Watashi Wa Hange Zoe

ARC DU TITAN ETRANGE : Chapitre 21

Chapitre 21 : La forêt de l'enfer.

                                 Il l'avait vu partir. Lui non plus n'avait pas réussi à fermer l'œil de la courte pause qu'il s'était accordé. Il sentait Hange remuer non loin de son propre couchage et d'un coup, il l'avait vu se lever d'un bond. Il la comprenait car lui aussi été tourmenté par les mêmes évènements qui la maintenaient éveillée.

Et dès qu'il sentait qu'elle s'éloignait de plus en plus de lui il se tendait, comme si un mauvais présage la guettait. Et pourtant, il essayait de se rendormir, convaincu qu'il n'avait aucun droit de surveiller ses faits et gestes ainsi, et c'est face au visage d'Erwin inquiet qu'il se jura de ne plus jamais ignorer ses présentiments.
Le Caporal se retrouvait désormais à la poursuite de celle qu'il se maudissait de n'avoir retenu lorsque son duvet était encore chaud de sa présence. Il n'était pas rare que les deux dorment côtes à côtes en mission, entre vétérans. Pourtant, il n'y avait que lui qui l'avait vue se lever. Elle avait pris soin de se faufiler entre Mike et Nanaba sans qu'aucun des deux ne se réveille. « Bienveillance de merde » pensa t-il. Peut être que si elle avait été moins discrète la poigne de fer de Mike aurait réussi à la reclouer au lit. Et lui alors ? Pourquoi n'avait-il rien fait ? Les paroles de Faël résonnèrent alors dans son esprit. Avait-il capituler face à la relation grandissante entre la scientifique et son Second ? Il l'avait bien vue rougir et tenter d'esquiver le moindre sujet de conversation avec la brune dès que la jeune recrue fut partie.

Avait-il sincèrement pensé qu'Hange s'était levée pour rejoindre son amant ?

« Balivernes ». Ce n'était certainement pas le moment de tout remettre en question. Les faits étaient là et Hange avait disparu de son champ de vision.

Il avait rapidement perdu sa trace. Pourquoi diable avait-il fallu qu'elle tombe sur un cheval plus rapide que le sien ?

Aucun autre signal d'alerte n'avait été envoyé par l'unité en détresse. Aucun moyen de relocaliser leur position, mais il était sûr qu'avec sa mémoire photogénique, Hange avait retenu leur orientation. Encore un coup d'avance sur l'homme le plus fort de l'humanité.

Où était-elle et dans quel état ?

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Le terrain boueux ne laissait que peu d'espoir à la brune de pister correctement son équipe. Elle ne pouvait se fier aux traces laissés par les sabots tant le sol était devenu un brouillon total. Elle faisait alors appelle au souvenir du fumigène qu'elle avait observé et s'approchait aveuglément de la zone retenue. Elle pénétra dans la foret, laissant à qui le voudrait le luxe de la tuer tant son attention était focalisé sur la direction qu'elle devait prendre.
Elle n'arrêtait pas de frapper du pieds les flans du pauvre cheval presque poussé à bout de souffle.

Son cœur ne cessait d'accélérer, battant plus vite encore que la cadence difficile qu'elle tenait jusque là mais ce qui la stressa d'autant plus s'était le lourd silence qui pesait autour d'elle. Pas même un sifflement dans les feuilles volantes au vent.

La logique voudrait que dans une situation de détresse, ses hommes hurlent à l'attaque où à la douleur, mais rien. Avaient-ils tous été vaincu ? Où était-elle tombée dans un guet apens visant à l'isoler du rester du Bataillon ?