Laisse moi partir 1

12. L'évasion

-• Tony •-

Ma propre arme toujours pointée sur moi, je cherche mes mots. Comment expliquer à la meilleure amie de la fille que j'ai capturée que je l'ai échangée contre de la drogue.

- Elle n'est pas ici. Finis-je par souffler.

Je m'en doutais, ma réponse ne l'a pas satisfaite. D'ailleurs, comment elle a fait le lien avec moi?

C'est le temps de reprendre le dessus parce qu'elle prend trop la confiance avec une arme celle-là.

J'attends qu'elle commence à parler pour me jeter sur elle. Mon pistolet revient dans mes mains et c'est à mon tour de la tenir en joue.

- Pourquoi t'es venue vers moi.

Ses petits yeux effrayés se plantent dans les miens. Elle finit par se reprendre et s'assoit sur mon lit. Elle triture ses doigts nerveusement.

- Je vous ai vus à la boîte de nuit. Elle est allée te voir. Ensuite, le coup de feu qui a tué mon autre meilleure amie, Pat. Puis, je t'ai vu la porter inconsciente dans tes bras pour la sortir du bar.

Je soupire à la vue de ses yeux larmoyants. Si elle savait ce qui était vraiment arrivé à son amie Pat, elle n'aurait pas hésité à me tirer dessus tout à l'heure.

- J'ai rien à te dire. Je ne peux pas t'aider.

Je ramasse mon pistolet et me rhabille. La rousse ne comprend pas pourquoi je la laisse partir indemne.

- C'est tout? Tu ne me tabasses pas? Tu ne me donnes pas d'information? Rien? Chiale-t-elle.

Cette fille m'exaspère.

- C'est exact, je ne fais rien. Allez, pars.

- Et si j'avais quelque chose contre ton protégé Aaron? Quelque chose qui le mettrait en prison et toi avec?

À ces mots, je me fige. Et si elle avait vraiment quelque chose contre nous? Et si cette rousse inoffensive venait gâcher mon rêve d'une nouvelle vie?

-• Jasmine •-

Ce doit bien faire la troisième ou la quatrième journée que je passe dans ma chambre sans sortir du lit. Personne n'est venu cogner à ma porte, que ce soit pour me donner à manger ou voir si j'étais encore en vie.

J'imagine qu'ils m'ont oubliée.

Le bruit du verrou de la porte me fait sursauter. La couverture vient bientôt me cacher le visage, et je tente de respirer le plus silencieusement possible. Bien que c'est inutile puisque je sais qu'on voit très bien la bosse de mon corps sur le lit.

Des pas lourds, probablement d'un homme, se font entendre. Quand ils s'arrêtent à côté du lit, j'arrête de respirer.

Une main enlève la couette de mon visage. L'armoire à glace numéro 1, avec un plateau de nourriture. Il semble surpris quand il voit mon visage. J'ai si mauvaise mine?

- Mange.

Je ne bouge pas. Et si ils avaient mis quelque chose dans mon plat pour que Quentin ou Nico aie le contrôle sur moi?