Chapitre 15 : Un interminable fou rire

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C'est ainsi qu'au beau milieu de la chambre, vers dix-neuf heures, Carlos apprenait à Anna comment danser.

« Carlos, ce n'est pas une bonne idée, je suis vraiment nulle ! Je vais te marcher sur les pieds et te tomber dessus, je le vois déjà à des kilomètres ! » prévenait cette dernière

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« Carlos, ce n'est pas une bonne idée, je suis vraiment nulle ! Je vais te marcher sur les pieds et te tomber dessus, je le vois déjà à des kilomètres ! » prévenait cette dernière.

« Ah oui ? En plus de savoir calculer de tête à la vitesse de l'éclair, tu sais aussi prédire l'avenir ? Tu m'étonnes beaucoup, tu sais ! » se moquait le descendant, qui la faisait toujours virevolter au rythme de la musique.

La jeune fille paraissait parfois très mal à l'aise et maladroite, mais le descendant avait toujours les bons mots pour la rassurer. Il lui montrait à quel point la structure de la danse et la position du corps étaient en réalité très faciles, faisant parfois quelques allusions à la géométrie avec le degré des angles des bras ou autres.

« Le secret, expliquait-il, c'est de rester collés et se laisser porter par la musique. »

« Se laisser porter par les mélodies, ça je connais ! riait nerveusement Anna. Le seul problème, c'est qu'à force de valser sur un rythme de plus en plus rapide, je commence à avoir le tournis... »

Ils répétèrent encore un peu avec quelques gloussements. Anna s'amusait beaucoup mais, à la fois, se voyait très nerveuse, ce qui la rendait encore plus gauche qu'elle ne l'était déjà dans le domaine de la danse de salon. Néanmoins, elle arrivait pas mal à se débrouiller.

« Tu vois, tu y arrive très bien ! »

Les deux descendants semblaient balayer la chambre avec leurs pas. Ils valsaient, puis enchaînaient sur des pas de tango, tournoyaient, et tournoyaient encore sur la moquette...

Mais lors d'une pirouette inattendue, la cheville d'Anna se tordit dans un geste maladroit, et cette dernière manqua dangereusement de glisser puis de s'effondrer au sol !
Dans son dérapage, elle poussa un petit cri strident. Heureusement, Carlos la retint de justesse par la taille, la collant à lui avec l'élan. Ils se figèrent.
Il y eut un grand silence entre eux, seule la musique continuait sur le téléphone. Dans cette nouvelle position, la descendante avait l'air d'un vieux pantin tout désarticulé avec ses jambes pliées et retournées ! Ses mains se crispèrent sur les épaules du garçon.

Puis pendant quelques secondes, ils se firent muets. Anna, qui regardait ses chevilles pour vérifier leur état, leva ensuite doucement le nez pour croiser le regard de Carlos, qui, les lèvres pincées, semblait traduire « Ah, je retire ce que j'ai dit... ».
Et une seconde après, contre toute attente, ils éclatèrent dans un interminable fou rire !

Pour se moquer davantage de la position ridicule du bas de son corps, Anna se permit de faire un petit pas de twist, ce qui éternisa leurs gloussements.

Les minutes s'allongeaient tandis qu'ils riaient à gorge déployée ensemble.

Carlos en avait mal au ventre tant il s'esclaffait ! Quant à la jeune fille, à bout de souffle, elle ferma les yeux et laissa tomber sa tête sur l'épaule du garçon, essayant par la suite de reprendre une inspiration dans le creux de son cou. Mais cela lui paraissait impossible : ils n'arrivaient pas à cesser de s'esclaffer comme des idiots, surtout à partir d'un rien !

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