Impossible

Chapitre 30 : Une folle énergie inexplicable

Mise à part lors des derniers entraînements de Tournoi, Jay n'avait pas vu Carlos du reste de la journée, et fut également surpris de ne pas non plus le trouver au repas collectif du soir. En effet, ce ne fut qu'en rentrant plus tard dans leur chambre qu'ils partageaient, qu'il le retrouva déjà endormi sur son lit, allongé par-dessus les draps avec Camarade dans les bras. Ce dernier, contrairement à son maître, entendit au passage le brun entrer et releva son museau vers lui, mais Jay lui fit signe de ne pas faire attention à lui, redoutant un aboiement qui pourrait réveiller le dormeur.

Tout en avançant dans la chambre, le descendant s'aperçut aussi que la télé était restée allumée, et que les manettes de jeu avaient été utilisées sans être rangées : Carlos s'était sûrement épuisé en jouant aux jeux vidéos toute la soirée, pensa-t-il.

Quoiqu'il en fût, le fils de Jafar fut tout de même heureux de trouver son ami endormi tôt pour avoir suffisamment de force demain, sur le terrain de Tournoi, pour tenter de remporter la finale qui les rongeait depuis des semaines déjà. C'est alors sans trop se poser de questions sur Carlos qu'il se coucha à son tour, réglant juste avant son réveil pour huit heures quarante-cinq, ultime horaire au cas où la marmotte qui lui servait de colocataire s'éterniserait dans son sommeil profond, sachant qu'ils commençaient exceptionnellement les cours à dix heures du matin...

Il n'eut pas à le faire ! Puisqu'en effet, c'est avant l'alarme même que Jay fut réveillé par les premiers rayons du soleil, qui imprégnaient déjà la fenêtre de la chambre... dont un des rideaux demeurait tiré à moitié ?

Fronçant les sourcils et essayant d'y voir avec ses yeux plissés fraîchement émergés du sommeil, le jeune homme tendit une main vers sa table de nuit et tâtonna dans le vide jusqu'à ce qu'il attrapât son réveil pour le ramener vers lui.

Six heures trente du matin.

« C'est pas vrai... » murmura-t-il dans un gémissement en se frottant le visage d'une main.

Il reposa le réveil le plus délicatement possible et rabattit les draps en silence, dans l'espoir de ne pas réveiller Carlos, qui devait certainement encore dormir, sachant que les faisceaux lumineux ne semblaient envahir que le côté du brun.

Jay se leva alors et marcha doucement jusqu'à la fenêtre, pour pouvoir tirer le rideau et replonger un peu plus la chambre dans la pénombre. Carlos avait sûrement dû oublier de fermer les volets, hier soir...

Se disant qu'il lui demanderait dès qu'il se réveillerait, Jay se tourna inconsciemment vers le lit de son colocataire avant de se recoucher lui-même, comme pour s'assurer qu'il dormait toujours comme il l'imaginait... quand ses yeux, jusqu'ici plissés de fatigue, s'ouvrirent comme des soucoupes : le lit de Carlos était vide ! Et après réflexion, il se rendit également compte que Camarade aussi manquait à l'appel. Oui : il était six heures et demi du matin un jour de quasi grasse matinée, et Jay demeurait seul dans une chambre déserte.

Inquiet de ne voir aucune note laissée pour justifier cette étrange absence à une heure pareille, le fils de Jafar se résolu à tirer les rideaux dans le sens inverse, fonçant ensuite dans son armoire pour enfiler de quoi sortir. Tant pis s'il aurait pu dormir plus, beaucoup trop d'hypothèses se bousculaient dans sa tête pour comprendre pourquoi son ami n'était plus là. Et le connaissant et sachant quel jour ils étaient, il n'avait qu'une peur : que Carlos se soit résilié et ait pris la fuite pour ne pas affronter l'équipe adverse au match de Tournoi !

À peine cinq minutes plus tard, Jay poussait vivement les portes d'entrée de la résidence et dépassait en courant les rares étudiants levés de bon matin, fouillant des yeux les alentours dans l'espoir de trouver une tête noire et blanche déambulant comme un zombie, ou bien encore un mignon petit chien au poil caramel se faisant prier de ne pas aboyer et risquer de réveiller tout le reste du campus.