Watashi Wa Hange Zoe

ARC DU TITAN ETRANGE : Chapitre 7

Chapitre 7 : Le vrai du faux.

                 Levi observait du coin de l'œil les faits et gestes de sa camarade blessée. Elle avait absolument voulu revenir sur le devant de la scène, prenant les rênes du commandement de la forteresse. Il ne cherchait plus à la retenir, tant il savait que ce combat était déjà perdu d'avance. Il la connaissait bien, et même, de mieux en mieux au fil du temps. Il savait à quel point elle détestait rester sur la touche. Même lorsque son corps l'empêchait de bouger son cerveau continuait à tourner à vive allure. Hange Zoë n'était pas de ceux qui se rendait inutile, au contraire, aux yeux du Caporal, elle parut indispensable.

Le jeune homme se contentait de la freiner dès lors qu'il sentait son habituel entrain revenir au galop car il savait que son corps abimé ne lui permettrait pas de lui apporter l'énergie qu'elle essayait de puiser.

A sa grande surprise, la soldate obéissait aux mises en garde du Caporal, prenant le temps de réfréner son tempérament actif à chacune de ses remarques.

Une fois les dernières directives transmises à ses subordonnées, la soldate s'afférait au rapport détaillé qu'elle se devait de transmettre à son Major, relatant les faits qui s'étaient déroulés la nuit même. Après de longues minutes à se concentrer sur son écrit, la jeune femme semblait épuisée.

La très courte nuit tournant au cauchemars qu'elle venait de passer était en train de se faire sentir. Elle se préparait tant bien que mal à relater la mort de Dan, dans les moindres détails, comme le voulait le protocole. Elle sentait la tension la gagner et ses mains trembler. Tout était encore trop frais et loin d'être accepté. Sa tête lui tournait alors que chaque instants de ce funeste moment remontaient dans ses souvenirs, accompagnés des émotions de peur et d'angoisse que toute cette scène avait suscités.

Elle soupira un long moment, ravalant sa salive comme pour hydrater sa gorge sèche. Elle reposa la plume sur le papier, prête à affronter cet instant, qui allait l'achever, lorsqu'elle lui fut volée des mains. Hange dévisagea de surprise le noiraud devant elle, plume désormais à la main : « J'vais l'faire, t'as qu'à me raconter et j'écrirais ».

Hange acquiesça, laissant le soldat prendre sa place au bureau. Elle s'assit sur le meuble, jouant avec ses doigts pour tenter de les détendre. Certes, chacun était au courant de la situation, mais elle n'avait encore jamais eu l'occasion de révéler les détails de ce qui devait être sa dernière mission. Elle débuta son récit, donnant plus de détails qu'il n'était nécessaire pour le rapport. Elle ne se rendait pas compte à quel point elle déblatérait tel un véritable moulin à parole.
Le Caporal quant à lui, connaissait très bien le côté « trop parleur » de son amie, mais pour cette fois il l'autorisa à s'exprimer tant qu'elle le voudrait, n'ayant à aucun moment, l'intention de l'interrompre. Au fur et à mesure de son discours, il sentait la leader se détendre, comme si raconter les derniers instants de son camarade la soulagée.

Pourtant, elle se tendit de nouveau lorsqu'elle prit conscience qu'un mot de trop était sorti de sa bouche.

Levi : - Attends, t'es en train d'me dire que tout ça était prémédité ?!

Hange : - C'est pas à toi qu'je le dis, c'est au rapport.

Levi : - Arrêtes Hange.

La brune se raidit. Elle ne supportait pas que son camarade l'appelle par son propre prénom, celui-ci n'étant utilisé que lorsque les choses se compliquaient entre eux. Hange ne voulait pas de la distance que l'utilisation de leur deux noms traduisait. Pour elle, les surnoms qu'ils se donnaient étaient une marque d'affection, qui n'appartenaient qu'à eux. Et l'affection de l'homme le plus froid de l'humanité, elle la voulait, elle en avait besoin.