ARC DU TITAN ETRANGE : Chapitre 9

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Chapitre 10 : La nuance des sentiments


                                 La nuit avait été longue pour la leader de l'Unité de Soutien qui venait de perdre l'un de ses meilleurs membres. Quand elle dévoila son visage marqué par la fatigue à l'ensemble des soldats présent dans la salle commune, personne ne doutait du peu de sommeil dont elle avait bénéficié cette nuit.

Nifa s'en voulait d'avoir transmis cette lettre à la scientifique. Peut être aurait-elle mieux fait de la lui remettre une fois une bonne nuit de sommeil rattrapée. Mais elle ne pouvait revenir en arrière, navrée de lire l'amertume sur le visage livide de sa supérieure. Hange n'essayait même pas de se montrer gaie. Elle ne savait ce qui lui faisait le plus mal : son corps endolori des blessures encore fragiles où son esprit qui n'avait de cesse de l'accabler de milles et un remords.

Etonnamment, c'est vers le Caporal que ses jambes la menèrent. Elle enjamba le banc de bois pour s'assoir à ses cotés. Elle ne s'en rendait pas compte, mais son corps tentait de se coller le plus possible à celui du noiraud, comme ci lui seul pouvait lui apporter le réconfort dont elle avait besoin.

Levi observa sa camarade. Plus les heures passaient plus elle avait l'air de sombrer dans la solitude, pourtant entourée de tous ses compagnons. Ses paupières teintées de bleu et de violet étaient les parfaits témoins de la nuit agitée qu'elle venait de passer. Il était perdu, autant qu'elle. Dan avait certes marqué la vie d'Hange, que se soit en bien ou en mal, mais jamais il n'aurait imaginé que cette dernière supporterait aussi mal son décès.

En vérité, Hange ne tolérait pas les morts de ces compagnons. Elle avait beau se cacher sous des phrases telles que : « C'est ainsi au Bataillon »,« c'est la vie qu'ils ont choisi », « ils savaient ce qu'ils risquaient », elle n'en pensait jamais un mot. Pour elle, la moindre mort était une mort de plus à ajouter au lourd bilan que le régiment comptait déjà. C'était un soldat succombant aux douleurs les plus atroces, des compagnons traumatisés et des familles meurtries. Pour cette empathique au grand cœur, aucune mort n'était anodine. A son habitude, elle s'enfermait des jours dans son laboratoire pour évacuer ses émotions et se consacrer entièrement à sa passion. Mais ici tout était différent. Elle avait faillit y passer, et l'état de son corps lui même ne lui permettait pas de se changer les esprits. Il lui fallait accuser le coup, différemment qu'à ses habitudes.

Levi avait parfaitement anticipé la réaction de la jeune femme. Avant même qu'elle n'arrive, il lui avait réservé un bol de thé qu'il attendait de lui donner. Il le prit et le fit glisser jusqu'à ce qu'il arrive devant les yeux de la jeune femme : « T'as vraiment une salle gueule. Bois.

Hange : - Ça pue ton truc, c'est quoi ?

Levi : - Infusion d'aubépine. Ça va t'calmer un coup ».

Hange grimaça à l'idée de devoir ingurgiter ledit mélange, mais elle faisait confiance en son camarade. Si il avait prit la peine de lui préparer l'infusion c'est qu'elle devait vraiment en avoir besoin.
Après quelques remarques sur le fait que la boisson était trop chaude, mal dosée ou encore écœurante, elle finit tout de même par l'ingurgité dans sa totalité. Elle avait beau vouloir taquiner son camarade, elle ne pouvait pas se mentir sur le fait que l'infusion lui avait semblé délicieusement réconfortante.

La scientifique soupira longuement avant de reposer le bol vide sur la table. Elle observait la noiraud du coin de l'œil. Elle avait l'étrange impression qu'à ses côtés les tensions qu'elle ressentait semblaient s'apaiser, ou peut être était-ce les effets de l'infusion qui se faisaient déjà sentir.

Watashi Wa Hange ZoeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant