NCT Imagines

-15- Heal my scar

Assise sur la banquette crème du café, je me triturais nerveusement les doigts.
Mes yeux ne cessaient de parcourir la salle dans laquelle le bruit fusait.
Il était 13 heures 30, alors le café était bien rempli, mais la place en face de moi elle, était vide.

Une boule de stresse nouait mon ventre, et mon cœur battait à une allure folle. À l'autre bout de la pièce, Renjun, mon meilleur ami m'observait d'un œil attentif et concerné.
Tout comme moi, il jetait régulièrement des regards en coin à la porte du café, surveillant très attentivement les entrées et sorties des clients.

Depuis environ deux mois, je discutais avec un garçon rencontré sur les réseaux sociaux, nous avions sympathisé et je le trouvais plutôt intéressant. Récemment, il m'avait proposé de nous rencontrer en vrai, et j'avais été assez réticente, bien que très curieuse.
Des histoires de psychopathes et pédophiles qui se faisaient passer pour des jeunes via les réseaux il y en avait des centaines. Et quand bien même je trouvais ce garçon fort intelligent et mature, je connaissais l'écart que créait l'écran entre le faux et le vrai.
Sur internet, il est bien dur de démêler la vérité du mensonge, et très simple de tout modifier à sa guise, ce pourquoi j'avais été particulièrement prudente.

J'avais longuement réfléchi à la proposition du garçon, et avais choisi un endroit public, à l'heure de pointe, et avais demandé à mon meilleur ami d'être présent durant la rencontre. Ce pourquoi le sauvage Huang Renjun se trouvait actuellement à mon opposé.
Si mon ami était particulièrement têtu, borné et n'écoutait rien ni personne, il avait été particulièrement attentif lorsque je lui avais parlé de ma rencontre avec ce garçon et de mon désir qu'il soit présent au cas où les choses ne se passeraient pas comme prévu.

Environ une heure avant le rendez-vous j'avais envoyé un message décrivant ma tenue afin que le garçon puisse me reconnaître. Par précaution, je n'avais envoyé aucune photo, juste un message.

Les battements de mon organe vital s'accéléraient dans ma cage thoracique lorsque je vis un homme poussé la porte de verre du café. Ses yeux trouvèrent les miens et ma gorge se serra.

Il devait avoir la quarantaine.

Sans même détourner les yeux, je sentais le regard lourd de Renjun sur moi, prêt à intervenir, sûrement même déjà à moitié levé.
L'homme s'avança vers moi, puis tirant la chaise s'assit en face de moi et de mon corps immobile et crispé.
Ma gorge était serrée par l'angoisse et je sentais les muscles de mes jambes tressauter.

Il me sourit gentiment, et je fus incapable de lui répondre ne serait-ce que par un geste.
Il appuya ses avant-bras sur le bois de la table, et se pencha puis me murmura doucement ces mots.

-Pourquoi as-tu l'air aussi tendue ? Détends toi. Je sais qu'on ne se connais pas mais tu n'as pas à être aussi mal à l'aise avec moi, hum ?

Je hochai simplement la tête, incapable d'articuler un mot, immobilisée par la peur. Je perçus le mouvement de Renjun au loin, mais la main de l'homme posée sur mon poignet me fis tourner la tête d'un coup.