ARC FETE DE L'HIVER : Chapitre 7

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Chapitre 7 : Le verre de trop



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Avertissement : Ce chapitre aborde sommairement le rapport au corps et au consentement. Si ces deux thématiques vous sont sensibles, n'hésitez pas à sauter ce chapitre.

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                   Moblit avait quitté la pièce depuis plusieurs minutes déjà, laissant la jeune insouciante seule en compagnie de l'autre soldat.

Assise sur la table de bois ses pieds reposaient fermement sur le banc comme pour la maintenir autant que possible. Elle endura encore l'ingestion de deux autres verres devin avant que sa tête ne s'écroule entre ses mains. La jeune alcoolique d'un soir déclara : « J'n'ai plus les idées claires ».

Elle avait espéré, au plus profond d'elle même, que cette soirée arrosée l'aiderait, l'espace de quelques instants, à oublier tous les soucis face auxquels le Bataillon devait faire face et dont les seuls informés n'étaient autre qu'elle et son Major.

Elle avait enchaîné les responsabilités plus grandes qu'elle, les évènements imprévisibles et les difficultés qu'ils avaient engendré en l'espace de quelques mois à peine. Tout ça lui semblait trop pour ses frêles épaules. Mais rien n'y avait fait. Malgré son état d'ivresse, elle avait conservé suffisamment de lucidité pour observer chaque soldats présent dans le mess, guettant le moindre comportement suspect pouvant mettre en lumière l'éventuel traite qu'Erwin lui demandait de trouver.

Elle se sentait idiote. Idiote de ne pas être capable de s'offrir un seul moment de détente. Idiote de s'être comportée aussi juvénilement avec son Second qui lui était si précieux. Idiote d'avoir voulu agresser le Caporal Chef à coup de lancé de verre mal négocié.

A ses yeux, cette soirée n'avait rien eu de distrayant, au contraire, elle avait été un véritable fiasco.
Elle se maudissait également de repenser à Petra, l'imaginant que trop bien faire les yeux doux au noiraud. Dans l'esprit d'Hange, la rouquine était une jeune femme femme magnifique, distinguée et élégante. Nul doute qu'elle devait avoir du succès auprès des hommes. Bien que sa loyauté envers à la cause humaine n'était pas à remettre en question, elle n'y dévouait pas sa vie au point de faire abstraction d'une potentielle relation amoureuse, contrairement au choix qu'avait fait la brune.

Oui, Petra Ral avait tout de la prétendante idéale pour le Caporal Chef. Où alors n'était-elle rien d'autre qu'une groupie de plus ?
Dans un immense soupire, la Chef d'équipe maudissait ses pensées : « Putain d'merde, c'est qu'il a raison en plus de ça ! ».

Surprit par les paroles de sa collègue, Dan se remémora les évènements de l'après midi puis rétorqua : « Qui ça ? Auruo ? ».

L'alcoolisée confirma l'intuition du soldat ajoutant à titre informatif : « J'crois qu'j'ai plus les idées claires ».


                          Saisissant la bouteille de saké pour laquelle les deux camarades avaient lutté toute la soirée ainsi qu'une bonne partie de la nuit, Dan se montra d'humeur joviale, espérant ainsi effacer la peine qui semblait résider dans le cœur de sa supérieure : « Allez, on va pas s'contenter d'la regarder celle là ? ».

Watashi Wa Hange ZoeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant