sais pas où je me trouve. J'étais tellement dans mes pensées que je n'y ai même pas fait attention.
Un lit simple, une table de chevet et une porte. C'est tout ce qui se trouve dans la pièce. D'ailleurs la porte en question vient de s'ouvrir pour laisser place à un homme qui m'est familier. Il devait être à la boîte hier soir.
J'essuie mes yeux et renifle une dernière fois avant de braquer mon regard sur lui.
Il est petit, ses cheveux sont roux et son visage froid, ce qui me cause un froncement de sourcils.
- On se connaît? Osais-je demander.
Son expression ne change pas, à croire qu'il ne m'a pas entendue. Il m'ignore ce salopard.
- Tu vas venir avec moi.
Il blague? J'ai l'air à quelqu'un qui veut le suivre? Il a du culot le farfadet.
- Tu te prends pour qui? Lui riais-je au nez.
Me fusillant du regard, il me répond.
- À moins que tu ne veuilles que quelqu'un avec moins de patience que moi ne vienne, suis-moi et ferme ta grande gueule.
Outrée, ma bouche s'ouvre d'elle même.
- Sale con va.
Sans me répondre, il agrippe mon bras avec force. Woah il a des muscles le farfadet! C'est peut-être le temps de se taire avant qu'il ne fasse une syncope. À voir la sueur qui coule sur ses tempes, il est près de la crise de nerfs.
Curieuse de voir ce qu'il me veut, je le suis en silence. Je me suis peut-être mise dans le pétrin une énième fois.
Le farfadet finit par ouvrir une porte et me pousse à l'intérieur. Prête à le frapper, je me retourne mais il verrouille la porte et me la claque au nez.
- Tigresse s'est enfin réveillée on dirait.
Cette voix...
Les poings serrés devant mon visage, je me retourne une deuxième fois vers la provenance de la voix. Le blondinet est assis sur son bureau et me regarde avec un sourire en coin.
Contrairement à hier soir, je n'ai aucune envie de le draguer. Il a l'air plus frêle et ridé quand on le voit sous un bon éclairage. Ses yeux bruns se promènent sur mon corps de haut en bas et je claque des doigts pour qu'il les remonte à mon visage.- Qu'est-ce que je fais ici et qui es-tu? Dis-je sèchement.
- T'as pas besoin de savoir mon nom. T'es ici parce que t'as vu quelque chose hier soir et t'aurais pas dû. Répond-il sur le même ton.
- Qu'est-ce j'ai vu? J'hausse un sourcil, moqueuse.
Il parle sûrement des armes et de la drogue. C'est rien, j'avais déjà vu tout ça, seulement ce n'était jamais tout ensemble et entouré de gars louches. Qu'est-ce que ça peut faire que j'ai vu leurs petites affaires de toute façon?
- C'est pas ton joli minois qui va te donner des privilèges ici crois moi. Dit-il en serrant les dents.
Des privilèges? Pourquoi j'aurais besoin de privilèges?
Si je veux en savoir plus je devrais arrêter de faire la grande et de lui taper sur les nerfs.
- D'accord. Alors tu veux que je fasse quoi? Lui demandais-je poliment.
Je laisse mes yeux traîner sur son tatouage. Commençant en dessous de l'oreille pour finir sous sa chemise, ça ressemble à un symbole. Je me demande de quoi ça pourrait être.
- Content de voir qu'on est sur la même longueur d'onde. Tu vas travailler pour nous. Dit-il, fier de lui.
J'ai beau ne pas être d'une stupidité infinie, mais je n'ai aucune idée de quoi il parle. On croirait presque qu'il veut que je fasse de la prostitution pour lui. De qui il parle quand il dit nous d'ailleurs?
- Donc je deviens votre cuisinière? Mon filet mignon est vraiment exquis, sans me vanter bien sûr. J'ai aussi une recette de gaufres sucrées qui est excellente. Dis-je rapidement.
Et si il voulait que je me serve de mon corps au lieu de mes talents culinaires? Et si il voulait que je fasse des trucs pour un gang ou quelque chose du genre? Ce n'est pas impossible, qui amène autant d'armes à une boîte de nuit? En voyant son expression, je me doute que je ne vais pas devenir cuisinière.
- Non j'ai pas besoin de cuisinière. Mais ça, je crois que tu t'en doutes.
Il fait exprès ce connard, il fait durer le suspense. Je commence à perdre patience.
- Alors qu'est-ce que tu veux de moi? J'ai très peu de patience alors parle!
Mon ton sec le provoque, si bien qu'il finit par lâcher le morceau. Comme il fallait s'y attendre, il n'allait pas m'annoncer une bonne nouvelle. J'ai beau n'avoir peur de rien, mais en ce moment, je jurerais pouvoir sentir mes jambes trembler. Le grand blond ouvre enfin la bouche, et je sens que ses paroles vont changer ma vie à un point que je n'aurais jamais pu imaginer.
- Tu vas devenir danseuse.
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Laisse moi partir 1
Roman pour AdolescentsSes yeux de biches et ses courbes en attiraient plus d'un, elle le savait et en profitait. Elle se prenait pour la reine du monde, sans représailles. Mais comme on dit, chaque bonne chose a une fin. Une série d'événements la remit à sa place brutal...