Watashi Wa Hange Zoe

ARC DU TITAN ETRANGE : Chapitre 24

Chapitre 24 : Confidences.

                       Levi pénétra dans l'une des pièces les plus éloignées de l'agitation des troupes présentent dans la base souterraine qu'ils occupaient depuis le début de l'expédition. Il y avait déposé Hange, toujours endormie par l'effet soporifique de l'éther que le Caporal l'avait forcé à respirer.

Une bonne heure s'était écoulée depuis qu'ils avaient quitté la scène macabre et il n'avait aucune idée de la réaction qu'allait avoir la brune à son réveil. Pire encore, il n'avait aucune idée de comment il pourrait la gérer.

Il était loin d'être habile avec les rapports humains, même si la jeune femme lui avait beaucoup appris à ce sujet. En vérité elle lui avait presque tout appris et il lui devait beaucoup. Si au moins pour cette fois il savait ne faire aucun pas de travers.
Il s'approcha de l'endroit où il avait déposé son amie, ignorant encore son état de veille ou de sommeil.

Dissimulée sous la couverture de son sac de couchage, seules quelques mèches de cheveux brunes se laissaient apercevoir, mal cachées.

Hange avait bougé pour enfouir son visage afin que personne ne le voit, probablement pour tenter de fuir la dure réalité qui la guettait, le temps de quelques minutes de répit.

Levi soupira. Inutile de lui rappeler les faits, elle s'en souvenait parfaitement. Inutile de lui sortir toute une série d'excuses et de paroles de soutien, ce n'était pas ce qu'elle voudrait entendre.

Au lieu de ça, le noiraud se contenta de s'approcher de la jeune et de s'assoir près d'elle, de façon à ce que leurs dos soient en contact. Il se rappelait qu'un jour, Hange l'avait agacé à déblatérer sur les études d'un de ses confrères scientifique. Ses recherches avait conclu que le poids d'une main contre le dos d'un jeune enfant permettait de le rassurer. Ce procédé était tellement efficace que l'enfant en question finissait par s'endormir. Alors, en cette instant de pure détresse, il considéra Hange comme une petite enfant qui avait grand besoin d'être rassurée. Et elle le fut suffisamment pour se permettre de lâcher quelques sanglots étouffés dans la couverture qu'elle s'évertuait à mordre. Son corps tremblait tant ses difficultés à se contenir étaient intenses.
Ils restèrent ainsi pendant plusieurs minutes, jusqu'à ce que la jeune femme se calme.
Levi avait bien conscience que la soldate avait un torrent d'émotions à extérioriser, mais elle ne pourrait vraiment le faire que lorsqu'elle serait de retour au sein des murs. Hors de question pour elle de laisser paraître le moindre signe de faiblesse. Elle l'avait déjà trop fait jusqu'à présent.

Sentant la tension du corps de la jeune femme reposer petit à petit, l'homme essaya de nouer le dialogue avec l'endeuillée : « Fait gaffe de pas t'étouffer Quat'Zieux ».

Pour toute réponse, elle tira sur son drap, ne laissant apparaître que ses yeux bouffies par l'émotions et son nez rougie, le strict minimum pour rassurer l'homme sur ses capacités à respirer un air plus sain que celui qui manquait sous son duvet.

Elle cachait encore ses lèvres qu'elle n'avait de cesse de mordre, tant que quelques coupures laissèrent des filets de sang s'échapper.

Mais Levi comprenait bien le désespoir et les sentiments qui l'accablaient. Ce sensation de culpabilité insoutenable et cette peine qui menaçait chacun des battements de son cœur, tout ça, il le connaissait très bien. Mais il n'avait aucune envie que son rayon de soleil devienne aussi terne et morose que lui.

Il baissa les yeux pour tenter de croiser le regard de la jeune femme. Mais rien à faire, elle s'évertuait à l'éviter, le fuir.
Le soldat approcha une main timide du visage de la jeune femme, n'ayant encore aucune idée de ce qu'il aillait bien faire de ce geste.