ARC SUPPORT CORPS : Chapitre 8

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Chapitre 8 : Un choix amer.

                   Le calme était revenu peu à peu au sein des troupes menées par Hange. Les têtes s'étaient refroidies et l'appel avait été fait. Le verdict était sans appel. Seul deux de leurs camarades avaient perdu la vie, ces deux mêmes cadavres qui gisaient à quelques kilomètres d'eux : Ido et Malo.

Hange observait les scènes qui se déroulaient devant elle : certains étaient heureux de voir leurs compagnons les plus proches en vie, d'autres ravalaient leur haine face aux agissements d'Ido, et d'autre encore pleurait silencieusement la mort de leurs frères d'armes. Mais il y en avait un qui avait réellement perdu un frère aujourd'hui, un frère de sang, et c'est sur ce malheureux que le regard attristé de la brune se posa.

Elle s'approcha du jeune homme, prit place à ses côtés et posa une main, se voulant chaleureuse, sur l'épaule de son soldat. «Je suis désolée Dan, sincèrement » avait-elle dit d'une douceur qui lui était encore étrangère.

Elle l'observa une nouvelle fois. Il était assis, se tenant la tête entre les mains. Le corps d'Hange, lui, reposait légèrement sur celui de Dan. La brune voulait exprimer le soutien qu'elle lui apportait et son corps parla pour elle. En s'appuyant dessus ainsi, c'est comme si son soutien n'était pas seulement psychologique mais aussi physique.

Dan : - J'ai perdu mon p'tit frère aujourd'hui, celui pour qui j'ai vécu jusqu'à maintenant. Sans Malo, vous pouvez m’dire ce que j'vais faire ?

Hange : - J'en ai strictement aucune idée. Mais la seule chose dont je sois sûre c'est que face au deuil qui t'attend, il n'y a que toi qui peux prendre les décisions qui te sembleront les plus efficaces pour rester debout. Chacun fait ses deuils avec une manière qui lui est propre. Personne ne peut te conseiller et d'ailleurs personne ne doit le faire. C'est toi qui le vit, pas les autres. Il va falloir que tu faces ton égoïste et que tu penses à toi, car un soldat endeuillé n'est bon qu'à foncer dans l’tas et agir sans discernement et c'est la mort assurée. Enfin si j'dis ça c'est pour ta survie. Libre à toi de choisir de vivre où de le rejoindre. Mais dis toi juste une chose, si tu choisis de mourir à la prochaine occasion qui se présentera à toi, n'oublie pas que tu es le seul à pouvoir te souvenir de Malo, de l'enfant qu'il était et des rêves qu'il avait. Il n'y a que toi qui le connaissait en dehors de son rôle de soldat. Nous, on a pas eu cette chance, on l'a rencontré trop tard sûrement.

Dan : - Tss, ça sent l'vécu tout votre charabia

Hange : - Ça l'est. J'ai perdu un nombre incalculable de compagnons depuis mon entrée dans le bataillon, des deuils j'ai dû en faire, au point de ne même plus savoir comment je fais pour parvenir à me battre en sachant que je vais encore perdre des personnes pour qui j'éprouve un minimum d'affection. Ne va pas croire que je suis devenue inhumaine, je sais très bien qu'il y a certaines morts dont je n'pourrais me remettre, ça m’semblerait tout bonnement impossible et pourtant je sais qu'un jour elles arriveront. Je n’souhaite qu'une chose, c'est de mourir avant eux. Je sais, c'est égoïste mais je n'veux pas vivre cette souffrance. Mais moi j'suis qu’une faible alors que pour toi c'est différent, tu y es confronté maintenant, alors qu'est ce que tu vas faire ? Vas-tu laisser cette souffrance te bouffer ? Où vas-tu perpétuer la mémoire de ton frère et réaliser son rêve ?

Dan : - J'en sais rien, je suppose qu'on est pas vraiment maître de ses choix quand c'est l’bordel dans notre tête. Et puis son rêve c'était de servir au sein du bataillon.

Hange : - Alors voilà ce que j'te propose : tu vas prendre le temps d'y voir plus clair, de laisser la douleur et le deuil retomber un peu avant de prendre une décision. Et pendant tout ce processus, moi j'serais là. Peu importe ce que tu décides de faire, que tu restes avec nous où que tu pars, tu auras mon soutien.

Watashi Wa Hange ZoeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant